L’entreprise chinoise ZTE cristallise toutes les critiques dans le scandale du projet de communication d’urgence au Cameroun. Retour sur le rôle trouble du géant chinois des télécoms dans ce dossier sulfureux.
Un contrat juteux décroché dans l’opacité
En 2013, ZTE décroche sans appel d’offres un marché colossal de plus de 70 milliards FCFA pour la mise en place du Réseau National de Télécommunications d’Urgence (RNTU) au Cameroun. Le processus d’attribution interroge.
Une technologie dépassée imposée
ZTE convainc le MINPOSTEL d’adopter la 2G, une technologie déjà obsolète à l’époque. Les experts camerounais dénoncent ce choix inadapté aux besoins, guidé par les seuls intérêts commerciaux de ZTE.
Des accusations de surfacturation
En 2016, le MINTP estime que le coût d’un des data centers du projet est surévalué de 1,8 milliard FCFA par ZTE. L’entreprise nie toute malversation. Aucun redressement n’aura lieu.
Des réalisations au compte-goutte
En 10 ans, ZTE n’a exécuté que 64% des travaux prévus au contrat. Le réseau n’est toujours pas opérationnel. Pourtant, l’entreprise a empoché 95% de la somme totale.
Une fin de projet opaque
Malgré ces défaillances, ZTE fait pression pour percevoir les 5% restants, soit 3,5 milliards FCFA, sans achever le projet. Le groupe compte également décrocher un contrat de maintenance de 4 milliards FCFA.
L’attitude de ZTE pose question dans ce dossier aux multiples zones d’ombre. L’entreprise a-t-elle sciemment minimalisé les coûts et surévalué ses prestations? Sa responsabilité doit être éclaircie.