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La planète des juges : essai de zoologie judiciaire

Publié le 20 août 2008 par Kalvin Whiteoak

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Un petite étude conclue récemment et menée, il est vrai, sur les différentes races et espèces de juges vaudois uniquement, pemet de découvrir qu’au fond le pouvoir judiciaire est un véritable bestiaire avec ses règles, ses normes, ses phéromones et ses chef(f)es de meute. Quelques extraits de cette étude.

Le Professeur Dr. Beat Spruntz, de l’Université d’Ushuaia-Nord et directeur artistique de l’étude, nous explique que rares sont ceux qui n’ont jamais dû dans leur quotidien se frotter au fameux pouvoir judiciaire. Pouvoir judiciaire ? pas vraiment, non, mais sorte de “terra incognita” sur laquelle les représentants de diverses espèces vivent en vase clos et se reproduisent de façon étonnante. Il existe plusieurs races de juges, mais on peut après une étude relativement sommaire, tirer quelques grandes similitudes entre les espèces.

Le juge de première instance est une sorte de camélidé qui machouille volontiers ce qu’on lui donne sans trop contrôler la date limite de consommation, le tout avec un air perpétuellement hautain. Ce camélidé ne vous prendra jamais au téléphone, car “ça ne se fait pas ces choses-là, Monsieur”. Le juge de première instance n’est généralement pas très sec derrière les oreilles, même s’il croit très rapidement être issu d’une race supérieure. Il rêve dès sa nomination d’un poste supérieur duquel il pourra “dire le droit”, car c’est très rapidement qu’il s’aperçoit dans sa fonction que ce n’est pas tant du droit qu’il fait mais du maternage de grands adolescents maladroits.

Organisés en arrondissements depuis quelques années, les juges de première instance ont parmi eux des chefs de meute, des mâles ou des femelles dominants, qui, sans posséder une once de supériorité technique par rapport au commun de la meute, s’aiguisent les griffes à journées faites sur le bois de leurs chaises, pour pouvoir le moment venu, sauter par dessus les autres à l’occasion d’une promotion. Il faut se méfier de leurs réactions qui peuvent être vives et assassines. En plus de vivre en vase clos, le juge de première instance décide à huis-clos du sort des causes. On ne sait donc jamais pour quelles raisons il a pris telle ou telle décision au jour J : des croquettes faisandées ou les mèches blondes de l’une des parties sont parmi les motifs potentiellement importants de leurs réactions.

Le juge de seconde instance ajoute à une camélitude un peu défraîchie le porter haut de l’autruche. Il est l”élu”, il sait, il va dire le droit, mais il ne faut surtout pas le bousculer. Le juge de seconde instance a horreur du stress : il ne peut être à ses yeux en situation de dire le droit que s’il prend le temps qu’il lui faut, c’est à dire beaucoup. Lui non plus ne répond jamais au téléphone. En revanche, contrairement à son congénère de première instance, on sait au moins ce qu’il pense car il délibère publiquement. Mais si rarement.

Le juge d’instruction vaudois, lui, ne se voit pas beaucoup: il se partage en deux sous-groupes : les furets actifs qui travaillent de façon assez désordonnée dans le stress et avec un manque manifeste de cohésion et les castors qui rongent leur frein en brassant de l’air avec leurs queues plates. Il y a bien sûr quelques spécimens à Lausanne chargés du canton en entier : mais ceux-là se réservent les morceaux nobles dans lesquels ils pourront s’éclater en mordant dans la chair rouge, laissant aux juges de banlieue et du terroir le tout-venant.

Il  y a enfin les mouettes du tribunal des Baux, une juridiction étrangement réservée aux femmes (égalité des sexes oblige) car elle n’a que vraiment bien peu d’intérêt juridique. Dans ce nid on vit bien et on couve les dossiers au moins 20 mois avant de pondre une décision. Une forme évoluée et moderne du stress donc.

Ce qui est étonnant c’est que cette étude trouve des équivalents dans d’autres cantons romands où le pouvoir judiciaire est également assez animalier et singulièrement étrange. On murmure que Planète va tourner un documentaire en 2009 sur certains spécimens en voie de disparition. Affaire à suivre donc.


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