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La fin justifie t-elle les moyens ?

Publié le 19 août 2008 par Careagit
Non ce billet du jour n'a rien a voir avec un récent thème abordé lors des dernières épreuves philosophiques du bac. Non. C'est en revanche une question que je pose directement a mon ami Chafouin qui s'est fendu d'un billet agressif envers les économistes et notre rapport à la matière économie dans sa généralité. Voici que Chaf' se questionne sur le bien fondé de l'alarmisme qui envahit notre société vis à vis de nos performances économiques. Je reconnais bien l'humaniste averti au moins autant que le catholique, et il n'y a rien de péjoratif là dedans.
Une décroissance 0,3% ce n'est pas la fin du monde. Certes. Ce n'est pas non plus l'heure de l'implosion de la France tant la gifle frappe l'ensemble des pays développés. En ce sens, j'adhère plus ou moins au propos du Chafouin. Ce qui me gène en revanche c'est la manière avec laquelle il balaie d'un revers de main la science économique (puisqu'il s'agit là d'une science mathématique, basée sur des modèles, il suffit d'en bouffer quelques heures pour le comprendre très vite) ainsi que notre rapport au système économique. C'est assez souvent critiqué pour ne pas l'oublier, l'homme s'est fixé comme but la croissance économique brute. Ce raisonnement est d'ailleurs remis en cause par l'importance que prennent désormais les conséquences collatérales néfastes d'un tel cheminement intellectuel. Si les sociétés humaines se sont fixés de tels buts c'est d'abord parce que la performance économique est encore, et jusqu'à preuve du contraire, la meilleure manière de faire progresser les sociétés d'un point de vu social. Pour les sceptiques (oui il y en a encore étonnement), il suffit de regarder dans le rétroviseur pour prendre connaissance des progrès réalisés en ne serais-ce qu'un siècle. Et, si tenté que ce constat ne suffisait pas, nous pourrions quantifier ensemble le nombre de pauvres sortis ou - en train de sortir - de la pauvreté en Asie du Sud Est, Chine ou Inde.
C'est en revanche un fait indéniable que la machine économique capitaliste est imparfaite et que par conséquent l'homme vise un but instable. Mais à l'inverse de Chafouin, je soutiens que la fin justifie les moyens et que l'ambition de faire croître nos économies se doit d'être conservée pour permettre un développement des sociétés humaines. Mon confrère Chafouin provient de la grande tribue des anti matérialistes. A ceux là je pose une question. Que visez vous au début du mois lorsque vous vous rendez au travail ? Visez vous le développement du "moi" par le travail et les relations ou visez vous également la fiche de paie mensuelle, clé d'entrée de vos voyages, de vos lectures ou de vos sorties ? Il a fort à parier que les financiers sauvages de Wall Street apprécieraient un monde fait de salariés en quête perpétuelle de bonheur uniquement immatériel plus que chèques mensuels. S'il en est pour chacun d'entre nous, pourquoi en serait il autrement pour notre économie ?
Heureusement, Chafouin ne pousse pas si loin la critique et appelle à se retrousser les manches pour rebondir ! Économiquement, il fut prouvé à de multiples reprises que le système réagit selon des cycles en forme de vague dans lequel la purge et tout autant nécessaire que la période faste. Oui cher Chafouin, l'économie est une science, qui a prouvé son efficacité. Ce n'est pas simplement une discipline d'oracles illuminés. Oui il y a des erreurs, comme il existe des erreurs de diagnostic en médecine, mais il y a aussi des oeuvres qui nous expliquent les détails d'une mécanique ultra complexe et désormais mondialisée. Du haut de leurs théories "d'oracles", Smith, Ricardo, Keynes ou Friedman te regardent.
"Il n'y a de richesses que d'hommes" certes. Mieux vaut-il vivre 37 ans en Angola ou 82 ans en Europe ?
A venir un très probable billet relatif au débat ouvert par Malakine sur le retour ou non de l'Etat actionnaire.

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