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A Murder at the End of the World (Saison 1, épisodes 1 et 2) : Un Meurtre au Bout du Monde

Publié le 14 novembre 2023 par Delromainzika @cabreakingnews
A Murder at the End of the World (Saison 1, épisodes 1 et 2) : Un Meurtre au Bout du Monde

Sur le papier, A Murder at the End of the World a quelque chose d'excitant. Une sorte de Sherlock de la Men Z avec une pointe de Millenium pour l'héroïne. Pour autant, ces deux premiers épisodes sont loins d'être aussi excitants que le synopsis. Créé par Brit Marling et Zal Batmanglij (à qui l'on doit l'excellente The OA), ce whodunit SF portait un véritable espoir. Le premier épisode, " Homme Fatale " nous introduit le monde de Darby Hart. On suit le passé et le présent du personnage ce qui permet aussi nous conduire petit à petit vers le fameux mystère : le meurtre sur lequel Darby doit enquêter. Avec un premier épisode d'une heure, A Murder at the End of the World navigue en eaux assez troubles mais peut-être trop pour réellement accrocher tout de suite le spectateur. La façon dont la série jongle dans le temps aurait pu être pertinent si c'était fait avec plus d'intelligence mais le résultat est assez maigre.

Darby et onze autres invités sont conviés par un milliardaire à participer à une retraite dans un lieu isolé et magnifique. Lorsque l'un des invités est retrouvé mort, Darby s'improvise détective pour prouver qu'il s'agit bien d'un meurtre...

A Murder at the End of the World veut constamment nous tenir en faisant des effets narratifs. Il n'y a pas grand chose au début qui donne l'impression que A Murder at the End of the World veut créer une certaine forme de suspense ou quelque chose d'excitant dans le sens où l'on ne comprend pas forcément ce que Darby et Bill cherchent (et pourquoi ils le cherchent). On sent que les créateurs prennent leur temps ce qui ne me dérange pas d'un côté mais qui d'un autre est ici assez agaçant. Visuellement c'est travaillé et léché, la bande son est excellente mais je n'arrive pas à pleinement voir où le scénario veut en venir. Il va en falloir des flashbacks tout au long des six épisodes de la saison pour que l'on ait un véritable sens des choses. Pourquoi pas, mais il va falloir que cela se muscle rapidement aussi.

Il faut un épisode entier pour que le meurtre de la saison prenne place et que l'on puisse enfin démarrer les choses. Dans une série whodunit, généralement le détective (ou la détective) a un certain charisme qui nous embarque dans une enquête avec tous les personnages autour qui commencent à révéler leurs secrets. A Murder at the End of the World se veut différente et dans un sens je trouve que c'est génial de bousculer un peu la mécanique usuelle du genre. On sent que les créateurs reprennent ce qu'ils ont fait de bien dans The OA en créant une atmosphère qui nous enveloppe dans un récit. C'est ce qui se passe ici mais malheureusement, le visuel et le son ne font pas tout. S'ils sont tous réunis c'est pour résoudre un autre type de crime : la fin du monde. Car oui, l'élite réunie autour de la table d'Andy Ronson (Clive Owen) est là pour trouver une solution au changement climatique.

Intégrer cet élément écologique au récit me plaît car là aussi A Murder at the End of the World tente de sortir de la mécanique habituelle et de nous ouvrir de nouvelles perspectives. Là aussi le problème c'est que le premier épisode prend trop de temps pour installer les choses. Des éléments qui dureraient normalement quelques minutes durent ici plus d'une heure. Le fait que les personnages manquent cruellement de vitalité n'aide pas. J'aime bien l'idée que l'on nous plonge dans un mystère lentement mais encore faut-il que les personnages aient aussi une certaine énergie à revendre. Darby manque cruellement de personnalité alors qu'elle est justement le personnage principal de l'histoire. Maintenant que Bill est mort, Darby a enfin un mystère à résoudre. Le second épisode gagne alors tout de suite en énergie et l'héroïne aussi. On sent l'inspiration de Millenium alors que Darby se transforme clairement en Lisbeth Salander.

Elle cherche des réponses alors qu'elle est de plus en plus septique quant aux circonstances de la mort de Bill. Je trouve le second épisode bien mieux fichu que le premier qui est sacrément bordélique et ennuyeux. Mais cela ne fait pas pour autant la réussite de A Murder at the End of the World. Je suis déçu car avec tout ce qu'il y a sur le papier, la série pourrait délivrer quelque chose d'autre et surtout de plus vivant. Le décor est magnifique (j'ai toujours adoré ce qui se déroule dans des espaces enneigés et froids) mais il fallait attendre la fin du premier épisode pour que le tout puisse réellement démarrer. J'espère que les épisodes suivants sauront être moins avares en révélations car c'est lent pour peu de choses pour le moment.

Note : 3.5/10 et 5/10. En bref, il faut attendre le second épisode pour avoir quelque chose à se mettre sous la dent.


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