Sous Contrôle est clairement une tentative de la part d'Arte de faire un Veep à la française. La série se moque constamment de la politique et des politiciens français à travers Marie Tessier qui semble être le seul personnage normal de cette histoire. Charly Delwart (Damien veut changer le monde, Il était une fois une fois) nous plonge donc dans les coulisses du pouvoir en se moquant clairement de nos propres politiciens. Notamment ce Président incarné par Laurent Stocker qui est clairement inspiré par Emmanuel Macron. Mais c'est Léa Drucker qui, sous les traits de Marie Tessier, s'avère être l'actrice la plus intéressante. Cette satire politique n'a pas froid aux yeux et bien que l'histoire des otages au Sahel soit un brin trop longue à mes yeux, cela n'enlève en rien tout ce que le film fait d'amusant voire hilarant à côté. Dans l'épisode 4 par exemple quand après un fiasco le Président décide de la changer de ministère et de la passer aux sports. Cela donne des séquences surréalistes mais hilarantes. Et la série est truffée d'idées de ce genre là qui donnent un vrai rythme et tempo comique.
Populaire, idéaliste et d'une grande efficacité, Marie Tessier est confrontée dès le premier jour de sa prise de fonction au Quai d'Orsay à une prise d'otages au Sahel qui déclenche l'émoi, et surtout pagaille et discorde au sein du pouvoir. La femme de terrain volontaire ne tarde pas à découvrir la déroutante machine du pouvoir, la complexité des codes politiques et parfois même l'absurdité de sa fonction... L'enfer peut être pavé de bonnes intentions en diplomatie aussi...
Sous Contrôle partage avec d'autres séries le rythme. Veep ou encore Parlement ont un sacré sens du rythme et cette comédie n'échappe pas à la règle. Les dialogues sont là et travaillés. Ils ont quelque chose de mordant qui donne envie de croquer. Six épisodes c'est presque trop court pour une telle comédie mais d'un autre côté cela éviter aussi au récit de s'étioler. Car oui, le vrai défaut de Sous Contrôle est de trainer sur six épisodes cette histoire de prise d'otages au Sahel qui à la fin devient plus redondante qu'amusante. Sous Contrôle s'amuse alors des dysfonctionnements de la vie politique française et nous montre à coeur ouvert les coulisses absurdes de la diplomatie. Grâce à des dialogues ciselés, des personnages soignés et des idées dans tous les sens pour créer de l'humour cohérent, Sous Contrôle fonctionne très bien. Si certains éléments de l'histoire semblent crédibles, d'autres non et sont clairement exagérés. Mais c'est aussi ça la satire : exagérer des traits afin de créer de l'humour.
Le créateur de la série l'a bien cerné et s'amuse alors de tous les codes de la République. La série se moque ouvertement du Président qui est un petit con. Je trouve juste dommage que finalement la série n'aille pas plus loin. On a une intrigue fil rouge qui s'étiole trop rapidement car l'on sent qu'elle n'a pas assez de souffle pour tenir une saison complète. Malgré ce petit défaut, tous les épisodes trouvent de quoi nous amuser avec peu. Certaines séquences pourtant simples sont traitées de façon assez amusantes pour que l'on rit et que l'on s'amuse. On sent que tout un tas de choses ne pourraient pas arriver dans la vraie vie mais c'est justement ça qui fait tout le charme de cette comédie. On appuie sur des trucs qui sont surréalistes pour mieux faire voler en éclat le pouvoir et ses choix absurdes (même au ministère des sports quand cette histoire de motocross écologique avec bruitage de motocross thermique vient se glisser, c'est amusant).
Note : 7/10. En bref, Sous Contrôle est amusante et dans la lignée de ses précédesseurs (Veep, Parlement) se moque du pouvoir français grâce à des dialogues ciselés.