Dédicace Sophie Rambal
Écriture inventive, drôle, le héros croise une femme dans des circonstances rocambolesques. Digressions virevoltantes — j'en peux plus — virtuose de la narration sans boussole — où est le nord? — comme tous les fragiles, cette rencontre de quelques heures va le poursuivre longtemps dans un Paris de loser célibataire — un coup de foudre et tu prends perpéte — piétinant deux pas dans l'absurde avec maestria — j'ai picoré quelques aphorismes picaresques —j'ai lâché l'affaire repus à la diversion de trop — deux pages pour décrire son aversion des crevettes d'apéro sur le canapé de la séduction assise avant la douche et le crash test de la première fois — lecteur conquis par "La serpe" et "Sans preuve et sans aveu" je savais déjà qu'il y avait cent pages de trop en commençant ma lecture de ce Jaenada-là.
Bref, j'ai lâché l'affaire à 280 pages sur 385, l'auteur et le lecteur/spectateur se quittent parfois, livre de chevet ou salle obscure, par consentement tacite.
C'est comme le consentement mutuel sauf que mutuel il n'y a pas car les protagonistes s'ignorent.
Hier, c'était le film de Nakache et Toledano.
Aujourd'hui, je n'avais pas envie de devenir ce touriste all inclusive dévastant sans appétit le buffet à volonté parce que c'est payé d'avance — on devrait payer au chapeau après consommation—.
J'y reviendrai à ce Jaenada, comme j'ai vu en deux fois le Tesson des Chemins noirs soûlé par l'interprétation imbuvable de Dujardin parce j'ai des réticences à quitter ces histoires construites sur ces hasards qui nous font quitter les sentiers battus parcourus en bonne compagnie les fois d'avant.
Version courte: on a tous du mal à quitter un bon coup.