Bernadette Thérèse Marie Chodron de Courcel de Brondeau d'Urtières Versus … Chirac
Ce film n’est pas un biopic. Il est bien précisé au début du film qu’il s’agit d’une fiction. C’est une comédie très drôle, décalée et originale avec une bande-son taquine, gothique et branchée . J’y ai vu en filigrane une façon de faire toucher les deux épaules au patriarcat qui a pu régner dans ce couple présidentiel que l’on aurait tord de prendre pour une caricature. C’est au contraire subtil (puisque je m’en suis aperçu). L’habileté du scénario et l’usage d’images d’archives mêle le factuel et l’interprétation. Le narratif garde le spectateur dans l’épaisseur du trait entre la vérité et la vraisemblance.
Bernadette Thérèse Marie Chodron de Courcel de Brondeau d'Urtières (je propose l’apocope BTMCCBU) est la première dame d'une longue liste du Chirac priapique (et colégram)
A-t-elle été tirée de son lit vide la nuit de la mort de Lady Di pour assister à sa déconfiture conjugale?
La scène se passe dans le QG souterrain de l’Elysée devant l’état major et l’ensemble des conseillers, sa fille Claude incluse en situation de crise provoquée par le mari/ président disparu retrouvé en direct sonore dans le lit d’une actrice italienne
A-t-elle été humiliée devant les conseillers donnant son avis contre la dissolution ratée qui contraint Chirac à la cohabitation comme un Mitterrand ordinaire ?
A-t-elle été blessée en public lors d’un discours célébrant sa victoire en Corrèze quand sa fille lui présenta griffonnés comme on se mouche par Chirac sans chichis dans une serviette en papier ces quelques mots : « Taisez-vous ! »
A-t-elle instrumentalisé l’handicap de sa fille Laurence pour son compte ?
A-t-elle été généreuse quand, à Chirac en délicatesse avec les sondages, elle offrit sa réélection sur un plateau ?
A-t-elle été stratégique quand, pour Chirac en délicatesse avec la justice, elle pardonna la traîtrise Sarkozy/Balladur en échange d’un gel des poursuites pour son ralliement décisif à son successeur désigné lors du dernier meeting ?
A-t-elle piqué la garde robe Stabilo de la reine d’Angleterre ?
En tout cas, les grands hommes sont souvent des nains et l’éminence grise s’habillait de rose(s) !
En aparté : Le patronyme, la lignée réduite par les liens du mariage à ce mot de six lettres (Chirac). Négation de la noblesse d’un état républicain ou négation de la femme réduite dans le couple, et dans le milieu aristocratique, à sa condition de perpétuer l’espèce en oubliant l’identité. Époque révolue ?
Prolepse. Ne jugez pas ce film sur le registre de l’imitation ce n’est pas le sujet. Michel Vuillermoz en Chirac est crédible, Laurent Stocker/Sarkozy, François Vincentelli/Villepin, Artus/David Douillet, Maud Wyler/Laurence Chirac, Lionel Abelanski/Le chauffeur, Denis Podalydès/Bernard Niquet et Sara Giraudeau/Claude Chirac, Olivier Breitman/Karl Lagerfeld, Catherine Dorléac-Vadim-Mastroianni/BTMCCBU sont autant d’acteurs lumineux qui ne se font pas d’ombre