Christian Hubin publie L’in-temps aux éditions L’Etoile des limites.
Marche à l’averse
A l’avers.
Petite cellophane
entre les branches
seule, précédant.
*
Langue polype.
Versant
abyssal.
*
Mouche qui implore ses altérations
*
Flocon pour Giordano Bruno,
qui l’a conduit, abjuré.
*
Les fins de phrases
de face
*
Une sorte d’avant-rejet
de pression sur
les minéraux.
//
A Rodez
avant la nuit.
A seul –
salle des menhirs.
Aux sous-vibrations sans
qu’ait lieu.
Est-ce que la lumière
faiblit
quand on parle ?
Qu’avant que soit, que
sans tact.
Qu’en.
Incorporé.
//
A-t-on, au moins une fois, giflé son semblant d’être ?
*
Visages – points conjonctifs de ce qui jamais n’est apparu.
*
Char et Mandelstam. Opacité contre opacité, encore.
Avoir en soi un sacré n’implique pas qu’on se croie le dépôt.
Plutôt le contraire.
*
L’oubli abyssal de quelqu’un. Qui reconnaît, qui est
son vide penché, son puits avant de naître.
*
Neige de la Chandeleur – A cygne, à bibeloterie.
A distance que François Jacqmin tend, invective,
sans hystérie.
*
Le poète, déserteur ? Ce n’est pas qu’il fuie :
c’est qu’il sauve le peu.
Christian Hubin, L’in-temps, L’étoile des limites, 2020, 80 p., 14€, pp. 10, 31 et 49.