La résistance n’est pas la guerre sainte. La guerre sainte c’est celle des exterminateurs israéliens

Bourguiba a été le seul résistant arabe à avoir placé la question palestinienne, dans son cadre politique de colonisation de peuplement et ce depuis 1948. Loin de toute approche raciale ou religieuse. C’est surtout pour cette raison que les fondateurs de l’Etat Sioniste l’ont toujours considéré comme l’adversaire arabe le plus dangereux. La position de Bourguiba de 1965, à Jericho était conjoncturelle et s’inscrivait dans un moment historique précis, celui d’avant la guerre de 67. Celle-ci deviendra une date importante à partir de laquelle Israël ne sera plus le foyer des juifs persécutés par l’Europe antisémite mais une entreprise colonialiste de peuplement sans frontières, servant de bras armé à l’impérialisme anglo-américain et lieu de fascination des héritiers de l’Empire Colonial français, en tant que colonisation réussie. Israël ayant réalisé, à leurs yeux ou dans leur inconscient collectif , ce qu’ils ont historiquement raté, particulièrement en Algérie. Moshe Dayan, Ministre de la Guerre, victorieux avec Manachem Béguin, déclarait au lendemain de la guerre que la France a commis une grande erreur en abandonnant l’Algérie, alors qu’elle avait encore les moyens de gagner la guerre. A partir de « la guerre des six jours », il était devenu impossible pour les Palestiniens de reconnaitre le partage onusien de la Palestine du 27 novembre 1947. C’était déjà trop tard et le discours de Jericho était devenu caduc. Il a fallu l’intelligence et le courage d’Arafat pour actualiser la démarche bourguibienne et d’oser s’entendre avec Béguin qui n’avait rien à voir avec Pierre-Mendès-France, même s’ils sont tous les deux juifs. Et tous les deux seront assassinés par les tenants de l’arrogance jusqu’au boutiste des sionistes exterminateurs dont Nétenyahou est le représentant attitré.

L’assassinat de Béguin et d’Arafat annonce, en fait la fin des accords d’Oslo, le discrédit de l’OLP de Mahmoud Abbas et la transformation de leur administration en gouvernement sans pouvoir. Ce qui aura deux conséquences, celle de permettre la poursuite de la colonisation rampante de toute la Palestine historique et la légitimation du Hamas et son coup d’Etat de Gaza, contre l’OLP, en scindant, un mouvement de libération nationale en deux pouvoirs palestiniens illusoires…et surtout l’abandon définitif, par Israël, de toute solution négociée, par manque de partenaire palestinien, avec qui on peut négocier.

Mais l’après Oslo a eu aussi des conséquences sur la réalité socio-politique israélienne. De pionniers socialistes des kiboutzim utopistes, la majorité de la population hétéroclite israélienne s’était confortablement installée dans la position de résidents sous la haute protection d’une armée invincible, sur une terre dont on ne voit plus le peuple, en toute bonne conscience et en tout cynisme déshumanisant . L’exemple de cette attitude négationniste de la présence de l’Autre est le même que l’on brandit aujourd’hui comme témoin de la barbarie des Palestiniens de Gaza. Qu’y a-t-il de plus innocemment arrogant que d’organiser, jusqu’à l’aube, un rave party à trois kilomètres de la grande prison dans laquelle Israël a ghettoïsé et pogromise aujourd’hui les propriétaires de la terre sur laquelle ce rave party est organisé, en toute insolence morale hautement sécurisée. D’où le fait que les résidents israéliens en terre conquise de Palestine ont vécu ce retour du refoulé que représente cette aube du 7 octobre 2023, comme un véritable séisme qui a ébranlé les pilotis sur lesquelles a été installé cet Etat qui n’a de juif que le nom et qui a besoin de se donner une légitimité factice en se présentant comme l’opposé du Hamas dont l’idéologie d’origine, encouragée et soutenue par Israël est à l’Islam ce que le Sionisme est au Judaïsme