Tout ça m’a manqué.
Étrangement, de notre arrivée à l’aéroport jusqu’au moment d’embarquer dans l’avion, personne n’a vérifié notre identité ou n’a demandé notre passeport. La carte d’embarquement virtuelle téléchargée la veille sur mon iPad me permet d’avancer dans les diverses zones de l’aéroport sans autre validation. Sécurité, zone internationale, les portes s’ouvrent sans passeport maintenant. J’avais remarqué ce détail l’an dernier, ne sachant si j’savais juste vécu une étrange exception, par hasard, mais non, c’est la même chose un an plus tard, et pour tous les passagers.Arrivé dans la zone internationale, je me cherche un café. Le Starbucks n’est pas encore ouvert, mais le Carlos & pépé’s l’est. Trois latinos passent devant nous et consulte le menu au Carlos et pépés, ça ne s’invente pas. Ils posent des questions, et, satisfaits, se choisissent une table.
A l’embarquement, une fois dans l’avion, on se dirige vers nos sièges dans l’allée. Rangée 17… où sont déjà installés deux de nos voisins de St-Venant-de-Paquette, une coïncidence tellement stupéfiante pour mon esprit mathématique que j’ai envie d’en calculer les probabilités. Il y a 122 résidents à St-Venant… Non seulement sommes nous sur le même vol, mais assis ensembles dans la même rangée dans l’avion? Dieu ne joue pas aux dés, mais il a clairement déjà pris l’avion pour le Mexique.
Le couple devant moi prend un selfie pour la postérité. Je tourne les yeux un instant, et m’aperçois dans le champ de leur caméra. Clic. Trop tard pour détourner le regard, je serai le bizarre de gars en arrière d’eux qui fixe leur objectif du coin de l’œil, l’air intrigué. Comme pour me confirmer que je suis bien sur leur photo, la femme montre le cliché à son compagnon (je vois mon air semi-suspect) et, sans attendre, le téléverse sur un site de média social bien connu sur internet. Je deviendrai une anecdote parmi ses amis sur ce réseau.
Ce voyage n’est pas commencé qu’il est déjà intéressant.
Mes voisins et Suze sont à ma droite, à ma gauche, un couple discute vacances:
Elle: j’espère que ça va être bien, ça fait longtemps qu’on n’a pas pris de vacances.
Lui: 7 jours, c’est parfait.
Elle: ouais, la dernière fois, 10 jours, c’était trop long. A la fin, j’étais vraiment écœurée.
Bon, je ne leur mentionnerai pas que je devrais être parti deux mois.
L'Amérique Latine, j'y ai fait dix séjours de diverses longueurs entre 2004 et 2014, mais je n'y avais pas remis les pieds depuis presqu'une décennie. Il était grand temps de revenir.
Après le vol, un autobus ADO nous a mené vers le centro de Cancun, puis, de là, nous avons pris un collectivo (à 10 pesos, moins de 1$) pour Puerto Juarez, d'où nous avons embarqué sur un bateau vers Isla Mujeres.
Du départ de notre avion de la porte d'embarquement à Montréal jusqu'au départ de ce bateau vers Isla Mujeres, il s'est écoulé moins de temps qu'il n'en faut pour relier Montréal à Dolbeau au Lac-St-Jean en voiture.Tout ça m'a manqué.
- L’esprit vagabond, journal de voyage, jour 1.