1001 films de Schneider : The Thin Red Line
La Mince ligne rouge
Malick, qui n'avait pas réalisé de films depuis 20 ans, nous offre un des plus beaux films de guerre qu'il m'ait été donné de voir.Les dix premières minutes, un peu de paradis sur terre. Pour le reste du film, l'enfer.Dans la conquête acharnée de la colline, on retrouve la même horreur que dans la séquence du débarquement de Saving Private Ryan. Mais contrairement à ce dernier film, il n'y a pas de héros dans le film de Malick, tout au plus des hommes qui font leur métier de soldat sans état d'âme, pour la plupart : ils sont désensibilisés - gelés, en anglais numbness.Un personnage (le capitaine Staros interprété par le Montréalais Elias Koteas) m'émeut au plus au point dans son incapacité à conduire ses hommes à la mort, au point de refuser un ordre de son supérieur lui enjoignant de conduire une mission suicidaire ce qui amènera sa destitution.Les combats corps-à-corps entre Américains et Japonais montrent à quel point la guerre peut être absurde. '' War don't ennoble men. It turns them into dogs. Poisons the soul. ''Tout au long du film, le soldat Bell a des flashbacks de relations amoureuses avec sa femme puis, finalement, il apprend, dans une lettre, que sa femme est tombée amoureuse et qu'elle demande le divorce. On a envie de pleurer, ce que le soldat, abasourdi ou gelé (numbness), ne fait pas.Le film a été tourné à Guadalcanal dans les îles Salomon. On a droit à des dizaines de prises de vue nous montrant des animaux exotiques et une nature luxuriante en contrepoint de l'action guerrière.Personnage étrange et très émouvant : le soldat Witt (James Caviezel), comme un ange souriant, qui semble être au-dessus de cette guerre.
Berlin 1999. Trois prix dont l'Ours d'Or.Visionné, la première fois, le 3 juillet 1999 sur VHS à Montréal.
Mon 341ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider