Heels (Saison 2, 8 épisodes) : la famille avant tout

Rare sont les séries qui s'améliorent après leur première saison. Souvent la saison 2 signe une baisse de qualité. Ce n'est pas le cas de toutes les séries mais c'est souvent le cas. Pour ce qui est de Heels, la saison 2 est encore meilleure que la première. Deux ans après la fin de la saison 1, la série reprend les évènements à la suite du match au Georgia State Fair où Jack Space avouait avoir humilié de façon intentionnelle son jeune frère Ace. Avec cette saison, les Space sont plus divisés que jamais rendant le point de départ d'autant plus mélancolique. Alors que la menace d'une fermeture et de problèmes financiers continue de planer, Heels développe de nouvelles intrigues tout aussi passionnantes. Le premier épisode revient dans un flashback sur le destin du patriarche Space lorsqu'il s'est suicidé. Jack et Ace se retrouvent alors dans une situation qui est assez similaire dans le présent afin de s'associer pour montrer au monde la visuel que Tom avait de la DWL.

Ce que j'apprécie dans cette saison c'est que celle-ci ne perd pas de temps et ne cherche pas à noyer le poisson dans l'eau. Alors que Jack et Ace ont besoin de temps pour aller mieux, ils vont tout de même comprendre que leurs actions ont contribué au climat de tension qu'il y a entre les deux. Les deux personnages font alors le constat qu'il faut changer et que la relation qu'ils ont actuellement ne peut pas durer. Alexander Ludwig et Stephen Amell forment un sacré duo à l'écran et je dirais même qu'il est encore plus intéressant durant cette saison que dans la première. On sent que les deux acteurs ont appris d'eux-mêmes et que leur jeu peut maintenant être complémentaire. Notamment lors de la scène dans la chambre d'hôtel qui est probablement l'une des scènes les plus intimistes de la série et par conséquent l'une des plus intéressantes de l'histoire de celle-ci. Stephen Amell est parfait dans ces moments de vulnérabilité qui apportent une palette intéressante à son jeu que l'on n'a pas forcément eu l'occasion de voir dans Arrow (ou autres).

On sent qu'il est capable d'incarner encore plus de choses dans Heels que dans Arrow (qui finalement l'avait enfermé dans un personnage certes bon mais trop statique émotionnellement parlant). La saison évite aussi de répéter le schéma de la première. Pas besoin de rejouer la rivalité entre Jack et Ace (ce qui aurait été une mauvaise idée qui aurait fait stagner la série). La série préfère explorer de nouveaux conflits personnelles tout en faisant grimper les enjeux à travers les diverses rivalités qu'il y a dans la série. Notamment Charlie Gullen aka Gully (toujours incarné par l'excellent Mike O'Malley) qui menace de poursuivre Jack sauf si la DWL accepte de faire des combats plus violents. O'Malley, également showunner de Heels, continue de nous offrir tout un tas de scènes assez folles. On sent que l'acteur prend la place qu'il mérite et qu'il vole la vedette à tout le monde lors de ses apparitions. Le match final de la saison offre alors quelque chose de fascinant pour l'acteur et tous ceux qui l'entourent.

Gully est le vilain de la saison et il se fait humilier dans le dernier match. Je me demande alors comment la série va faire dans sa saison 3 (si Starz en commande une) afin de raconter de nouvelles aventures. Le monde du catch est ici dépeint de façon réaliste et intelligente. Ce n'est pas forcément un sport qui permet à tous de gagner des millions et certaines équipes galèrent vraiment. Mais tout est fait pour le show et c'est finalement tous ces matchs qui rendent le tout encore plus palpitant. Sans parler de Gully et ses " fuck you " dans un monologue hilarant. Car oui, Heels a beau être une série touchante à bien des égards, elle n'oublie pas d'être drôle. Mais là aussi tout est bien dosé et bien pensé. Les femmes à côté est ce qui permet de tenir la baraque. Comme Crystal qui, après sa victoire surprise, doit prouver aux autres qu'elle mérite sa place. Crystal et Willie décident alors de monter une division féminine de la DWL. Dommage que l'on ne prenne pas plus le pouls de cette histoire qui est le rare point faible de la saison.

Mais les femmes sont importantes dans Heels car sans elles, Heels ne serait pas ce qu'elle est. Les personnages masculins seraient perdus sans les femmes qui les entourent. Si l'erreur de la seconde partie de la saison 1 était de trop donner de place aux frères Space, cette saison 2 parvient à donner aux personnages secondaires de la place pour briller. Tout le monde a sa place et bien que Heels reste une série sur les frères Spader, ce ne sont plus du tout les seuls héros de la série. Ils ont même encore des choses à raconter tout aussi intéressantes. Comme l'arrivée de Jen Lussier dans la seconde partie de la saison ou Brooks Rizzo (incarnée par Josh Segarra). Heels est le genre de petite série de sport localisé dans la campagne américaine qui finalement a tellement de choses à raconter qu'elle pourrait durer des années que je serais ravi de voir la suite.

Note : 8.5/10. En bref, une saison 2 encore meilleure que la première.

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Heels n'a pas encore été renouvelée pour une saison 3 à l'heure où j'écris ces lignes