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Vievinum à Wien, la cuvée 95 Jean Gautreau et la revue Vigneron N° 25

Par Mauss

En route demain, si pas de grève à l'aéroport, pour Vienne en Autriche où seront à l'honneur lors du salon VieVinum organisé par notre ami Willi Klinger, les VDP allemands.

Comme tous les deux ans, l'organisation de cet événement est de premier ordre. Les journalistes y ont un traitement VIP et les événements "off" sont de plus en plus nombreux.

Il est vrai que la Hofburg impériale bénéficie de salons aux tailles généreuses. On espère trouver des moments pour discuter avec Knoll, Kracher, F.X. Pichler et autres grands noms de la Wachau et Burgenland.

Mais ce jour deux belles choses.

Un déjeuner chez Jean Gautreau,

Le créateur de Sociando-Mallet, 5 hectares achetés dans les années 70 pour 250.000 FF possède maintenant une propriété imposante de plus de 80 hectares plantés. L'histoire de cet homme a quelque chose d'exemplaire. Elle a été par ailleurs racontée par sieur Gilles Berdin dans la collection: "Autour d'une bouteille avec…".

Fatalement, on reparle du passé devant Sylvie, la nouvelle génération avec une solide équipe de plus de 40 personnes dont Pascale, ex-DUAD, qui sont imprégnées par l'esprit Jean Gautreau : pas de vendanges vertes, on prend ce que donne le ciel, on reconnaît les erreurs et on est très pointilleux sur les tries.

A table, un monument, et le mot est faible. Très heureusement servi à la juste température, cette Cuvée Jean Gautreau 1995 était en soi une des plus belles définitions de ce que peut donner Bordeaux. D'abord, seulement 12,5° d'alcool. Bon, on le sait, c'est de plus en plus difficile à atteindre de nos jours. Mais le cru a une finesse, une élégance, encore un fruit et surtout une jeunesse confondante. Un très grand vin, parfait à table.

Je me souviens que c'était Jacques Perrin (GJE) lequel a été le premier à encourager Jean Gautreau à réaliser annuellement cette cuvée d'exception dont le volume tourne autour de 5.000 bouteilles. Voilà une opinion de l'époque qui est plus qu'amplement confirmée. Je n'aurai aucun scrupule à mettre ce vin à l'aveugle avec bien des classés 1855 du même millésime.

Fatalement, on a ainsi évoqué la première session du GJE au St James à Paris où Sociando-Mallet est tout simplement arrivé premier pour le millésime 1990, rien que ça, et devant le gotha de bordeaux ! Et ses notes pour les deux autres millésimes, 1983 et 1985 lui ont permis, au classement final, d'arriver en deuxième position sur 23 vins en dégustation, juste derrière le Pichon Comtesse de la Générale (elle nous permettait cette gentillesse) May Eliane de Lencquesaing :

1   Pichon Comtesse de Lalande  
2   Sociando Mallet  
3   Cos d'Estournel  
4   Mouton-Rothschild  
5   Margaux  
6   Lynch-Bages  
7   Cheval Blanc  
8   Haut-Brion  
9   Petrus  
10  Lafite-Rothschild  

C'est vous dire qu'à l'époque, cela a fait du bruit… et les prix actuels du Sociando-Mallet 1990 confirment avec éclat la juste évaluation du premier GJE. Quand je vous dis qu'on a eu, au GJE, dès la première session, de sacrées pointures internationales !

Le N° 25 de la revue VIGNERON

Je sais : on va écrire des redites : des articles complets, suffisamment longs pour bien expliquer les choses, et une iconographie laquelle, à elle seule, mérite l'achat de ce n° 25. A € 10, ce n'est pas du vol : euphémisme !

Un reportage sur la Famille Perrin de Beaucastel, une présentation fouillée de La Conseillante, la nouvelle passion de Gérard Perse pour l'huile d'olive (là, croyez moi, cela me fait un immense plaisir : il sait pourquoi), un portrait sans concession du redoutable Bernard Magrez, tel qu'il est vraiment, avec cette hargne pour le travail bien fait, cette façon si particulière d'exiger tout, ce sens du tranchant comme on l'a vu pour La Grande Maison, et ses vues percutantes sur le monde bordelais basant les qualités des hommes sur leur pedigree et non sur leurs qualités. Mais bon, là, c'est une histoire qui ne se terminera pas de sitôt !

Je retiens surtout de ce numéro 25 la présentation des plus belles têtes de l'AOC Crozes-Hermitage avec mes deux chouchous du coin : Alain Graillot et Laurent Combier. On n'oubliera jamais comment son Clos des Grives est arrivé premier, de la tête et des épaules, à une session du GJE devant toutes les pointures officielles de ce Rhône nord si à la mode maintenant !

Enfin, la Bourgogne est présente avec le Domaine Pierre Morey et les volontés de réussite du Château de Pommard.

Voilà une revue n'ayant aucune crainte à s'afficher très haut de gamme, mais qui le fait avec élégance au point que cela mérite une belle place dans la bibliothèque de l'amateur. 168 pages méritant le coût de € 10, c'est sûr !

Merci de me souhaiter un bon voyage en Autriche ! On vous dira tout 

:-)


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