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Dystopique Cahier 1, de Léa Brach

Publié le 25 septembre 2023 par Francisrichard @francisrichard
Dystopique Cahier 1, de Léa Brach

Je m'appelle Mia, j'ai presque quinze ans et si tu lis ces lignes c'est que comme moi, tu penses, tu penses que le monde ne tourne plus très rond et que t'essaies de trouver des solutions.

Cette première phrase de Dystopique Cahier 1 est un bon début parce que de plus en plus de gens pensent, à raison,  que le monde actuel ne tourne plus très rond. 

La suite de ce cahier déçoit en bien le lecteur, comme on dit dans le canton de Vaud, parce qu'il sait que la fiction dont il est question n'est pas si dystopique que ça.

Certes nous n'en sommes pas encore là où le récit de Léa Brach  nous mène, mais nous n'en sommes plus très loin et ce bien malgré nous, contraints et forcés.

Le monde aseptisé, propre et sécurisé, qu'elle décrit n'est pas sans rappeler celui dans lequel l'Occident en particulier est tombé depuis les trois dernières années.

L'histoire se situe deux à quatre ans après, dans un avenir proche. Ce n'est guère rassurant parce que les probabilités sont grandes que le monde devienne tel quel.

La mère de Mia, Sophie, pharmacienne est devenue nettoie-tout, maniaque du propre. Son père, Jean, architecte, télétravaille sur un projet qui n'est pas emballant:

Je dois pointer les emplacements des nouvelles caméras de surveillance d'un collège.

C'est en effet un monde de surveillance dans lequel les gens vivent désormais, où la méfiance détruit les liens sociaux et où l'Autorité dicte les comportements.

Sa dernière trouvaille, ce sont les Thalès. Il s'agit de parfaits chiens-robots introduits dans les familles pour veiller à leur sécurité, leur santé et... leur bien-être.

En fait ce sont de redoutables mouchards programmés pour remettre les gens dans le droit chemin tracé par l'Autorité et lui dénoncer tous ceux qui s'en écartent.

N'en pouvant plus, Mia et son père décident de s'évader de ce monde infernal et liberticide. Pour ne pas être contrôlés par l'Autorité ils passent par les égouts...

Contre l'Autorité des rebelles se sont dressés, ils se nomment les Incognitos. Alexis, le voisin du dessus, le seul garçon resté en contact avec elle, les a rejoints...

La suite de l'histoire montre que le monde ne tourne plus très rond nulle part, que la société de surveillance mise en place par l'Autorité gangrène tout, partout.

L'espoir réside dans de jeunes personnes comme Mia, qui a du caractère et chez qui l'esprit critique et la soif de liberté n'attendent pas le nombre des années.

Mia a son franc-parler, proche du langage parlé de ses quinze ans, ses codes à elle pour résumer ses sentiments, qu'elle a la gentillesse d'expliciter au lecteur.

Son cahier est comme une bouteille à la mer adressée à celui-ci pour qu'il le transmette à son tour. Qui sait, la rencontrera-t-il peut-être un jour, en dissidence.

Francis Richard

Dystopique Cahier 1, de Léa Brach, 112 pages, crp'


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