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(Anthologie permanente) David Brazil, Holy Ghost, dossier et traductions inédites de Jean-René Lassalle

Par Florence Trocmé

Livre David BrazilJean-René Lassalle propose ce nouveau dossier de traduction,
consacré aujourd’hui à David Brazil (lire la présentation de ce poète).

Canal du Saint-Fantôme

Splendide monde ainsi
passant quel cordon d’aube le ceint, sur quel
canal-temple à temps régler la fréquence,
massant la vigueur de l’herbe mais tes mille
formes d’égarement entravent le cœur, son
glanage dévoilé sur l’autel de terre battue,
puisque me suis devenu miroir, toi
l’homoncule fille de l’œil, selon mon
régime Kronos les esprits changent de sexe comme
les voyelles changent de nombre et oiseaux seront oiseaux réels
Source : David Brazil : Holy Ghost, City Lights, San Francisco 2017. Traduit de l’anglais (américain) par Jean-René Lassalle.
Holy Ghost channel

Splendid world so
passing what’s the cincture, what
channel temple in time to set tune,
massaging the vigor of grass but your thousand
shapes of the forgetfulness obstruct the heart, a
gleaning from it shown up to the altar of rammed earth,
for I became a mirror to myself, you the
small man daughter of the eye, according to
my Kronos rule the spirits change their sex like
vowels change a quantity, like birds become real birds
     
Source : David Brazil : Holy Ghost, City Lights, San Francisco 2017.
/
Parousie (l’esplanade)

Puis quand sur l’esplanade avec les gens,
   esplanade ou lieu quelconque & nous
   mourons tous, où la présente inter
action avec le passé veut nous rompre
   comme des pavés de chaussée je
   me tenais entre soleil & vent & havre & tu
agissais de même, élue par le flux pour être vue
   dans une histoire tissée par nous en réseau au sein
   d’un combat déduisant un amour de cette sur
charge qui ruisselait jusqu’aux barbes et dessus
   nos fringues salies & nos aspirations & les
   racines dans la pierre, cette
ville où nous étions venus et dans laquelle nous
   continuons d’arriver puisqu’on est là je
   lève ma main vers ton cœur pour
Source : David Brazil : Holy Ghost, City Lights, San Francisco 2017. Traduit de l’anglais (américain) par Jean-René Lassalle.
Parousia (the plaza)

And then when on the plaza with the people,
   plaza’s just a place & we
   all die, where present inter
change with past will rupture us like
   pavement stones I
   stood in sun & wind & fold & you
did too, elected by the flow to be seen by
   the woven history of us as net in
   side the war deducing love from over
flow which ran in to our beards and over all
   our dirty clothes & wishes & the
   roots in stone, this
city where we came and into which we
   keep on coming cause we’re here I
   put my hand up to your heart to
Source : David Brazil : Holy Ghost, City Lights, San Francisco 2017.
/
Être vivant tant qu’on est en vie

Être vivant
tant qu’on est en vie
s’avère une tâche plus vaste
que prévu et
tôt je me lève pour varier, la
lune est encore au ciel avec
Vénus en consort
mais le présent entraîne un peu plus tard & un
soleil oriental l’a déclarée
irrecevable,
traînées de condensation matinales avec
ce blues de Kensington,
une fumée ou est-ce la vapeur de
la maison derrière le chemin,
essuyant les buées sur une
grande fenêtre frontale du
plat de la main afin de pouvoir
voir au travers : drosos est
le mot que nous trouvons chez Eschyle à la fois
pour la rosée & le petit d’un animal,
kaïré Eos,
salve Aurora
,
sur l’aube suis tombé au
seuil de la maison de mon père dans
la forêt vers Forest Home,
grand oiseau se ruant sur son terrain
de vent & la camionnette blanche toujours
garée face à la rue
par contre si Jack Rose
« Jack, jacasse, pauvre éclat de poterie »,
cinq oiseaux traversent à la suite
visibles au loin juste avant
de disparaître perpétuellement progressant
& j’avais tort la lune
persiste, le mouvement d’un
avion dans l’espace du firmament
avait attiré mon œil, à présent
laissez-moi assister, et même assumer,
« maintenant que j’ai atteint l’âge d’homme »
merci Papa, merci Jack, merci Aube.
Source : David Brazil : Holy Ghost, City Lights, San Francisco 2017. Traduit de l’anglais (américain) par Jean-René Lassalle.
To be alive while you’re alive

To be alive
while you’re alive
turns out to be a taller order than
expected, I
get up early for a change & the
moon’s still out, with
Venus her consort,
but now it’s a little later & that
eastern sun has writ her into
ineligibility,
early morning contrails &
Kensington blues,
smoke or is it steam from the
house across the way,
I wipe condensation off the
big front window with the
flat of hand so I could
see through it, drosos is the
word we find in Aeschylus for both
dew & the young of an animal,
xaire Eos,
salve Aurora,
I met dawn just out the
threshold of my dad’s house in
forest, Forest Home,
big bird lopes by upon its ground of
wind & the white van’s still
parked across the street,
but if Jack Rose,
“Jack, joke, poor potsherd”,
five birds cross, now
visible in distance one last time before
they’re vanishing forever forward,
& I was wrong, the moon’s
still out, the movement of an
airplane thru the firmament
had drew my eye to it, so
let me attend, let me tend,
“now that I’m a man full grown.”
Thanks Dad. Thanks Jack. Thanks, Dawn.
Source : David Brazil : Holy Ghost, City Lights, San Francisco 2017.
/
Rythme du Saint-Fantôme

Appuyés sur un trône d’amour pénétrons la tempête.
La main gauche est d’or et l’or est
figure rythmique de ce monde, râclé des ruches,
puisque le rythme se justifie par les enfants. Que
le despote règle son couronnement en cette guise, elle est une
main de cruauté, pour un exil au sein de l’abondance.
Par dessus nos têtes la fleur dévorante du transit, que
nous oublions ou négligeons, nous
devions aller travailler. Apologie hors de question.
La droite est Sekhmet, elle ne contient rien, à l’opposé
de la vie où avant tu te trouvais en les amours et les places préparées
où tu as grandi, ces réflexions, sont exactement
l’étoffe bleue de ce jour, étoffe qui
t’est octroyée, un emblème de l’amitié, car si
nous sommes amis alors je t’offre protection, ainsi
donc entre dans le rythme o cœur je
vis dans ton transit, dans la prévalence de
ce portail qui graduellement s’est ouvert.
Source : David Brazil : Holy Ghost, City Lights, San Francisco 2017. Traduit de l’anglais (américain) par Jean-René Lassalle.
Holy Ghost rhythm

Founded on love’s throne we enter the storm.
The left hand is of gold, gold is
this world’s figure of rhythm scratched out of hives,
for rhythm is justified of children. Let
the despot run his coronation in this wise, it is
the hand of cruelty, to be expelled in the fulness.
Over our head the devouring flower of transit, which
we forget, which we neglect, we
had to go to work. Apology’s beside the point.
The right is Sekhmet, holding nothing, opposite of
life you stood before with loves and prepared places,
where you grew up, those reflections, are the
very blue cloth of this day, the cloth you’re
vouchsafed, one emblem of friendship, for if
we are friends then I shall shelter you, there
fore come into rhythm, o my heart, I
live in your transit, in the prevalation of
this portal that has opened by degrees.
Source : David Brazil : Holy Ghost, City Lights, San Francisco 2017.
Dossier préparé par Jean-René Lassalle, traductions inédites de Jean-René Lassalle.


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