Critique Ciné : Desperation Road (2023, direct to VOD)

Desperation Road // De Nadine Crocker. Avec Mel Gibson, Willa Fitzgerald et Ryan Hurst.

Ce n'est pas le meilleur polar de l'année mais ce slow burn est plutôt correct par rapport à ce que l'on pouvait attendre d'un Direct to SVOD. Adapté par Michael Farris Smith de son propre roman Desperation Road, le film n'est clairement pas là pour fourmiller de scènes d'action et dans un sens tant mieux. J'aime bien les polars noirs se déroulant dans la campagne profonde américaine. Nadine Crocker (Continue) parvient à délivrer quelque chose en créant une ambiance particulière et surtout interessante. Ce n'est pas ce que j'ai vu de plus original non plus mais d'un point de vue dramatique cela créé quelque chose qui nous permet de nous plonger dans le récit sans en décrocher. C'est une agréable surprise qui est aussi bien soutenue par le casting. La jeune Willa Fitzgerald qui incarne Sarah Magee est habitée par son rôle et parvient à nous faire croire à son histoire. C'est assez important dans ce genre de films d'avoir des personnages attachants et dans le cas de l'actrice, elle apporte une humanité à son personnage qui le permet.

Malgré l'annulation de leur mariage, Sarah Magee est toujours amoureuse de Russell. Une nouvelle épreuve attend le couple quand Russell est envoyé en prison.

Le casting est donc assez solide pour tenir les promesses de l'histoire qui au fond le révolutionne rien du tout. C'est l'histoire d'un jeune couple (une prostituée et un ancien détenu) qui ont du mal à faire fonctionner leur mariage. Ils ont une jeune fille au milieu de tout ça et forcément le récit va plonger dans quelque chose de sombre très rapidement. Desperation Road ne perd pas de temps à installer son histoire et préfère que l'on découvre les personnages au fil du film. Cela permet de créer un fil et s'attacher à eux de façon intelligente. C'est assez brut en tant que tel mais Nadine Crocker utilise justement la brutalité de son visuel afin de mettre en valeur les éléments intéressants du récit. Ne vous attendez pas à voir Mel Gibson tout au long du film, il est aussi présent que Bruce Willis dans ses derniers Direct to SVOD. De plus, son personnage n'apporte rien du tout et fort heureusement que le reste du casting est solide, on en vient à oublier qu'il est sensé être au casting de Desperation Road.

Cela aurait pu être meilleur mais dans son ensemble et pour un deuxième film je trouve que Nadine Crocker a quelque chose à proposer. Les Southern noir comme on les appelle sont des films qui m'ont toujours plu quand ils sont bien construits et dans le cas de Desperation Road, c'est réussi. Desperation Road est l'historie de gens qui ont été brisés par la société et qui tentent de s'en sortir dans la vie. C'est touchant et c'est ce que j'avais envie de voir en me plongeant dans cette aventure.

Note : 5.5/10. En bref, un Southern noir réussi qui se repose sur un bon casting, une histoire assez sympathique pour faire le travail et une mise en scène soignée.

Prochainement en France