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Alphonse (Saison 1, épisodes 1 à 3) : tricotage narratif libidineux

Publié le 17 octobre 2023 par Delromainzika @cabreakingnews
Alphonse (Saison 1, épisodes 1 à 3) : tricotage narratif libidineux

Alphonse c'est la personnification de Nicolas Bedos. Il couche dans sa série ses fantasmes sexuels, sa misogynie latente, ses excès en tout genre avec un casting cinq étoiles. Dès le premier épisode, Alphonse ne fait pas dans la dentelle. Dans ce récit faussement complexe (car oui, ça se veut bardé par des dialogues littéraires mais tout a l'allure d'un roman de gare essoufflé), la série créée des artifices en tout genre. Le découpage du premier épisode est étrange. Cela donne rapidement l'impression de voir une série décousue, sans aucun sens narratif entrecoupées de scènes de sexe fantasmées qui n'ont elles aussi aucun intérêt. Il n'y a rien de réaliste dans tout ça ou même d'intéressant. Nicolas Bedos le libidineux couche alors son cerveau flétri par le manque de sang pour l'irriguer. Forcément, quand il met tout dans sa verge pour écrire une histoire, cela n'a pas l'effet escompté à l'écran. Alphonse s'intéresse aussi au destin des femmes que Alphonse rencontre (dont une violée pendant la Seconde Guerre car elle couchait avec un allemands et dont la fille aime se faire traiter comme une moins que rien).

Renouant avec un père qu'il connaissait à peine, Alphonse, un quadragénaire en pleine déroute professionnelle et conjugale, se découvre une surprenante vocation. Sa trajectoire va alors croiser celle d'une galaxie de femmes plus passionnantes et excentriques les unes que les autres, le plongeant au cœur d'une histoire à la fois périlleuse, transgressive et pleine de tendresse.

Alphonse aurait pu être une vraie satire des gigolos mais c'est jamais à la hauteur. Les personnages sont tous caricaturaux et bien que Jean Dujardin ou encore Pierre Arditi tentent de délivrer une composition soignée, difficile de composer avec le scénario. Car le scénario est la plus grande faille de Alphonse. La série n'arrive jamais à vraiment décoller car elle ne sait pas spécialement où elle va. L'une des intrigues dans ces trois épisodes qui n'arrive jamais à décoller est celle de ce jeune prostitué (issu d'une famille bourgeoise parisienne) qui s'est entouré de caïd et qui veut voler sa mère (et se venger de sa rencontre avec Alphonse). C'est tellement touffu et mal intégré au reste de l'histoire que ce n'est jamais prenant. Difficile de voir cette intrigue comme un danger. Alphonse devient rapidement une série creuse qui enchaîne les scènes mais n'inspire que l'ennui. Je ne me suis ennuyé malgré la volonté de créer artificiellement un rythme effréné. Car oui, Alphonse a énormément d'idées en tout genre.

Les idées les plus farfelues ne sont pas originales et sont même assez malaisantes. Le casting est clairement le seul intérêt de Alphonse tant il a su rassembler de jolis noms. Mais l'ensemble de la série est vulgaire pour rien. Je veux bien qu'un récit soit vulgaire si c'est dans un but précis mais Alphonse ne raconte pas grand chose et tente de tirer sur la corde pour si peu. Charlotte Gainsbourg que j'aime beaucoup est ici complètement effacée. Son personnage n'est jamais assez bien développé et la série se contente alors du strict minimum. Alphonse se veut sulfureuse mais elle ne l'est que dans l'esprit tordu de son créateur et réalisateur. L'idée de mettre en scène les fantasmes de femmes d'âge mûr aurait pu être amusant et même provocant mais en dehors de dialogues pâteux qui sentent mauvais, il n'y a pas grand chose. Après trois épisodes, Alphonse est une série infâme qui n'a rien à offrir à ses spectateurs. C'est mal construit et on perd rapidement le fil et les personnages. Tout le monde est là, navigue d'épisodes en épisodes sans avoir quoi que ce soit de pertinent ou intéressant à nous dire pour nous attacher.

Note : 1/10. En bref, Alphonse est la personnification du côté libidineux de Nicolas Bedos.

Disponible sur Amazon Prime Video


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