J'ai connu l'écrivain Mouloud Feraoun par mes lectures de Camus et sur Camus. Les deux écrivains, nés ka même année en 1913 s'appréciaient et Mouloud Feraoun a exprimé , à plusieurs reprises son admiration pour Camus.
De cet écrivain Algérien d'expression française j'ai lu Le Fils du pauvre et surtout son Journal. Cet ouvrage l'Anniversaire est composé de divers écrits inédits publiés après sa mort en 1960 .
Dans une première partie qui donne son titre au livre sont publiées quelques pages d'un roman auquel Mouloud Feraoun travaillait encore quelques jours avant qu'il ne soit lâchement assassiné, à la veille de l'Indépendance par les criminels de l'OAS.
A lire ces quelques pages on comprend quel était le projet de l'écrivain: écrire sur le climat de cette guerre, les drames des deux communautés domlnées par la violence , la difficulté de ceux qui comme Feraoun étaient avant tout Algérien et souhaitaient l'indépendance de leur pays mais qui avaient été élevés dans la culture, notamment littéraire française et se trouvaient déchirés entre les deux camps. LA violence imbécile de l'OAS n'aura pas permis que l'on puisse lire ce roman mais ces quelques pages en donneront une bonne idée.
Sont également publiés deux textes de Feraoun sur Albert Camus et Emmanuel Robles . Conçernant Camus il s'agit de la critique des textes de Camus sur la situation en Algérie parus dans Actuelles III en 1958. Le texte de Feraoun tout en nuance est trés lucide et très émouvant car Feraoun qui connaît Camus comprend ses déchirements.
Emouvant aussi le trés bel hommage , en forme de souvenirs qu'il rend a Emmanuel Robles autre écrivain. Feraoun avait fait la connaissance d'Emmanuel Robles lorsque tous deux furent éleves à l'école normale d'Instituteurs de la Bouzarea à Alger.