Samedi 30 septembre 2017, en fin de journée, le premier Prix de traduction Etienne Dolet – Sorbonne Université a été remis à Jean-Baptiste Para, pour honorer l’ensemble de son travail de traducteur
Le Prix Etienne Dolet
C’est la première édition de ce tout nouveau Prix de traduction créé par la Sorbonne. Il porte le nom d’Etienne Dolet, écrivain, poète, imprimeur, humaniste et philologue français du XVIème siècle. Né en 1509 à Orléans, il est mort brûlé avec ses livres sur la place Maubert le 3 Août 1546. Selon les uns pour ses idées matérialistes et athées, selon les autres parce qu’il se serait montré favorable à Luther. Une statue de lui, érigé en 1899, a longuement occupé la Place Maubert mais elle fut détruite et fondue par les Allemands en 1942. André Breton y fait allusion dans Nadja. Il existe des rues Etienne Dolet dans différentes villes, à Paris, Auxerre, Dijon, Lille et on notera aussi que l'Association laïque lyonnaise des amis d’Étienne Dolet se bat pour qu’une rue reçoive son nom à Lyon.
Mais c’est surtout en raison de son rôle de traducteur et de théoricien de la traduction que le Prix de traduction de la Sorbonne a choisi son nom pour emblème, comme l’a souligné Bernard Banoun dans sa présentation de la soirée. Etienne Dolet est l’auteur notamment d’un Manière de bien traduire d’une langue en l’autre.
Le lauréat, Jean-Baptiste Para
Après l’introduction du président du jury, Bernard Banoun, ce fut à Jean-Yves Masson de prononcer la laudatio du premier lauréat, Jean-Baptiste Para, dont il a souligné la dimension d’engagement, aussi bien dans le domaine littéraire que sur le plan politique. Il a présenté toutes ses activités, n’oubliant pas celle, centrale mais discrète, de poète. Jean-Baptiste Para est en effet écrivain, traducteur (de l’italien et du russe principalement), rédacteur en chef de la revue Europe, éditeur chez Cheyne de la collection de traductions, homme de radio, critique d’art.
Lectures
La soirée s’est poursuivie par une évocation, par Jean-Baptiste Para, des langues italienne et russe, de leur place dans sa vie, de certaines des œuvres qu’il traduit. Puis ce fut un temps de lecture : en premier lieu un extrait de Centurie de Giorgio Manganelli, en lecture bilingue (Isabelle Lavergne lisant l’italien) ; puis un choix de poèmes russes, dont le très fort « Ganymède » de Sergueï Krouglov, paru en 2005 dans la revue Europe et que Poezibao redonnera demain dans le cadre de son « Anthologie permanente », ainsi que des œuvres d’Anastasia Kharitonova et Boris Ryzji.
On pourra retrouver certains des propos et textes de la soirée dans un grand entretien avec Jean-Baptiste Para publié dans Poezibao à l’occasion de ce prix. Dans cet article, on trouvera un lien vers un autre entretien réalisé par la revue Secousse.
Perspectives
Le Prix sera étoffé dès 2018 d’un Prix étudiant dont le nom sera fixé ultérieurement et qui portera sur des travaux de traduction littéraire d’étudiants réalisés dans le cadre des enseignements de traduction et de traductologie de Sorbonne Université.
Illustrations (à agrandir d'un simple clic sur les images) :
Affiche du prix
Photo de la place Maubert par Eugène Atget.
Couverture du traité d’Etienne Dolet
Trois photos du prix (©Élise Chanet) 1. Le lauréat Jean-Baptiste Para - 2. Une vue générale de la Salle des Actes de la Sorbonne où fut remis le Prix ; 3. de gauche à droite Isabelle Lavergne, Jean-Baptiste Para, Bernard Banoun et Jean-Yves Masson
Le jury est composé de Bernard Banoun (allemand, Président du prix), Pascal Aquien (anglais), Laurence Breysse-Chanet (espagnol), Luba Jurgenson (russe), Isabelle Lavergne (italien), Jean-Yves Masson (traductologie, allemand, italien), Guillaume Métayer (hongrois, allemand, Secrétaire du Prix), Gabrielle Napoli (italien), Florence Trocmé, Elisabeth Brunier, Pierre Assouline, Yann Migoubert (latin, chef du service culturel Université Paris-Sorbonne)
L’affiche du prix a été réalisée à partir d’une gravure d’Isabelle Lavergne qui a été offerte au lauréat.
Florence Trocmé