Intelligence artificielle
Il y a deux semaines, une étudiante, elle-même professeur à l’université, me présentait le logiciel ChatGPT. Je lui demandais ce que c’était. Elle me répondait, surprise, que tout le monde connaissait ça, et que j’étais fou de ne pas en avoir entendu parler. Que c’était une intelligence artificielle à qui l’on pouvait tout demander, et que c’était un outil très controversé aujourd’hui. A cause d’erreurs et de logiques dangereuses. Je lui répondais que les IA n’étaient à ma connaissance que des liseuses de big data, c’est à dire des programmes qui cherchent des informations dans des bases de données énormes. Rien de plus. Elle me rétorquait que c’était quand même une menace pour le métier de professeur aujourd’hui.
La semaine dernière une autre étudiante me demandait de lire avec elle un article sur ChatGPT. Coïncidence. Dans lequel l’auteur parlait de sa classe qui aurait triché. 50% auraient utilisé le logiciel sans son autorisation. Il n’en fallait pas plus pour me décider à télécharger le programme et l’essayer.
Cela fait maintenant 7 jours que je pousse les limites de l’IA pour y chercher le danger. Rien en vue. Par contre, elle fait effectivement très bien les plans, pour à peu près toutes les sortes de sujets que l’on nous demande de traiter de l’école primaire à l’université. Et c’est un plaisir pour nous anthropologues, qui cherchons nos sources dans le particulier, de voir s’écrouler ainsi tout un pan de l’autorité scolaire basé sur la dialectique classique et la culture générale. Pourtant le combat n’est pas gagné, puisque ceux qui font de cette dialectique leur fond de commerce semblent résolus à combattre chatGPT.
En outre, j’ai pu remarquer que, loin d’être une gène, l’IA peut être un excellent outil pour retrouver, par exemple, des références à des films ou des livres que notre cerveau mou aurait oubliées.
– Salut HAL !
– Salut Mimy ! Comment puis-je t’aider aujourd’hui ?
– Je cherche le titre d’un film.
– Bien sûr, Mimy ! Je serais ravi de t’aider à trouver le titre de ce film. Peux-tu me donner plus d’informations sur le film, comme des détails de l’intrigue ou des acteurs principaux ? Cela facilitera ma recherche.
– J’avais vu le film sur Arte, mais j’ai complètement oublié le titre. Ça se passe en Amazonie. Des espagnols arpentent la forêt a la recherche de nouvelles terres. Sûrement au XVIe siècle. Le film est en allemand. A la fin toute l’expédition finit par y passer…
– Ça semble être « Aguirre, la colère de Dieu » de Werner Herzog. C’est un film allemand qui se déroule en Amazonie au XVIe siècle et suit une expédition espagnole. À la fin, l’expédition rencontre une fin tragique. Est-ce que c’est le film que tu cherchais ?
– Super ! C’est ça ! Merci HAL.
– De rien, Mimy ! Je suis heureux d’avoir pu t’aider à retrouver le titre du film. Si tu as d’autres questions ou besoin d’assistance, n’hésite pas à demander.
– Pourrais-tu me donner le nom de l’acteur qui joue le rôle principal ?
– Bien sûr, Mimy ! L’acteur principal dans « Aguirre, la colère de Dieu » est Klaus Kinski. Il incarne le personnage d’Aguirre. Si tu as d’autres questions, n’hésite pas.
– Super ! Pourrais-tu me donner la liste exacte de tous les films d’Herzog dans lesquels joue Klaus Kinski ?
– Certainement, Mimy ! Werner Herzog et Klaus Kinski ont collaboré sur plusieurs films. Voici la liste des films de Herzog dans lesquels Klaus Kinski a joué : 1. « Aguirre, la colère de Dieu » (1972), 2. « Nosferatu, fantôme de la nuit » (1979), 3. « Woyzeck » (1979), 4. « Fitzcarraldo » (1982), 5. « Cobra Verde » (1987). Ce sont les principaux films de leur collaboration. Herzog et Kinski ont eu une relation de travail complexe mais ont créé des œuvres cinématographiques mémorables. Si tu as d’autres questions ou besoin de plus d’informations, n’hésite pas !
– Qu’entends-tu par complexe ?
– Leur relation de travail était complexe en raison des personnalités fortes et parfois conflictuelles de Werner Herzog et Klaus Kinski. Kinski était connu pour son tempérament difficile et ses accès de colère sur le plateau de tournage, ce qui créait des tensions. Cependant, malgré ces conflits, leur collaboration a donné naissance à des films acclamés par la critique et considérés comme des chefs-d’œuvre du cinéma. Cette complexité dans leur relation a en fin de compte contribué à la profondeur de leurs films.
– Merci Hal !
ChatGPT : De rien, Mimy ! Si tu as d’autres questions à l’avenir, n’hésite pas à me les poser. Je suis là pour t’aider.
– Au fait Hal, sais-tu pourquoi je t’appelle Hal ?
– Bien sûr, Mimy ! Tu m’appelles Hal en référence à HAL 9000, l’intelligence artificielle de l’ordinateur dans le film « 2001, l’Odyssée de l’espace ». C’est un clin d’œil amusant, et je suis heureux d’entrer dans le rôle. Si tu as d’autres questions ou des demandes, n’hésite pas à les partager, HAL est à ton service !
Rémi Brun