Magazine Journal intime
Ces ténèbres ont quelque chose de rassurant et de toxique. Elles sont comme posées là, en apesanteur au-dessus du monde, toniques et élastiques à la fois. Il n’est pas question de noirceur de l’âme pas plus que de pessimisme avarié. Le noir a recouvert ce côté du monde et la pendule de la cuisine s’est arrêtée entre le tic et le toc. Mais dans les pommiers en fleurs, le rouge-gorge continue ses vocalises et dans le champ mitoyen les génisses poursuivent leur dégustation lascive d’herbes grasses. On s’habitue aux ténèbres comme à tout le reste.