La bande annonce de Master Crimes laisse forcément penser à tout un tas de séries policières dont How To Get Away with Murder. Que les gens arrêtent de vouloir me faire croire l'inverse, la bande annonce est construite de cette façon avec la petite musique de fond qui colle parfaitement à l'ancienne série de ABC. Pour autant, Master Crimes n'est pas du tout How to Get Away with Murder ni la catastrophe qu'elle laissait imaginer. Les trois premiers épisodes se concentrent sur une affaire particulière avec un tueur en série avant que la série ne se transforme en véritable série procédurale par la suite avec une affaire par épisode. Je n'ai jamais été un grand fan de Muriel Robin dans les comédies françaises. Elle était même souvent médiocre. Elle est très bonne sur scène mais dans les comédies ce n'est clairement pas son dada. Elle, son dada c'est les rôles dramatiques. On avait pu la voir dans le rôle de Marie Besnard, l'empoisonneuse, sur TF1 il y a plus de dix ans. Un rôle qui lui allait comme un gant. Avec Master Crimes elle trouve un terrain de jeu intéressant à mi chemin entre la comédie (qu'elle maîtrise ici très bien avec ses petites remarques sarcastiques) et l'angle policier qui est forcément dramatique.
Louise Arbus est une prof de psycho-criminologie à l'Université, aussi brillante qu'exaspérante, dont le talent est reconnu dans la France entière. Appelée par le commissaire Rugasira, elle se retrouve sur une scène de crime à la mise en scène soignée et spectaculaire. La victime porte sur elle la phrase issu d'un de ses livres : "J'attends le tueur parfait". Le tueur semble s'adresser à elle. Louise Arbus est donc contrainte de collaborer avec les flics pour résoudre cette enquête...
Master Crimes ne cherche pas forcément à casser les codes du genre car elle s'inspire de tout un tas de séries. C'est d'un point de vue narratif un peu un pot-pourri de tout ce qu'il a pu se faire dans le genre depuis vingt ans mais ça fonctionne étrangement bien. Le casting est réussi et Muriel Robin qui joue ici face à la femme de sa vie, Anne Le Nen (qui incarne la policière Delandre) parvient à créer une vraie dynamique séduisante même si je ne suis pas forcément fan du jeu de Le Nen dans la série. Son personnage a parfois tendance à être déconnecté du reste, un peu trop même. En me lançant dans cette aventure je dois avouer que j'avais peur du résultat mais je dois avouer que malgré la simplicité de l'ensemble la sauce prend. Si j'ai bien aimé Muriel Robin dans le rôle de Louise Arbus et que ses petites blagues et petites piques sont amusantes, ce sont ses étudiants qui apportent la vraie fraîcheur de la série. Chacun a une personnalité différente et c'est un atout charme indéniable. On sent que Master Crimes donne une personnalité à tout le monde ce qui évite d'avoir une série filiforme qui ressemble à tout ce qui se fait déjà.
Louise est l'héroïne d'un côté mais pas totalement de l'autre. Tout le monde a la place de briller et de faire ses preuves à l'écran. C'est assez rare pour être noté car une série comme HPI a parfois tendance à se reposer un peu trop sur son héroïne et ne donne pas toujours de la place pour ses personnages secondaires qui sont pourtant intéressants. Les premiers épisodes de Master Crimes sont les plus réussis mais s'installe par la suite une routine qui fonctionne assez pour donner envie de continuer l'aventure. Le premier cas est amusant, le second aussi, le troisième plutôt pas mal. Certaines affaires ne sont pas forcément réussies (comme l'épisode 4 qui à mon sens est clairement le plus mauvais de la saison). Master Crimes est donc une série policière facile d'accès qui mérite le détour. C'est clairement dans le haut du panier parmi tout ce qui a été proposé par TF1 depuis quelques temps. C'est léger mais c'est efficace. Je n'en attendais pas moins de la part de Muriel Robin qui a clairement l'air de s'amuser avec son personnage et c'est particulièrement communicatif. Je ne donnais pas cher de la série avant de la voir et une fois vue, j'ai finalement été agréablement surpris.
Note : 6/10. En bref, une série policière légère qui trouve un rôle sur mesure pour Muriel Robin. Elle s'éclate clairement ce qui est appréciable. Les étudiants de Louise sont quant à eux la vraie bouffée d'air frais de la série et chacun a de la place pour montrer son talent et l'intérêt de son personnage.
A partir du 9 novembre sur TF1 et MyTF1 Max