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Deux Films De Wayne Wang

Publié le 13 août 2008 par Kilucru
"Un très agréable double programme autour d’émigrant(e)s chinois aux Etats-Unis : une première partie tranquille et son contrechamp plus électrique."(LesInrocks)
~~~~~~~~~~~~~~~~~~Un Millier D'Années De Bonnes Prières
Un film de Wayne Wang
Avec Henry O, Pavel Lychnikoff, Wes Deitrick...
Titre original : A THOUSAND YEARS OF GOOD PRAYERS (Chine)
Concha d'or et prix d'interprétation masculine
Festival de San Sebastian
Synopsis
Après son divorce, Yilan, une jeune femme chinoise installée dans une petite ville des États-Unis, reçoit la visite de son père, M.Shi, vivant à Pékin, et désireux de l’aider à surmonter sa peine.
M.Shi découvre alors avec surprise la vie de sa fille dans ce pays étranger et il comprend rapidement qu’elle n’a pas vraiment besoin de lui, qu’elle ne souffre pas de sa séparation avec son mari.
Tout maintenant les éloigne : leurs cultures, leurs modes de vie, leurs langages et la communication entre le père et la fille semble impossible.
Yilan refuse l’aide de son père et avec elle, l’héritage de la culture chinoise, le poids de son passé.CommeAuCinema.Com "...Avec un scénario simple, le cinéaste nous transporte dans un univers réglé par le quotidien où défilent les scènes de repas copieux appesanties par les silences destructeurs entre père et fille. Sobre et élégant, ce film passe comme une douce brise d’été et nous permet de réfléchir aux enjeux de la communication. Le fait de parler la même langue est-il l’assurance de savoir bien communiquer ? Finalement les mots en eux-mêmes ne comptent pas, la beauté réside dans les moyens que nous utilisons pour faire passer nos émotions… Wayne Wang a compris que le cinéma en était un..."
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La Princesse Du Nebraska
Un film de Wayne Wang
Avec Ling Li, Brian Danforth, , Pamelyn Chee..
Titre original : PRINCESS OF NEBRASKA (Etats-Unis)
Synopsis
Sasha est originaire de Pékin. Elle suit sa première année d’université aux États-Unis, à Omaha dans le Nebraska. Suite à des vacances passées en Chine, elle se découvre enceinte de 4 mois et décide de partir à San Francisco pour interrompre sa grossesse. Sans nouvelles du père de son enfant, Yang, un jeune artiste chinois, Sasha retrouve à San Fran cisco Boshen, l’ex-amant de Yang de retour aux États-Unis, qui essaie de la convaincre de garder l’enfant. Sasha est une jeune fille versatile, blasée, détachée des événements qui bousculent sa vie. Elle est libre de son histoire, libre de toute morale, de toute religion et existe à travers le prisme de la caméra de son téléphone portable, à force de messages instantanés, abolissant ainsi les frontières, les distances, mettant en scène sa propre vie. Elle circule librement dans ce monde, seule. Sasha rêve aussi, d’une autre vie, bercée par les illusions de cette culture occidentale qu’elle admire, une vie où elle serait la princesse du Nebraska. La décision à prendre sur l’enfant qu’elle attend va déterminer son avenir.
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"Wayne Wang explique que pour ce diptyque c’est la concentration et l’extrême préparation du premier film qui lui a permis une explosion totale pour le second. Et cela se ressent. Dans La princesse du Nebraska tout est plus abrupte, fragile, toujours à la limite de se briser. A travers l’image on sent taper fort le pouls d’un cinéaste, qui touche, coupe, expérimente. Toute la force de ce film est le très beau travail autour du mélange d’images 35mm et numériques."
CommeAuCinema.Com "..Pour qu’un film soit beau, il suffit d’un plan, d’un seul instant de vérité. Ici, Wayne Wang touche à quelque chose de fondamental qui ne se forme pas avec les mots, mais se ressent au contact de l’image. Il touche au mal de nos générations actuelles pour qui la liberté n’a plus grand sens et qui se sentent seules même au milieu des foules. Un film qui trouble finalement par son humanité..."°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Wayne Wang, « Un Millier D'Années De Bonnes Prières » puis réalisé dans la foulée « La Princesse Du Nebraska » . Deux films, deux chinoises d’aujourd’hui aux Etats-Unis, l’une confrontée au passé à l’occasion de la visite de son père, l’autre plongée dans le présent et devant faire face à une grossesse non désirée . Deux femmes avec un énorme point commun, seule elles doivent faire face, et la solitude serait elle typique du monde occidental ?
Deux femmes également différentes, Yilan garde en mémoire un héritage que la visite de son père ravive et rallume aussi de douloureuses question. Pour Sasha, elle vit dans son époque, allant jusqu’à admirer Paris Hilton, son séjour à San Francisco, loin de son Nebraska, ses expériences et rencontres , lui permettront de se poser les bonnes questions, y trouver les réponses maintenant cela lui appartiendra !
D’une caméra lente et précise, filmant le père et sa fille, les rencontres de celui-ci, ce vieil homme qui parle , faisant fi des barrieres langage parfois, magnifiques duos avec cette émigrée russe, quand le cœur, l’émotion remplacent efficacement les mots justes pour ce qui est du volet « Un Millier D'Années De Bonnes Prières « vint alors celle nerveuse et parfois endiablée, symbole de jeunesse de « La Princesse Du Nebraska « et cette image finale seule face à un mur immense . ..symbole du choix difficile. ..derrière ce mur l’âge adulte..peut-être
Une courte critique laissait le choix précisant que l’on pouvait voir soit l’un soit l’autre, mais que les deux s’avéraient complémentaires..et je ne peux que confirmer.
Deux œuvres, une plus classique, l’autre moderne, à l’instar des quelques années séparant les héroïnes de ces tranches de vies. Wayne Wang réalise deux films, où tous les petits riens mis bout à bout créent des fossés entre les générations décuplé par le choc des cultures d’un continent à l’autre, et indifféremment où remarquablement intégré, le train de la jeunesse américaine pris en marche où la solitude affective vaut à elle seule son propre ghetto ! Si le premier tableau s’achève sur une image apaisée, père et fille face aux eaux d’un lac ( Ô temps suspend ton vol…) le second laisse l’héroïne plantée face à un mur, seule la majestueuse musique d’Anthony and the Johnson invite à l’optimisme.
Voila au total deux films remplis de grâce, légers et profonds, deux tableaux apaisants et vivants!
Un vrai petit bonheur..par deux fois suscité…merci !

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