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Discographie sélective : 2007, année à creuser

Publié le 17 décembre 2017 par Storiagiovanna @StoriaGiovanna

Nous voici à la fin de mon exploration des albums sortis en classe 7. Je ne sais pas si c’est parce qu’elle représente une année globalement pourrie – peut-être me suis-je moins bien renseignée sur l’actualité musicale du fait d’une année de chômage et donc pas le pognon pour acheter la matière première – ou si c’est parce que Mika et Amy Winehouse ont clairement dominé le marché musical, tout ceci pour dire qu’il m’a été plus difficile que pour les années de 1967 à 1997 de faire une sélection qui tienne la route.

Je ne parlerai donc pas de ce traumatisme qu’est Life In Cartoon Motion de Mika, étant donné que même dix ans après, je n’oublierai jamais la surdose que j’en ai subie dans une colocation de fortune – exactement comme Californication des Red Hot Chili Peppers. Il y a beaucoup d’albums que j’ai réévalués avec le temps, mais le premier opus du chanteur britannique d’origine libano-américaine n’en fera jamais partie. Je ne parlerai pas non plus de Back To Black d’Amy Winehouse parce que l’album date de 2006. Bref, pour 2007, Wikipedia n’aura jamais autant été mon ami, et encore.

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Fatal Picards – Pamplemousse Mécanique (février)

Quatrième album du groupe après Picardia Indepedenza (2005), il intègre lors de sa réédition la chanson L’amour à la française, présentée au concours Eurovision 2007 pour laquelle le groupe finira 22e sur 24 participants. Dans la lancée des albums précédents, la parodie est de mise, entre le foutage de gueule de Bernard Lavilliers (Bernard Lavilliers), des gothiques (Cure toujours), des métalleux (Comandante), d’Amélie Poulain (Je vis chez Amélie) et des joueurs de djembé (Djembé man). Certaines chansons se lancent également dans la satire sociale (La sécurité de l’emploi, Mon père était tellement de gauche, Au mariage de Kévin et de ma sœur).

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Arcade Fire – Neon Bible (mars)

Deuxième album du groupe montréalais après Funeral (2004), il a été enregistré dans le deuxième semestre 2006 dans une ancienne église reconvertie en studio d’enregistrement que le groupe a acheté et fait rénover. Beaucoup plus expérimental et moins flamboyant que l’album précédent, il a utilisé des instruments peu conventionnels dans la musique populaire tels que l’orgue, la harpe, la mandoline ou la vielle à roue. Dans les paroles écrites par Win Butler, on y retrouve des thématiques telles que le contrôle des gens par la télévision, la peur, la désillusion ou même l’imagerie autour de l’océan qui symbolise une perte de contrôle.

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John Butler Trio – Grand National (mars)

Troisième album du groupe australien, il sort après Sunrise Over Sea (2004), album qui les a fait connaître dans le monde entier avec le single Zebra. Il y avait donc une grande attente qui fut comblée avec le single Better Than. C’est avec cet album que le trio entama sa première tournée mondiale, avec cinq dates aux Etats-Unis et en France (intégrant les programmations du Printemps de Bourges et de la Fête de l’Humanité).

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Leslie Feist – The Reminder (avril)

Troisième album solo de l’artiste canadienne, il fut enregistré entre le studio de la Frette, en banlieue parisienne, et le Canada. Il contient de nombreux tubes tels que 1 2 3 4 – qui fut utilisée pour les campagnes Apple en 2008 –, My Moon My Man et I Feel It All. Couronné de succès à la cérémonie des Junos en 2008 et vendu à plus d’1.2 millions d’exemplaires, cet album a une résonnance personnelle très marquée – album de mon premier amour, donc blacklisté dès lors que celui-ci s’est terminé.

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Rihanna – Good Girl Gone Bad (juin)

Après le deuxième album de la Barbadienne, A Girl Like Me (2006), où elle est critiquée pour sa ressemblance stylistique et musicale avec Beyoncé, épouse de son producteur Jay-Z, elle décide du haut de ses vingt ans de blinder l’écriture de ses paroles, d’adopter un look steampunk et une production plus musclée pour son troisième album, toujours produit par Jay-Z. Cela eu un effet phénoménal : l’album connut six singles  à succès (Umbrella, Don’t Stop The Music, Disturbia, Shut Up And Drive, Hate That I Love You, Rehab) et s’est vendu à sept millions d’exemplaires dans le monde.

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M.I.A. – Kala (août)

Deuxième album de l’artiste britannique d’origine sri-lankaise, il tire son nom du prénom de sa mère, après avoir dédié son premier album Arular (2005) à son père. Les sonorités tournent beaucoup autour des percussions, qu’elles soient jamaïcaines, africaines ou tamoules. Selon ses dires, cet album contient  des formes, des couleurs, l’Afrique, la rue, le pouvoir, la prostitution, le nouveau monde et brave. Que ce soit pour parler des migrants dans une cale (Hussel) ou de ses propres problèmes avec les divers services d’immigration (Paper Planes), elle a instillé dans cet album beaucoup de souvenirs sonores de son enfance (tambours tamouls, films bollywoodiens)…

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Vanessa Paradis – Divinidylle (août)

Après une pause de sept après Bliss (2000), Vanessa Paradis revient avec un cinquième album écrit et composé à plusieurs mains – dont elle-même –, mais où la patte de Matthieu Chédid est très visible. Bénéficiant d’un large succès en France, l’album connut une sortie internationale, notamment en Belgique, en Suisse, en Angleterre – une première depuis 15 ans –, en Russie et en Chine. La pochette, d’inspiration Gustav Klimt, est signée J. D. qui n’est autre que le compagnon de l’époque de la chanteuse, Johnny Depp. L’album s’est vendu à plus de 600.000 exemplaires.

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Radiohead – In Rainbows (octobre)

Alors que le groupe n’est plus sous contrat avec EMI au moment de la sortie de ce septième album et ne souhaite plus travailler avec les majors, l’album est proposé tout d’abord en téléchargement à prix libre dès le 10 octobre 2007 – ce qui était inédit à l’époque. Au bout de deux jours, l’album fut téléchargé 1.2 millions de fois avec en moyenne un achat d’un pound. Devant le succès de la démarche, l’album physique sortit le 31 décembre 2007. Il vient après Hail To The Thief (2003), après lequel le groupe se sépara pour que chacun de ses membres se consacre à ses projets personnels. Au moment du retour en studio en 2005, Nigel Godrich, producteur de longue date, fut écarté du projet, et les sessions d’enregistrement se sont éternisées. Au final, Radiohead obtient pour In Rainbows son troisième Grammy Award pour un album rock alternatif, après OK Computer et Kid A.

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Yael Naïm – Yael Naïm (octobre)

Après un début de carrière dans des comédies musicales d’Elie Chouraqui (Les Dix Commandements), l’artiste franco-israélienne entame une carrière fructueuse avec David Donatien. Ce n’est qu’à partir du deuxième album éponyme qu’elle connaît un succès phénoménal avec les singles New Soul et Too Long. L’album finit son exploitation en mai 2009 avec 800.000 exemplaires vendus et une Victoire du meilleur album de musiques du monde en 2008.

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Alicia Keys – As I Am (novembre)

Après deux albums couronnés de succès, Songs in A Minor (2001) et The Diary of Alicia Keys (2003), ainsi qu’un début de carrière au cinéma en 2006, elle revient avec un troisième opus qui se classa directement n°1 au Billboard avec 742.000 exemplaires vendus en une semaine et rafle une pluie de prix dans la catégorie R&B des Grammy Awards en 2008. Au final, As I Am se vendra moins que les deux albums précédents, mais totalise 6 millions d’exemplaires vendus.

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A bientôt pour le bilan de l’année 2017.



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