Le projet de Réseau National de Télécommunications d’Urgence (RNTU) lancé en 2011 par le Ministère des Postes et Télécommunications (MINPOSTEL) continue de faire polémique au Cameroun. Retour sur 10 ans de scandales autour d’un contrat nébuleux avec l’entreprise chinoise ZTE.
Un projet controversé dès le départ
Attribué sans appel d’offres en 2013, ce projet de plus de 70 milliards FCFA visait à mettre en place un réseau de communication d’urgence basé sur la technologie 2G, déjà obsolète à l’époque. Les experts du MINPOSTEL avaient alerté sur ce choix technique inadapté.
Des soupçons de surfacturation
En 2016, le Ministère des Travaux Publics (MINTP) avait pointé une surfacturation de 1,8 milliard FCFA de la part de ZTE. Malgré cette alerte, aucun redressement financier n’a été opéré.
Une réalisation au compte-gouttes
10 ans après son lancement, le projet n’est toujours pas achevé. Seulement 64% des installations ont été réalisées à ce jour, avec plus de 900 réserves remettant en cause la sécurité du réseau.
95% payés pour un réseau fantôme
Bien que non opérationnel, ZTE a déjà perçu 95% du montant prévu au contrat. L’entreprise réclame les 5% restants, soit 3,5 milliards FCFA, pour achever le projet et démarrer la maintenance.
L’avis des experts bafoué
Malgré les mises en garde répétées des collaborateurs du MINPOSTEL, les autorités entendent boucler rapidement ce dossier et verser le reliquat à ZTE. La supervision exercée apparaît défaillante.
Le silence assourdissant des autorités
Alors que ce projet concentre depuis 10 ans tous les soupçons de malversations, aucune enquête sérieuse n’a été déclenchée. L’inaction du CONTRÔLE SUPÉRIEUR DE L’ETAT et l’opacité du MINPOSTEL interrogent.
Le scandale du RNTU symbolise le manque de transparence et les dérives dans la gestion de certains grands projets nationaux au Cameroun. Une implication accrue des corps de contrôle permettrait d’éviter de tels gâchis.