Je suis retournée enfin à la Galerie La Source, à Fontaine, pour, tranquillement, apprécier l’expo de Jean-Philippe Jarlaud. Jusqu’au 1er octobre. Du mercredi au dimanche compris, 15h30-18h30. (Retrouvez mon 1er texte à propos de cette expo sur le blog!)
C’est une exposition qui se lit! Des mots et des images à lire! Beaucoup de textes : des poèmes de l’exposant lui-même, souvent intégrés aux photos, et des informations de scientifiques sur le sujet du vivant (fragile et en danger). Les photos, aussi, sont souvent à parcourir, comme des pages, ou des bandes dessinées, soit en séries alignées au mur, soit en compositions sur de grands panneaux (photos sur bâches).
Peu à peu, on comprend le chemin dans lequel on s’engage, on sent les liens se resserrer entre les éléments de l’exposition, on devine la mission que s’est donné Jean-Philippe Jarlaud. On adhère. Parfois, sur ses photos, il s’adresse à nous, en nous tutoyant: « tout cela te dépasse, dis-tu »! Un dialogue (muet) s’engage! On suit le guide! Il nous montre des petits secrets cachés au creux des broussailles, il nous révèle des bouillonnements identiques entre ciels et sols, il nous signale quelques traces de pattes dans la neige, il nous fait observer la neige qui fond ou la petite « mauvaise » herbe qui pousse entre mur et trottoir, il nous fait écouter le chant des oiseaux dans la forêt… Il a déniché et observé pour nous. On trouve les photos superbes et…on comprend la leçon!
Mais s’insinue, évidemment, l’inquiétude. Ce monde qu’il nous incite à mieux regarder et comprendre, est en perdition. Et nous en faisons partie intégrante. Subtilement, il glisse mots et images qui interpellent. Casque de réalité virtuelle portés par un personnage au milieu d’un paysage, lampadaire qui tue l’obscurité primitive, arbres déracinés, violence policière (?)… C’est suggéré. Pas trop asséné. (Quoique! « Primates, qu’avez-vous fait des territoires? » écrit-il)
Pourtant, Jean-Philippe ne se veut pas trop défaitiste. Aimons ce vivant, conservons-le, ne l’oublions pas, protégeons-le, « nommons-le », ne l’abandonnons pas. Voilà ce qu’il nous conseille. Et rappelons-nous que …nous en sommes!
Avant de quitter cette exposition forte et touchante, prenez le temps de regarder le film de Jean-Philippe Jarlaud. Son texte (dit par un comédien) est magnifique, associé à des images très belles. (1er étage, 1ere salle à gauche)