Critique Ciné : L'Exorciste - Dévotion (2023)

L'Exorciste : Dévotion // De David Gordon Green. Avec Leslie Odom Jr, Ellen Burstyn et Ann Dowd.

Après avoir fait une trilogie foirée de Halloween, David Gordon Green vient mettre son nez dans L'Exorciste. Le film de Wiliam Friedkin est un chef d'oeuvre, la série en deux saisons qui était sortie il y a quelques années était excellente. Mais alors L'Exorciste : Dévotion est une suite-reboot complètement ramassée. Au delà du manque cruel de frissons, on retrouve toutes les erreurs qu'il a déjà pu faire avec Halloween. Il y a des années, ne vous méprenez pas, mais cela n'ajoute rien du tout au récit ni même au film original. David Gordon Green et son co-scénariste Peter Staller tentent alors de bâtir un récit en reprenant les éléments du film original de 1973 tout en ajoutant sa patte afin d'en faire une trilogie comme il a pu faire avec Halloween. Le début de L'Exorciste : Dévotion est plutôt sympathique et laisse imaginer que le récit sera réellement palpitant. Mais tout tombe à plat tant le récit est terriblement lisse sans parler du manque cruel de frissons que le film original a pu provoquer.

Depuis que sa femme, enceinte, a perdu la vie au cours d'un séisme en Haïti douze ans plus tôt, Victor Fielding élève, seul, leur fille Angela. Un jour, Angela et son amie Katherine disparaissent dans les bois avant de refaire surface 72 heures plus tard sans le moindre souvenir de ce qui leur est arrivé... Dès lors, d'étranges événements s'enchaînent et Victor doit affronter de redoutables forces maléfiques. Désespéré et terrorisé, il sollicite la seule personne encore en vie qui ait jamais été témoin de pareils phénomènes: Chris MacNeil.

Nous voilà donc plongés pendant presque deux heures dans une histoire étudiant les personnages avec une certaine lenteur. Si je ne suis pas contre la lenteur d'un film, un film d'horreur comme L'Exorciste se doit de maintenir le suspense à travers quelques frissons bien présentés. L'Exorciste : Dévotion ne sait jamais vraiment sur quel pied danser. Comme si les scénaristes ne savaient pas ce qu'était le Mal ou même Dieu. Dès que les personnages font face au Mal, difficile pour eux de comprendre ce qui se passe mais le pire c'est qu'ils ne semblent même pas chercher à comprendre. Le film mélange alors tout un tas d'idées tentant à la fois de moderniser le récit original tout en offrant quelque chose d'assez proche. Comme le retour d'Ellen Burstyn, aussi bref soit-il, qui n'apporte rien du tout au film si ce n'est un petit Easter egg pour les fans de l'original. La seule chose qu'elle fait c'est relier le démon de L'Exorciste : Dévotion et à celui du film original. Quelle brillante idée !

C'est comme si le but n'était que de justifier le nom du film et sa filiation avec l'original. Le premier acte qui présente les personnages n'a de cesse de nous offrir des jump-scares foirés et mauvais. Comme l'exorcisme du film, sensé être son climax qui ressemblerait presque à une mauvaise parodie jouée par des acteurs en roue libre. Il n'y a rien qui vient faire écho aux meilleurs films d'exorcisme là où par exemple cette année on a eu le très sympathique L'Exorciste du Vatican avec Russell Crowe. Ce dernier était imparfait mais avait le mérite de comprendre ce qu'il racontait. L'Exorciste : Dévotion n'offre jamais quoi que ce soit aux spectateurs pour justifier son existence, ni même une expérience qui vaudra le coup d'oeil. C'est rincé et lisse à souhait alors que les personnages n'apportent rien et n'apprennent rien. Même le cliffhanger sensé donner envie de revenir est tout sauf intéressant car je n'ai pas réussi à trouver une once d'intérêt dans tout ce film.

Note : 2/10. En bref, c'est désolant de voir à quel point un film peut ruiner toutes ses bonnes idées. L'Exorciste : Dévotion devrait être un exemple à montrer aux futurs metteurs en scène de films d'horreur afin de leurs faire comprendre ce qu'il ne faut pas faire.

Sorti le 11 octobre 2023