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Max Schrems : pénalité irlandaise pour méta trop faible

Publié le 04 novembre 2023 par Zaebos @MetatroneFR

Le militant autrichien pour la protection des données Max Schrems, qui, avec son organisation, a poursuivi Meta pour violation du RGPD et a engagé des années de procédure, estime que l’amende infligée par les autorités irlandaises est trop faible. Selon lui, Meta aurait dû payer 4,36 milliards d’euros et non 390 millions.

L’histoire : différend entre les autorités de protection des données

Nous avons déjà rendu compte de l’histoire de l’ordonnance contre Meta plus tôt cette année. Au centre du litige se trouve l’allégation selon laquelle Meta aurait traité illégalement les données des utilisateurs de Facebook et d’Instagram. Le groupe n’a pas obtenu le consentement explicite comme prévu, mais a simplement stipulé le droit de traiter les données dans ses termes et conditions. Le militant pour la protection des données Schrems y voit une violation du RGPD, tout comme de nombreuses autorités chargées de la protection des données dans divers pays de l’UE. Toutefois, pour Meta, seule l’autorité irlandaise est responsable en raison du siège social de l’entreprise. Les autorités irlandaises, à leur tour, se sont rangées du côté de Meta dans le litige et ont approuvé l’action.

En conséquence, un différend a éclaté entre les autorités irlandaises et d’autres autorités de protection des données de l’UE, qui a abouti à l’intervention du Comité européen de la protection des données. Cette commission a finalement jugé que le traitement des données n’était pas conforme à la loi. Elle a également ordonné aux autorités irlandaises d’imposer une amende à Meta.

Litige sur le montant de la pénalité pour Meta

Cependant, l’affaire était loin d’être terminée. Initialement, les autorités irlandaises souhaitaient imposer une amende de seulement 59 millions d’euros. Le Comité européen de la protection des données est alors à nouveau intervenu. Selon la commission, l’amende était trop faible et ne correspondait pas aux revenus générés par Meta au cours de la période en question. L’autorité irlandaise a alors porté l’amende à 390 millions d’euros. Cette somme inquiète désormais Schrems, qui affirme que l’Irlande a offert à Meta près de quatre milliards d’euros.

Il fait notamment référence au fait que les revenus réels générés par les données collectées illégalement n’ont pas été suffisamment pris en compte dans le calcul de la pénalité. Selon ses calculs, le chiffre d’affaires de Meta entre le troisième trimestre 2018 et le troisième trimestre 2022 dans l’UE s’élevait à environ 72,5 milliards d’euros. Une grande partie de ces données, a-t-il expliqué, était générée uniquement à cause des données collectées illégalement. En tenant compte de ces revenus et en orientant la sanction vers la limite supérieure du pouvoir discrétionnaire accordé par la loi, la sanction devrait par conséquent être nettement plus élevée.

Différend sur les responsabilités

Il existe également un conflit de compétences. Par exemple, le Comité européen de la protection des données a chargé l’autorité irlandaise de protection des données d’enquêter également sur le traitement des données par Meta dans d’autres domaines d’activité. L’autorité irlandaise refuse de le faire, estimant que l’organe de l’UE n’a pas le pouvoir de donner des instructions dans cette affaire. Il semble donc peu probable qu’un différend juridique soit évité.

Penalty contre Meta en Irlande
Penalty contre Meta en Irlande
L’Irlande est non seulement considérée comme une destination de vacances, mais aussi comme un paradis fiscal.

Les intérêts divergents de l’Irlande et de l’UE sont à l’origine des différends. L’Irlande est considérée comme un pays populaire auprès des succursales européennes de grandes entreprises en raison de ses faibles taux d’imposition pour les sociétés. L’objectif est de maintenir ce statut en poursuivant une politique la plus favorable aux entreprises possible. Après tout, cela garantit au pays un boom économique : les entreprises créent de nombreux emplois et génèrent des recettes fiscales élevées malgré des taux bas. L’Irlande n’a donc pas intérêt à imposer des sanctions drastiques. L’UE, quant à elle, s’est donné pour objectif de fixer des limites aux grandes entreprises numériques afin de protéger les sphères d’influence de l’État contre les intérêts du secteur privé.


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