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Lune froide

Publié le 16 novembre 2023 par Alexcessif

Lune froideL’une froide, l’autre pasPour Dédé et Simon, les humains qu’ils croisent ne sont sur leur chemin que pour leur divertissementDeux paumés chapardeurs cons comme des balaisPas mieux! Ma compagne a décliné mon invitation à la signature du dernier bouquin de madame Bianco, j’ai téléphoné à un répondeur pour entendre des voix, j’ai honte du prix de mes bottes devant la dame qui fait la manche avec deux enfants dans une poussette et un dans le ventre.Rue Vieille du Temple, Mauvais Garçons, Quatre Filles, Rivoli, Notre Dame, pleuré des rivières accross la Seine par Arcole, Saint Michel et le ciné Saint André des Arts où Patrick Bouchitey présente son « Lune froide » en compagnie de … bin moi, déjà puis Jackie Berroyer qui fait une apparition dans le film, le staf de la Gaumont qui a lâché un billet pour la restauration de la pelloche des seventie’s et le prod. On est bien, ça va commencer« Deux paumés cons comme des balais » quand je vois que les Q.I de 130 ont inventé le capitalisme et la bombe atomique pour faire glisser l’affaire, pourquoi pas!Des glandeurs sublimes que la bêtise rends géniaux. En images, le monde glauque de Bukowski devient une poésie en noir et blanc. Mieux vaut ne pas croiser ces deux spécimens de la détresse humaine, capables de siphonner le réservoir de ta bagnoles pour rouler gratis dans une 403 sublime. Des encouillés cimentés par une amitié de zonards incapables de construire une relation avec le féminin sacré autrement que par l’accouplement furtif en lâchant un bifton. Parasites mais humains comme tout le monde. Jean-Pierre Bisson, le beauf qui les héberge dans une caravane pourrie, dérouille un peu la frangine de Dédé mais c’est celui qui ramène un salaire. Intégré avec bulletin de vote, crédit baraque et frigo plein, on touche pas au bon citoyen qui fait tourner la boutique. Cliché? J’crois pas non. Dédé rêve de Fender d’occasion devant des vitrines où il n’entre pas au risque d’essayer de faire gémir une Gibson avec ses doigts. Ne tente rien Dédé, on risquerait de voir le raté ou le génie qui sommeille dans ton corps de vérat. Par défaut il mime Jimmy Hendrix en conduisant. Tiens un mannequin de chantier, on va le chouraver, le mettre dans le coffre puisqu’on est bourré. Un contrôle de police? On va faire passer notre soulographie pour du chagrin et on va zapper pneus lisses et papelards absents au nez à la barbe des flics imbéciles. Cliché? J’crois pas non. Allez t’sais quoi ? On va balancer le mannequin sur le transfo! Oup’s, coupure du jus dans tout le quartier. Y sont sympa, le Dédé et le Simon, pas méchant pour deux ronds, ils n’avaient même pas calculé le black out du bar d’à coté où il ont provoqué une bagarre passque ça se fait pas de lécher la femme d’un pote juste pour déconner.Bon, on a compris, ces deux nazes n’ont pas inventé le bidon de deux litres mais Bukowski n’a pas tout donné. Il faut éclaircir cette histoire de sirène qui hante son copain SimonAlors nos deux zozos dérobent un cadavre devant l’hosto et le transporte en se marrant dans un squat. L’occasion de mater quelques exters de hangars défoncés, zones abandonnées d’une société en friche. Cliché? J’crois pas, non! Belle photo en tout cas.Le cadavre dans son linceul est jeté sur un lit. Allez fait tourner la bibine, tire un taf, Dédé et Simon se marrent bien, moi je mettrais bien les voiles car je sens venir le coup — je crois que j’ai lu ces contes de la folie ordinaire et je sais de quoi cet ivrogne de Bukowski est capable — mais je suis coincé entre Bouchitey/Dédé et BerroyerBon! Simon découvre le cadavre et découvre que c’est un … une … femme!Il a un problème Simon, avec les femmes, le consentements et la réciprocité. C’est le ciment qui tient ces deux dégénérés. Dédé, plutôt beau gosse, entretient le même malentendu mais, avec le cynisme que lui confère ses succès, la confusion entre l’acte et le sentiment reste une énigme loin d’être résolue. Pour Simon, depuis qu’une pute l’a sodomisé avec un gode ceinture contre un lavabo sur le palier pendant qu’un apprenti toréro criait olé, la psyché est un peu perturbée. Cela ne l’empêche pas d’avoir un idéal féminin. Il y a ce corps superbe, docile et nu, ça fait comme un flan quand il secoue le matelas. C’est Karine Nuris qui prête sa plastique naturelle pour se rôle mutique et statique. Simon a les fils qui se touchent. Une intense activité électrique agite des neurones qui s’ignoraient créant des connections improbables. Femme/consentante/gratuite/encore chaude et voilà mon pépére qui ouvre la dame et se déverse comme une sauce blanche dans un kebab. Son pote rigole en picolant puis finalement lui succède pendant que l’autre finit la bouteille. Freud verrait dans cette amitié qui partage tout une homosexualité non assumée bien déviante mais j’ai pas le temps.Bukowski est un poète, ne l’oublions pas! Alors Simon tombe amoureux. Il fera de ce cadavre une femme éthérée, mythique dans un linceul immaculé. C’est la sirène qui magnifiera cette folie ordinaire d’un Ulysse de pacotille subissant la tentation. Poésie ou psychiatrie lourde? Qu’importe le final est superbe de ces deux naufragés rendant à l’océan cette sirène qui doit préférer la mer à la morgue. Cut! B.O de Didier Lockwood et Hendrix

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