Rendez-vous était donc pris, nous allions avoir le plaisir et la chance d’aller manger au Piazza Doumo. Il faut d'abord trouver le restaurant, dans une petite rue latérale. Juste une porte avec un interphone. Il faut s'annoncer pour pouvoir monter à l'étage et profiter ensuite de la soirée. Aux commandes, le chef Enrico Crippa. Ce jeune cinquantenaire a un solide bagage culinaire, ayant fait quelques-uns des plus beaux restaurants en France et ailleurs. C’est en 2005 qu’ouvre ce restaurant, en collaboration avec la famille Ceretto. Ensuite, cela va vite : 2006, première étoile Michelin, 2009 la 2ème et 2012, c’est la consécration avec la 3ème étoile ! Rien que ça.
Niveau restaurant les salles sont petites, nous sommes d’ailleurs placés dans un endroit un peu « étrange »", entre deux salles…cela sera le seul point un peu plus faible de la soirée, mais le service et l’expérience nous ont fait oublier ce petit détail…
Pour le menu, mes deux comparses avaient décidé que cela ne serait pas le menu tout truffe, trop « écourtant » à leur goût (ce qu'il ne faut pas entendre)…la majorité ayant toujours raison, nous nous dirigeons vers le menu « The journey – Crippa », le voyage de Crippa. Un menu élaboré durant la crise covid, avec l’envie de faire voyager ses hôtes juste en passant d’un plat à l’autre. Superbe approche.
Après avoir fait un peu la tête niveau situation dans le restaurant (oui, je suis bélier, quand j’ai une idée, je peux être entêté), je me dis que cela ne sert à rien de faire la gueule toute la soirée, nous avons quand même une chance monstre. Alors je commence à discuter avec le maître de rang et le sommelier, Jacopo ! Ils sont vraiment très sympathiques, parlent très bien le français et arrivent à me faire oublier ce bémol. Nous discutons de la crise, de la maison, des personnes, très instructifs.
Jacopo cerne nos envies niveau vin, cela ne sera pas un wine pairing, mais plutôt la découverte de 3 monuments locaux : Un Barbaresco et 2 Barolo ! Le premier, le Barbaresco Pajè Vecchie viti 2013 de la famille Roagna. Une rareté absolue, seulement 2580 bouteilles de ce cru. Une pure merveille, de loin le meilleur vin du week-end et même bien au-dessus des 2 Barolos. Le premier Barolo est un Barolo Mascarello 2014 et le dernier, juste un « petit » Barolo de Giuseppe Rinaldi, la super star des Barolos !Niveau menu, un très joli voyage à travers plusieurs entrées et plats.
Il faut dire qu’après les mises en bouche (déjà au nombre de 5-6), nous avons la première « entrée », les antipasti piémontais…et là, arrivent 2 chariots de service avec pas moins de 36 bols. On se dit que c’est pour toute la salle, mais non, ce n’est que pour notre table…les bols arrivent devant nous, s’alignent et la magie opère. Des petites bouchées, inspirées de mets traditionnels de la région, revisité version voyage. Mais quelle superbe entrée en matière.Suivront ensuite
Soleil Rouge : L’oursin, amandes et poivre (j’ai changé ce plat, car je n’aime vraiment pas le goût de l’oursin, j’ai eu une déclinaison autour du topinambour)
Vers l’Est : La betterave dans tous ses états (le bortsch était fabuleux)
Piémont : Le Bar et la sauce bagna cauda
Grand canal, San Marco, ponte di Rialto: Le calamar et la polenta blanche
Afrique du Sud : Le risotto au Rooibos
Nous avons «upgradé » notre menu encre avec un plat signature et avec une note de truffe blanche (c’était quand même ma condition), la crème de pommes de terre et lapsang Souchong.
La transhumance : L’agneau et persil
Clin d’œil à Andy Warhol, oxidation painting : Croustillant aux noisettes et glace caramel
Nous finirons dans les cuisines, avec le chef, pour discuter et le féliciter pour ce grand moment de gastronomie.Ristorante Piazza DuomoPiazza Risorgimento, 4angolo Vicolo dell'Arco12051 - Alba (Cn)Tel. +39 0173 [email protected] ©: Mes photos et mes textes sont protégés par un contrat Creative Commons. Merci de lire les conditions et de les respecter !
Jeu de briques
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