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Mes trucs et astuces pour des photos culinaires réussies

Par Voyagegourmand @voyage_gourmand

Astuces photo culinaires

Voici une petite série d’articles que je voulais écrire depuis quelques temps. Je reçois parfois des mails demandant des conseils en photographie culinaire (ce qui est vraiment très très flatteur au passage !) et surtout, grâce au questionnaire que j’ai lancé, j’ai remarqué que, pour beaucoup d’entre vous, vous êtes intéressés par des articles et des conseils sur la photographie culinaire en général. Alors voilà, je me lance dans le bain !

Il faut savoir que je suis une autodidacte en photographie et que je n’ai ni studio photo, ni équipement de professionnel… Ma série d’articles s’adressera donc à tous ceux et toutes celles qui souhaiteraient se lancer dans la photographie culinaire ou alors qui souhaitent améliorer la qualité de leurs photos. Ainsi qu’à tous ceux qui mangent leur plat ou leur dessert après la photo… Le but est de donner envie à la personne qui regarde votre photo de dévorer votre plat ! Sans artifices !

Les conseils et astuces que je vais partager ici avec vous sont tout à fait applicables dans la vie de tous les jours… Pas besoin d’avoir des milliers d’accessoires pour réussir vos photos culinaires (néanmoins il y en a quelques uns pour lesquels cela vaut le coup d’investir, et je vous dirais pourquoi). L’essentiel est de commencer avec de bonnes bases et vous ne pourrez que vous améliorer avec le temps ! 

Voilà donc un premier article pour vous donner mes trucs et astuces pour réussir ses photos culinaires… C’est un survol car je n’entrerai pas trop dans la technique photo aujourd’hui. J’essaierai par la suite de développer chaque point important sous la forme de petit article thématique.

1 – Bien connaître son matériel photo 

La photographie culinaire est un art qui s’apprend progressivement. Il est important de connaître quelques bases de photographie. Le but ultime est de donner envie à celui qui regarde la photo d’y planter sa fourchette ! Le tout premier point important, selon moi, est donc de maîtriser les réglages de votre appareil photo. Quel qu’il soit !

Ensuite plus vous pratiquerez, plus vous progresserez ! Et même assez rapidement ! Tiens, d’ailleurs… petite devinette… Quel est le point commun de ces trois photos ?

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Et bien elles ont toutes été prises avec un petit appareil photo compact ! Un petit Lumix plus précisément. C’est ainsi que j’ai commencé la photographie culinaire et j’ai souhaité changer d’appareil uniquement lorsque j’ai senti que j’avais été au bout des capacités du compact que j’avais à l’époque.  

Tout cela pour vous dire qu’il est important de bien connaitre les réglages de son appareil photo, et ce, quel qu’il soit. Que vous utilisiez un téléphone portable, ou alors que vous ayez compact, un bridge ou alors un réflex semi-pro ou professionnel, l’essentiel est de d’abord savoir comment cette machine fonctionne. Lisez le mode d’emploi et n’hésitez pas à faire des essais. 

Après évidemment… Pour produire des photos de qualité, il est nécessaire de monter en gamme. Je recommande les bridge ou les reflex semi-professionnels qui sont vraiment tip top pour de la photo de voyage ou culinaire ! L’avantage : avoir la possiblité de choisir soi même les réglages de l’appareil (vitesse d’obturation / ouverture / ISO…) et pouvoir utiliser des objectifs interchangeables 😉 

Un trépied vous sera sans doute très vite indispensable ! Surtout si vous travaillez seul et que vous devez vous occuper de la mise en place de votre décor au fur et à mesure de la séance photo. Cela change la vie là encore ! Et dans ce cas, je vous conseille également d’investir dans une télécommande correspondant au modèle de votre appareil photo (4 ou 5€ sur Amazon). Ce qui vous permettra de prendre vos photos à distance, tout en vous occupant de votre décor. 

Le choix du trépied dépendra de votre budget, d’une part, et de votre pratique de la photo d’autre part. Je possède personnellement un trépied Manfrotto, suffisamment lourd pour supporter le poids de l’appareil et même les perturbations (vent notamment). En effet, ce trépied me sert en photographie culinaire comme en photo de voyage !

2 – La profondeur de champ

Je ne vais pas vous faire un cours complet sur la technique pour cette fois-ci, car il y aurait beaucoup de choses à dire sur le sujet, mais focalisons nous sur la question de la profondeur de champ, qui est très importante en photographie culinaire.

Abandonnez le mode automatique et choisissez le mode « A » ou « Av » de votre appareil photo ; c’est à dire le mode « priorité ouverture ». Il permet de contrôler un seul réglage de l’apapreil : le degré d’ouverture du diaphragme. L’appareil calcule alors tout seul la vitesse d’obturation pour une exposition correcte.

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Crédit photo : PhotoTrend

L’ouverture du diaphragme de votre objectif agit sur la profondeur de champ. Ce qu’il faut savoir c’est que plus l’ouverture du diaphragme est grande (et donc le chiffre petit, f/1.4 par exemple… oui c’est très logique hum !), plus l’arrière plan est flou (la photo fera donc ressortir l’objet ou le plat en premier plan) et inversement.

Une grande ouverture donnera donc un arrière-plan flou, ce qui est un bel effet selon moi… et pas qu’en photo culinaire ! Cette technique est aussi géniale pour les portraits.

Donc c’est une technique à adopter si vous souhaitez attirer l’attention sur un objet ou un détail présent au premier plan. Et comme une image vaut mieux que des mots, voici ce que cela donne en photo :

Tarte aux fraises (IG bas)
Cheesecake aux fraises - IG très bas

3 – Lumière naturelle ou artificielle ?

La plupart des photographes seront d’accord que la lumière naturelle est l’idéal pour photographie la nourriture 😉 Je ne photographie mes plats que comme ça d’ailleurs, rares sont les fois où j’ai tenté la lumière artificielle (car c’est beaucoup de boulot pour arriver à un résultat naturel). 

Photographier à la lumière naturelle, oui, mais pas à n’importe quelle heure !

La lumière fluctue selon le moment de la journée et n’est jamais la même partout ! Tout dépendra de votre exposition et de si vous vous situez plus ou mois loin de la source lumineuse (votre fenêtre !). Si la lumière est douce, elle produit peu d’ombres et les contrastes sont légers. C’est le cas lorsque le ciel est nuageux. En revanche, une lumière dure accentue les ombres et les contrastes, c’est le cas en plein soleil aux heures où la luminosité générale est la plus intense. 

Mais en parallèle, plus vous serez proche de la source lumineuse, plus celle-ci sera douce sur votre sujet à photographier.

Selon le rendu final que vous souhaitez avoir pour votre photo, vous opterez pour des moments de la journée différents… Personnellement, quand je peux, je photographie le matin en face de ma fenêtre car la lumière est vraiment idéale à ces heures. En fin d’après-midi, je sais que des ombres vont apparaitre et cela peut s’avérer difficile de les contrer. 

Un autre conseil : multipliez les angles de prise de vue jusqu’à trouver « votre » exposition idéale ! Observez la lumière et placez des réflecteurs ou panneaux blancs, qui auront le rôle de réfléchir la lumière aux bons endroits. 

Salade de poulpe à la mangue

Dans les coulisses… Avec les moyens du bord !

Des accessoires utiles pour adoucir la lumière et mieux la diffuser

Sachez qu’il existe des petits accessoires type réflecteurs/diffuseurs qui permettent de construire un bel éclairage. Je vous recommande fortement d’essayer de photographier sans puis avec !

Vous pouvez utiliser des grandes feuilles blanches cartonnées mais le réflecteur argenté change vraiment la vie ! C’est très utile pour contrer les ombres en cas de temps gris. Ensuite la luminosité générale pourra toujours être corrigée au post-traitement.

Quasiment tous les « kits » seront équipés d’une face dorée également, ce qui est pas mal pour construire des atmosphères plus chaudes. 

Si vous voulez fabriquer votre propre réflecteur, il suffit d’utiliser une grande feuille de papier blanc cartonné et de la recouvrir de papier d’aluminium. Voici un exemple de kit que vous pouvez vous procurer, c’est celui que j’avais acheté. 

4 – Maîtriser l’art de la composition 

C’est là que ce que l’on appelle le « stylisme culinaire » entre en jeu. Si vous travaillez seul, alors vous devez savoir tout faire à la fois : maitriser le côté cuisine, la prise de vue mais également, et pas des moindres, avoir quelques bases de stylisme

On plutôt, quelques bases chromatiques. Après cela… tout roule ! Car c’est à vous de trouver votre style. Et d’ailleurs, un photographe n’a pas uniquement un seul style. Personnellement, j’aime bien changer d’univers pour chaque session photo, selon l’histoire que je veux raconter avec mon plat ou mon dessert. Mais il y a bien sûr des photographes qui ont un style très identifiable, qui devient par la suite leur « marque de fabrique ». 

Côté prise de vue : jouez avec les contrastes !

cercle-chromatique

Il y a une règle qui marche toujours, c’est la règle de la complémentarité des couleurs (ou alors celle de la monochromie) : jouer avec la couleurs complémentaires permet d’obtenir des résultats dynamiques ! Cela permet de donner du contraste à vos photos et d’attirer l’oeil. 
La complémentaire d’une couleur est celle qui lui est diamétralement opposée sur le cercle. Mais comme les photos parlent toujours mieux que des explications…

Voici quelques exemples tirées du blog : 

Tarte aux abricots
Tarte au citron meringuée

Les couleurs contrastées attirent l’oeil, plus que d’autres photos, n’est-ce pas ? 

Il y a d’autres petites règles bien pratiques, notamment la règle des tiers (imaginez votre photo découpée en 6 et essayez de placer les sujets principaux sur une de ces lignes… Décentrer le sujet aide à dynamiser la photo !) et la règle des impairs (si vous devez photographier plusieurs sujets et que vous pouvez choisir leur nombre, optez pour un nombre impair… cela rend la photo plus attirante pour l’oeil).

Jouez sur la profondeur, essayez différents angles, apportez de la vie à vos photos !

Comme vu plus haut, amusez vous à jouer sur la profondeur de champ pour détacher vos sujets du fond et changez d’angles de prise de vue ! Si vous n’arrivez pas à trouver le bon angle, pourquoi ne pas photographier en vue du dessus ? Cela peut donner un côté très original et les photos de ce genre sont très en vogue en photo culinaire également ! Je suis personnellement une grande adepte !  

Ajoutez du mouvement et de la vie également à vos photos en plongeant la petite cuillère dans un pot, en laissant quelques miettes autour d’un plat, en faisant apparaître des mains dans le champ de la photographie… Le secret de la composition est de dynamiser vos photos ! 

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^ Exemples de prises de vue en plongé 

Une main, Une technique, Un mouvement

Côté mise en scène : faites simple pour débuter 

Une photographie culinaire ne s’improvise pas et est le résultat d’une préparation, même très rapide, dans le but de transmettre un message ou révéler une sensation. La mise en scène est donc importante, puisqu’elle vous permet de donner une véritable « atmosphère » à votre photographie. 

Equipez vous progressivement de fonds photo (en papier ou cartonnés), de tissus (ou encore nappes, torchons, serviettes), de jolies planches en bois, de vaisselle passe partout et de jolis couverts. Pas besoin d’en avoir des tonnes pour commencer. Quelques bonnes pièces passe partout peuvent très bien faire l’affaire.

Il suffit de toujours garder dans le coin de sa tête la complémentarité des couleurs (vraiment très utile pour composer une photo rapidement) Et surtout… soyez créatifs ! Racontez une histoire avec votre décor, heure de la journée ou alors occasion spéciale.

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5 – Quelques astuces pour un stylisme culinaire « naturel » 

Beaucoup de photographes culinaires utilisent des produits et des techniques de « pro » pour rendre un plat alléchant ! Ce qui fait que le plat n’est plus mangeable à la fin de la session photo. Heureusement… Cela tend à se raréfier de plus en plus. 

Mes conseils s’adressent à des non-professionnels… Et si comme moi, vous mangez ce que vous prenez en photo, voici quelques petites astuces « naturelles » pour donner un coup de « peps » à vos plats et les rendre plus alléchants !

  • Evitez de trop cuire vos plats. Je pense aux légumes, afin qu’ils gardent une belle couleur. Mais aussi, par exemple, pour les gratins. Essayez de cuire votre plat jusqu’à obtenir une jolie coloration, quitte à le refaire gratiner encore un peu au four plus tard.
  • Ajoutez quelques herbes fraîches, épices ou graines : c’est la touche finale avant de photographier et qui permet parfois d’avoir la photo WAOUH. Personnellement, j’adore cuisiner avec des herbes, donc je les ajoutez toujours fraîches sur mes plats ou alors j’arrive toujours à trouver un moyen pour qu’il y en ait disposées quelque part sur mon décor. 
  • Faites briller un légume avec de l’huile appliquée au pinceau ou alors un fruit avec un peu d’eau vaporisée… 
  • Ajoutez de la vie à vos photos ! Un morceau de pain en fond, un verre de vin ou d’eau à moitié plein, quelques miettes de gâteau par ci, par là… Bref, personne n’aime voir des photos trop léchées, trop propres. N’hésitez pas à montrer qu’il y a de la vie derrière votre photo.

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6 – Ayez un ordre opératoire d’installation

Maintenant que vous avez les principales clefs en main, c’est l’heure de la mise en application 🙂

Essayez de penser au décor avant de faire votre recette (ou pendant sa cuisson). Installez quelques éléments déjà sur votre plan de travail. Travaillez à la bonne heure de la journée… Demandez vous ce que vous voulez raconter comme histoire. Laissez parler votre inspiration.

Si besoin, trouvez l’inspiration en ligne ! Moi je suis une inconditionnelle de Pinterest pour trouver de l’inspiration ! 

7 – Ne négligez pas le post-traitement !

Le post-traitement me semble vraiment indispensable. Pourquoi ? Parce-qu’il permet de révéler la beauté de notre travail photographique et éventuellement de corriger quelques petites erreurs faites pendant la prise de vue. Cette partie du travail est donc à ne pas négliger !

Avec quels logiciels ? Il existe de très bons logiciels gratuits pour post-traiter ses photos lorsque l’on est débutant. Je pense notamment à Picasa de Google, qui permet même de réaliser des montages. 

J’utilise personnellement Adobe Lightroom qui est vraiment un excellent logiciel de post-traitement. 

Commencez par développer votre fichier RAW si vous photographiez dans ce format (ce que je vous recommande fortement pour une question de possibilités accrues en post-traitement). Le RAW peut sembler fade au début (car la photo est brute) mais il vous permet une plus grande marge de manœuvre pour les retouches. Ensuite, il ne faut souvent pas beaucoup de retouches pour qu’une photo révèle son potentiel (bien que ce soit un sujet sur lequel il mérite de revenir dans un prochain article) : 

  • Je commence par exemple par corriger la luminosité, je l’atténue si elle est trop brutale, je remonte un petit peu le taux si la photo est sombre. Tout cela se fait au fur et à mesure par tâtonnements au départ. 
  • Ensuite, j’ajoute un peu de contraste en général. Je corrige la saturation, les ombres, les noirs pour rendre le tout harmonieux. Gardez l’oeil pour que les couleurs restent naturelles 😉 
  • Ensuite, j’exporte le fichier sous un format plus léger (JPEG).

La tendance est aujourd’hui l’authenticité, peu de retouches – on corrige la teinte ou la luminosité. 

Un petit avant/après est de rigueur ! Et ici… on peut dire qu’il y avait du boulot ! : 

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Impressionnant n’est-ce pas ? 

Quelques points à retenir : 
  • Photographier à la lumière naturelle
  • Utiliser des diffuseurs et réflecteurs avec du matériel de base
  • Jouer avec la profondeur de champ côté prise de vue et avec la complémentarité des couleurs côté stylisme
  • Essayer de raconter une histoire autour du plat proposé avec le décor et stylisme culinaire
  • Penser au décor et l’installer avant ou pendant la cuisson de la recette
  • Post-traiter ses photos pour sublimer le travail du photographe 😉 
  • Pratiquer, s’entraîner ! 

8 – Que faire de ses plus beaux clichés ?

Je termine sur une partie bonus pour vous dire que la photographie culinaire, c’est avant tout du plaisir ! Faites vous plaisir et soyez créatifs, entraînez vous et vous allez vite vous rendre compte que vous progressez à vitesse grand V !  

Pour ceux qui pratiquent, je me demandais justement que faites-vous de vos photos une fois qu’elles ont été utilisées ? Personnellement, j’essaie à présent de sélectionner mes meilleurs clichés et au lieu de les garder dans un dossier de mon ordinateur, je les utilise pour créer des cartes de visite, stickers ou je les fais imprimer tout simplement pour garder une trace… Je vous en parlais justement dans mon article sur les petites cartes MOO. Je vous encourage vraiment à imprimer vos clichés, ce qui permet de se rendre compte de l’évolution ! Voir même de réaliser des carnets de recettes ou encore même des agrandissements de vos plus beaux clichés, avec des sites comme PosterXXL par exemple 🙂 

Pour finir… N’hésitez pas à vous inspirer des magazines et des blogs :

Voici une liste non-exhaustive de blogs qui m’inspirent :

Saines Gourmandises
Un Flo de bonnes choses 
Pourquoi je grossis
Griottes Palette culinaire
Tartelette blog

Quelques livres pour aller plus loin : 

Photo gourmandede Mouni Abdelli. 
Plate to Pixel, d’Helene Dujardin (LA bible de la photographie culinaire… malheureusement ce livre existe seulement en anglais)

Quelques articles sur la photographie culinaire à lire également : 

Interview de Chef Nini
Gourmande in the kitchen – The language of food photography
6 bittersweets – My take on food styling and Photography

J’espère que cet article vous a plu !! N’hésitez pas à réagir ou poser vos questions en commentaire… et à très bientôt pour la suite de ces articles 100% photo culinaire !


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