Infiltré(e) (Mini-series, épisodes 1 et 2) : trafic de drogue et scénario de synthèse

Infiltré(e) // Mini-series. Episodes 1 et 2.

Sur le papier cette nouvelle série de France 2 a quelque chose d'excitant. A la fois par la thématique choisie mais aussi par le casting séduisant (Audrey Fleurot - star de la série phare HPI - et Thierry Neuvic, autre valeur sûre de la fiction française). Pour autant, Infiltré(e) n'est pas vraiment la série à laquelle je m'attendais. Parler de l'invasion des drogues de synthèse en France (et c'est particulièrement actuel depuis l'accident de Pierre Palmade et le fléau de la 3MMC) aurait pu être traité de façon plus soigné, plus intelligente et plus palpitante. Frédéric Krivine et Emmanuel Daucé, connus pour Un Village Français, auraient pu muscler un peu plus leur scénario basé sur ces deux premiers épisodes. Dans le sens, les créateurs ont raison dans leur démarche : dénoncer la vanité de la lutte antidrogue en France et l'impasse dans laquelle la société se trouve mais cela manque d'idées travaillées pour réellement faire le travail demandé.

Chimiste dans la police, Aurélie élève seule son fils depuis la mort de son compagnon. Quand le commissaire Max Vernet a recours à ses compétences pour enquêter sur l'UBH, une nouvelle drogue de synthèse, qui commence à faire des victimes, elle ne se doute pas qu'elle va se retrouver infiltrée au cœur d'un réseau de jeunes et dangereux trafiquants. Face au charismatique Jésus, qui tient le réseau depuis Marseille, a-t-elle une chance de mener à bien sa mission ? Pour sauver son fils, Aurélie n'a plus le choix. L'amour maternel est une drogue dure...

On suit donc Jésus, survivant d'un bateau de migrants albanais qui a grandi à Marseille et veillant sur une bande de mendiants tout en développant le trafic d'une drogue de synthèse qui prend place sur le marché : l'UBH. Pour démanteler ce trafic, nous avons Max Vernet (Thierry Neuvic) qui va faire pression sur Aurélie (Audrey Fleurot) afin de l'aider dans son enquête. Elle risque la prison après avoir détourné une cargaison de drogue pour aider son fils, lui-même dépendant à l'UBH. Elle doit alors infiltrer le réseau, quitte à laisser sa peau sur le carreau. Les trois personnalités racontées par Infiltré(e) sont des anti-héros intéressants sur le papier mais sans nuance à l'écran. Chacun a sa place, sans que cela ne permette vraiment au récit d'évoluer. Ce thriller manque alors de panache et malgré des personnages intéressants sur le papier, ceux-ci ont du mal à devenir alléchants. L'infiltration d'un réseau est aussi original (souvent réservé aux fictions Outre Manche ou Outre Atlantique). Mais là aussi la série a du mal à rendre le tout mémorable.

Peut-être que les quatre épisodes restant seront à la hauteur mais ces deux premiers épisodes sont loins d'être ce que l'on poivrait espérer. Ces deux épisodes sont lents, longs et étirent ce qu'ils présentent plus qu'il n'en faut. Cela rend le récit mou du genou et les personnages tout de suite moins percutants. On a alors toute une série de scènes qui s'ajoutent à un récit déjà riche pour l'alourdir inutilement. J'espère que les prochains épisodes sauront être à la hauteur car cette introduction donne plutôt envie de faire une petite sieste qu'autre chose. La thématique est moderne et le traitement sent un peu la naphtaline. Visuellement grise et sombre, la série a du mal à proposer une identité forte et marquante. On perd en intensité dans le visuel là où justement il aurait pu rattraper ce que le scénario ne parvient pas à faire tout de suite. Reste alors le casting, solide, qui reste le seul élément donnant après deux épisodes envie de revenir.

Note : 3.5/10. En bref, une thématique moderne traitée comme un vieux thriller déjà vu. Le casting est pour le moment le seul atout charme de cette série qui tire déjà en longueur après deux épisodes.

Diffusée sur France 2 à partir du 25 septembre 2023