L’APNIC, le registre d’adresses régional d’Asie, appelle à une réponse mondiale aux pannes des FAI

Les sociétés Internet devraient être tenues responsables de leurs éventuelles erreurs

Dans le contexte: L’Asia Pacific Network Information Center (APNIC) est le registre d’adresses Internet (RIR) régional pour la région Asie-Pacifique. L’organisation à but non lucratif fournit des services d’attribution de ressources de numéros et d’enregistrement aux fournisseurs et autres sociétés Internet et, selon son scientifique en chef, elle ne devrait pas non plus être seule responsable des enquêtes sur les pannes Internet majeures.

Geoff Huston appelle à la création d’une hypothétique « police du routage », une organisation tierce qui devrait enquêter de manière approfondie sur les fournisseurs de services Internet lorsqu’une panne majeure laisse des millions d’utilisateurs sans connexion Internet. Le scientifique en chef de l’APNIC a récemment publié un article sur une panne affectant le fournisseur de services australien Optus, dont la nature exacte fait toujours l’objet d’une enquête.

Optus est un important fournisseur en Australie, explique Huston dans son article, et la panne susmentionnée a laissé environ 10 millions d’utilisateurs, d’entreprises et d’organisations publiques sans services de communication pendant des heures, voire des jours dans certains cas. Il semble que l’un des réseaux BGP homologues d’Optus ait annoncé par erreur une très grande collection de routes vers le réseau Optus BGP, provoquant un dysfonctionnement des routeurs d’une « manière ou d’une autre ».

Si l’incident d’Optus était un braquage de banque, fait remarquer Huston, le site serait « sans aucun doute saturé d’enquêteurs » de la police. Mais il s’agissait d’un « braquage de routage », puisque le système de routage BGP a effectivement pris le contrôle du réseau de l’opérateur et l’a mis hors service. Nous devons maintenant comprendre la nature exacte des déclencheurs de cette panne, dit Huston, et identifier si Optus a été quelque peu négligent et a amplifié un problème mineur en un incident majeur pour des millions d’internautes.

Les organisations de gouvernance de l’Internet telles que l’APNIC, les organismes de normalisation et les opérateurs de réseaux ne devraient pas être laissés seuls pour démêler le désordre lié à un incident de routage majeur, a ajouté Huston. Ce ne sont pas les entités appropriées pour assumer cette tâche, et il en va de même pour les agences de régulation nationales, car Internet est par nature un système de communication inter-réseaux mondial et sans frontières.

Huston suggère que les personnes au pouvoir devraient s’inspirer de l’industrie aéronautique, qui peut apparemment fournir un meilleur modèle pour une réponse potentiellement mondiale aux incidents. Les pannes ne devraient pas pousser les entreprises et les organisations Internet à balayer leurs responsabilités « sous le tapis le plus proche », dit Huston.

Dans le secteur aérien, l’objet d’une enquête n’est pas nécessairement de blâmer quelqu’un, mais de découvrir les causes profondes d’un incident et éventuellement de proposer des mesures préventives efficaces. Le réseau numérique mondial est effectivement devenu un service public, suggère Huston. Par conséquent, nous devrions commencer à traiter les fournisseurs de services Internet et leurs infrastructures comme une question de sécurité publique.