The Other Black Girl (Saison 1, 10 épisodes) : conspiration dans le monde de l'édition

Rashida Jones a beau être connue en tant qu'actrice, elle est aussi scénariste. On lui doit notamment un épisode de Black Mirror ou encore l'idée de Toy Story 4. Elle adapte ici le roman de Zakiya Dalila Harris et bien que j'étais un peu septique au départ, le résultat est assez étonnant. L'histoire de The Other Black Girl c'est celle de Nella, femme afro-américaine à Wagner Books. Après que sa collègue Yang quitte la société, Nella est désormais la seule personne de couleur de la société et elle aimerait bien trouver quelqu'un à qui se confier dans l'entreprise. Son voeu est exaucé lorsque la société engage Hazel-May McCall, la fameuse " other black girl ". Les deux femmes vont rapidement se lier d'amitié alors qu'elles sont fans de Lil Baby et Burning Heart, le livre de Diana Gordon que Wagner a publié dans les années 80 quand la société était gérée par la première et seule femme de couleur éditrice, Kendra Rae Phillips. Rapidement, The Other Black Girl introduit un livre qui pose problème appelé Shartricia.

L'assistante éditoriale, Nella, en a assez d'être la seule fille noire de son entreprise. Ainsi, lorsque Hazel est embauchée, Nella est d'abord enthousiaste jusqu'à ce qu'elle comprenne que quelque chose de dramatique se trame au sein de l'entreprise.

Mais contrairement à Nella et au reste de Wagner, Malika n'est pas éblouie par la nouvelle. Nella trouve des notes inquiétantes dans les poches de son manteau l'avertissant de quitter au plus vite possible Wagner. Sans parler des visions étranges, des voix et le mystère non résolu de ce qui est réellement arrivé à Kendra Rae il y a de ça plusieurs années. Non seulement il se passe quelque chose d'étrange chez l'éditeur mais Hazel n'est pas du tout qui elle prétend être. C'est là où The Other Black Girl commence à devenir un thriller. Au début c'est une satire sociale avec un brin d'humour bien trouvé et rapidement la série prend le pas de nous plonger dans un thriller psychologique. Les passages les plus effrayants et bouleversants de l'histoire se retrouvant dans le racisme systémique évident, la misogyne noire intéressée et ce monde dans lequel Nella et les femmes comme elle sont obligées de naviguer afin de se frayer un chemin.

The Other Black Girl fonctionne étrangement mais maintient très bien son mystère. Il y a parfois l'impression que l'on regarde deux séries différentes dans une seule mais la série parvient à nous accrocher avec des cliffhangers surprenants et des personnages qui cachent tous quelque chose. Jusqu'à ce que The Other Black Girl se révèle et nous apprenne réellement ce qui se passe (et ce n'est pas tout rose). A de nombreuses reprises, on voit que The Other Black Girl tourne a la Jordan Peele. La série a de nombreux points communs avec ce que le réalisateur et scénariste a pu faire avec le fameux black horror. Le casting de The Other Black Girl est suffisamment bon, charmant et captivant pour oublier certaines erreurs de la série. Tout le monde apporte sa pierre à l'édifice et il y a beaucoup de choses qui accrochent le spectateur. En tout cas j'ai été pris par le récit jusqu'au bout et j'espère qu'une saison 2 verra le jour. On sent qu'il y a encore plus à raconter (surtout avec le cliffhanger final de la saison).

Note : 7/10. En bref, une série qui mélange thriller psychologique et satire sociale de façon assez soignée. Pas brillant mais captivant et charmant.