Le folklore européen est le plus riche qui soit dans le monde de l'horreur et du fantastique alors quand une série annonce puiser dans le folklore andalou (qui est quand même très très riche), je me devais de jeter un oeil. Romancero part d'une bonne idée et d'un premier épisode mystérieux mais assez efficace. Pour autant, Romancero mélange tellement de choses qu'une fois la saison terminée, celle-ci n'a plus grand chose à nous offrir de bien intéressant. On mélange les flashbacks, des vampires, des sorcières, de l'apocalypse, le tout dans un univers sombre qui au départ me faisait penser à l'excellente surprise Dark Harvest sortie récemment. Mais il n'en est rien. Romancero est un tel pot pourri de tout et n'importe quoi que le résultat ne vaut pas du tout le détour.
Au cours d'une nuit, dans une Andalousie déserte, Cornelia et Jordan fuient des démons, des sorcières et des vampires.
Avec un tel prémisse je m'attendais à ce que la série décolle et nous offre des moments forts mais là aussi on s'ennuie terriblement. Malgré la présence de tout un tas de créatures diverses et variées, Romancero ne sait pas du tout comment faire pour nous intéresser à eux. Pire, la série ne cherche même pas à nous faire comprendre ce que l'on voit. Bien au contraire, on finit par ne rien comprendre à tout ce que l'on voit. C'est un enchainement d'images sombres, pas forcément moches mais qui n'offrent rien de plus. Créée par Tomás Peña (réalisateur du clip " De Plata " de Rosalià) et Fernando Navarro (Verónica, Origines secrètes), Romancero c'est plus de promesses que de réussites. Il y a suffisamment d'idées visuelles pour vendre le projet mais le scénario ne suit jamais (sans parler du casting de seconds couteaux espagnols qui ne sont pas tous très égaux).
Par chance, Romancero nous offre des épisodes courts. Cela évite de trop chercher la petite bête quand justement le récit rame pour se renouveler. Romancero ressemble à une sorte de conte sombre raconté à notre époque. Mais toutes les créatures qui sont présentes ne sont jamais vraiment présentées. Elles nous sont collées en plein milieu de la figure comme on nous balancerait un dossier à la figure. Cela empêche vraiment de s'intéresser aux personnages et à ce qu'ils racontent (car ils ne racontent rien de spécial). Romancero ressemble donc à un enchainement de scènes, comme si les créateurs étaient là pour le visuel mais pas spécialement pour nous surprendre par le récit. Quand on me présente une série sur le folklore andalou, je m'attends aussi à quelque chose de travaillé qui va puiser dans la culture.
Cela n'a pas forcément besoin d'être travaillé d'un sens intelligent mais Romancero fait l'erreur de vouloir jouer sur tous les tableaux. On a donc tout un tas de moments qui sont assez incohérents, sans intérêts même s'il y a une âme visuelle (trop sombre à mon goût). J'en attendais quelque chose en allant voir Romancero et après six épisodes je suis terriblement déçu.
Note : 3/10. En bref, un enchainement d'images sympathiques au montage douteux, au scénario famélique et aux personnages mal incarnés pour certains.
Disponible sur Amazon Prime Video