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Le premier confinement : une « expérience d’obéissance de masse, printemps 2020 »

Publié le 09 novembre 2023 par Guy Deridet

Cet article est une analyse de l’excellent article de la revue Politis sur le livre “L’attestation” issu d’une étude sociologique de Théo Boulaka et Nicolas Mariot à partir des attestations mises en œuvre par l’État Français lors de la récente pandémie de Covid-19.



Un scientifique, atterré. Image I.A Un scientifique, atterré. Image I.A Un scientifique, atterré. Image I.A Trois ans après le premier confinement, les sociologues Théo Boulakia et Nicolas Mariot dressent, dans L’Attestation, le bilan d’une période de fortes restrictions de libertés. Si policiers et gendarmes ont contrôlé tout le monde, les quartiers populaires ont été largement surverbalisés, et les femmes ont souffert de la privation d’espace public.

Théo Boulakia est normalien, doctorant en sociologie au Centre Maurice-Halbwachs de l’École normale supérieure. L’Attestation. Une expérience d’obéissance de masse, printemps 2020, est son premier ouvrage. Nicolas Mariot est historien et sociologue, directeur de recherche au Centre européen de sociologie et de science politique (CNRS, EHESS et université Paris-I-Panthéon Sorbonne). Il est l’auteur de nombreux autres ouvrages de socio-histoire et de sociologie.

L'article de Politis que vous trouverez ici est réservé aux abonnés.

L’analyse et le résumé, avec le concours de ChatGPT +

1: Contexte et Critique du Confinement**

### Le Premier Confinement: Une Analyse Critique

**Introduction au sujet et aux auteurs**
Trois ans après le premier confinement en France, une période marquée par des restrictions sans précédent, les sociologues Théo Boulakia et Nicolas Mariot apportent un éclairage nouveau dans leur ouvrage "L’Attestation". Ce livre se distingue par son analyse des effets du confinement sur les libertés publiques, plutôt que sur les aspects sanitaires habituellement discutés.

**Questionnement de la nécessité du confinement**
Boulakia et Mariot contestent la nécessité d'un confinement total, soulignant que d'autres pays européens ont choisi des voies différentes. Ils argumentent que ces alternatives n'ont pas seulement évité l'enfermement complet de la population mais ont également enregistré de meilleurs résultats en termes de mortalité liée au COVID-19.

2: Surveillance, Libertés Publiques et Inégalités**

### Surveillance de Masse et Impact sur les Libertés

**Surveillance des motifs de sortie**
La France est caractérisée comme ayant adopté une forme de surveillance de masse, où l'accent était mis sur le contrôle des motifs de sortie des citoyens plutôt que sur leur statut sanitaire. Cette approche est critiquée pour son caractère intrusif et sa divergence par rapport aux pratiques d'autres nations.

**Transformation des problèmes publics en problèmes de police**
Le confinement est perçu comme une manifestation de la tendance de l'État à privilégier les solutions contrôlables et à transformer les problèmes publics en problèmes de police. Cette approche a conduit à une préférence pour les mesures facilement contrôlables, au détriment de stratégies potentiellement plus adaptées aux objectifs sanitaires.

**Inégalités dans l'application des mesures**
Bien que les contrôles aient été appliqués de manière universelle, les auteurs notent une disproportion dans les verbalisations, particulièrement dans les quartiers populaires. Cela révèle des biais dans l'application des mesures, avec une surverbalisation des populations déjà défavorisées.


3: Obéissance, Genre et Rôle des Médias

### Obéissance de Masse et Effets sur les Femmes

**Obéissance généralisée et absence de contestation**
Le livre décrit une obéissance massive et un manque de contestation visible durant le confinement. Cette situation est attribuée à l'effondrement des corps intermédiaires et à la difficulté de construire un mouvement collectif face à l'État.

**Impact spécifique sur les femmes**
Les femmes ont été particulièrement touchées par le confinement, sortant et désobéissant moins que les hommes. Cette situation est expliquée par la transformation de l'espace public en un lieu perçu comme dangereux, détruisant les routines qui permettent normalement aux femmes de se sentir plus en sécurité.

**Le rôle des médias et la politique**
Les auteurs critiquent les médias et la gauche politique pour leur manque de questionnement sur les atteintes aux libertés publiques durant le confinement. Ils soulignent que les médias ont plutôt accompagné les politiques gouvernementales sans remettre en cause les restrictions imposées.

### Conclusion et Fondements de l'Enquête

**Implications à long terme**
Les auteurs mettent en garde contre les précédents créés par le confinement en termes de restrictions des libertés publiques, suggérant que ces mesures pourraient laisser des traces durables dans la relation entre les citoyens et l'État.

**Base de données de l'étude**
L'enquête sociologique s'appuie sur des analyses quantitatives provenant de la base de données "La vie en confinement" (Vico), qui a recueilli les expériences de 16 000 personnes durant le premier confinement.

N.D.L.R

Comme (presque) toujours les vérités finissent toujours par se révéler.

Tous ceux qui m'ont suivi, sur ce site, durant toute la pandémie, ne seront pas surpris par les révélations
de cette enquête sociologique. De que disent les deux sociologues aujourd'hui, d'autres l'ont déjà dit au moment des faits. Ils ont été voués aux gémonies mais, durant trois ans, je me suis fait un devoir de partager leurs réflexions ici. Voir la rubrique Covid-19 de ce site.

Ayant moi-même poursuivi jusqu'à la maîtrise des études de sociologie je ne peux qu'être entièrement d'accord avec les conclusions de cette enquête. Lesquelles si vous les lisez attentivement contredisent en permanence la doxa qui a régné, et règne encore, dans notre pays.

Ce n'est sans doute que le début de nombreuses enquêtes sur ce sujet lesquelles finiront, je l'espère, par des enquêtes pénales, car de nombreux citoyens sont morts ou souffrent encore des atermoiements et des fautes graves et multiples de la part des autorités médicales et politiques de ce pays, tout au long de la récente pandémie de Covid-19.

A cette adresse vous pouvez lire les 32 premières pages du livre de Théo Boulakia et Nicoas Mariot
.

Vous pouvez également l'acheter, au format numérique, sur le même Google Books.

N.B

Pour avoir une idée du traitement des mêmes informations par un média qui en entonné sans aucune fausse note les litanies officielles, mensongères et incessantes que la France a subi à l'occasion de cette pandémie, ce que j'appelle un média de révérence, lisez cet article du Monde et comparez-le à celui de Politis.

Lisez également le résumé de l'article du Monde par ChatGPT, ci après. C'est un excellent exercice d'apprentissage critique de la lecture des journaux. Vous y apprécierez également la différence entre une enquête sociologique et le traitement du même sujet par certains journaux.

L'artricle du Monde sur le même sujet, résumé et analysé par ChatGPT

L'article du Monde résumé de ChatGPT

Url :

Le résumé ChatGPT

L'article du Monde explore les observations de Théo Boulakia et Nicolas Mariot, auteurs de « L'Attestation. Une expérience d’obéissance de masse, printemps 2020», sur le premier confinement en France.

Ils notent que la France s'est distinguée par un confinement strict avec des attestations de sortie et un nombre élevé de contrôles policiers.

Les auteurs soulignent que l'attestation, initialement un outil de responsabilisation, est devenue un moyen de contrôle, transformant la lutte contre le virus en une lutte contre les réfractaires du confinement.

Leur enquête « La vie en confinement» a révélé diverses attitudes envers le confinement, allant de l'obéissance exemplaire à la réclusion volontaire.

Ils remettent en question l'idée d'une obéissance uniforme, soulignant que même ceux qui se sont confinés peuvent rejeter les règles.

Le premier confinement a vu peu de contestation publique, ce que les auteurs attribuent à un suivisme et à une tendance à l'union sacrée, exacerbée par l'état d'urgence et un repli sur le national.

**Analyse ChatGPT :**

L'article du Monde présente une perspective moins critique sur le confinement et l'obéissance en France, mettant en lumière une étude sociologique plutôt qu'une critique politique.

Il se concentre sur les comportements et les réactions des individus face aux mesures gouvernementales, sans nécessairement remettre en question les motivations ou l'efficacité de ces mesures. N.D.L.R : c’est le moins que l’on puisse dire. Je rappelle que pendant trois ans et apparemment encore aujourd’hui le Monde et les autres médias de révérence n’ont cessé d'applaudir aux mesures gouvernementales tout en clouant au pilori tous ceux qui se permettaient le moindre questionnement.

Cela reflète une approche plus neutre et descriptive, typique de ce que vous avez décrit comme les « médias de révérence», qui tendent à éviter les critiques directes des actions gouvernementales.

En contraste avec l'article de Politis, qui pourrait adopter une position plus sceptique et critique, l'article du Monde semble adopter une position qui reconnaît les complexités et les nuances de l'obéissance civile sans nécessairement la condamner ou la soutenir.

Cela peut être interprété comme une tentative de rester objectif et informatif, tout en évitant de s'engager dans un débat plus large sur la politique gouvernementale. N.D.L.R : certes, mais c'est en contradiction avec l’attitude “ayatollesque” du Monde à l’encontre de tous ceux qui osaient seulement à l'époque questionner la politique gouvernementale.

Il est intéressant de noter que, même dans cet article moins critique, les nuances de l'obéissance et du comportement civil pendant le confinement sont mises en avant, suggérant que la réponse du public n'était pas monolithique et que les attitudes variaient considérablement.

N.D.L.R : certes mais on aurait apprécié que ces nuances concernent également la « politique » sanitaire tout à fait particulière mise en œuvre par Micron et ses compères pendant trois ans.

L’ouvrage “L’attestation démontre parfaitement que cette attitude ne fut pas partagée par tous les pays et mieux encore que les pays qui ont adopté une attitude moins « concentrationnaire » ont obtenu de meilleurs résultats dans le traitement de cette crise. Tous ceux qui ont dit cela dès le premier confinement pont été cloués au pilori par les autorités sanitaires et, tous en chœur, l’ensemble des médias de révérence.

Cela peut indiquer une reconnaissance implicite que, même dans les médias moins enclins à la critique, il existe une compréhension que la gestion de la pandémie par le gouvernement n'était pas sans ses défis et ses points de contention. N.D.L.R : Évidemment, les gens du Monde n'ont pas pour réputation d’être stupides. Mais, rien ne les obligeait à devenir les perroquets du gouvernement et encore moins à s’attaquer sauvagement à tous ceux qui avaient une position différente.

Ma conclusion sur ces deux articles


La peur irraisonnée qui a régné pendant ces trois ans dans notre pays, entretenue heure pas heure par des médias aux ordres, et l’absence de réaction des politiques et de la grande masse des citoyens aux attaques massives contre les libertés publiques et l’État de droit qui en ont résultés, n’augurent rien de bon pour ce qui va se passer dans ce pays quand le dérèglement climatique va empirer au point d’exiger de notre gouvernement les mesures drastiques qu’il n’a jamais eu, à ce jour, le courage de mettre en œuvre afin de préparer ce pays à l'inéluctable chaos que pourtant on distingue plus nettement chaque jour.

Il est beaucoup plus facile de réprimer que de discuter. Surtout quand on a pris l'habitude, comme c'est le cas depuis la pandémie, de couper la parole, voire d'emprisonner, tous ceux qui ne sont pas d'accord avec la doxa du moment.

Par ailleurs, maîtriser par la force la contestation cela a le mérite de retarder les échéances et surtout de permettre que pendant ce temps-là les affaires continuent.

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