Avec The Doll Factory, Charley Miles nous plonge dans ce Londres victorien que j'adore. J'ai toujours eu un faible pour les séries britanniques se déroulant à Londres au XIXème siècle. C'est une époque fascinante avec ce côté poisseux qu'il y avait dans les rues de la capitale britannique. On retrouve aussi pas mal de personnages qui semblent tout droit sorti d'un roman de Charles Dickens ce qui ne peut que me séduire. Mais au fond, The Doll Factory n'est pas aussi somptueuse à l'intérieur qu'elle ne l'est à l'extérieur. Visuellement, on sent que Paramount+ a mis les moyens pour que la série soit très jolie à regarder, que les costumes soient saillants et que les décors soient somptueux. Pour autant, c'est le scénario qui pèche un peu. Adaptée d'un best seller d'Elizabeth Macneal, The Doll Factory aurait pu trouver son salut dans une écriture plus soignée, plus adaptée à ce que l'on a dans le visuel.
Londres, 1850. Iris peint des poupées pour gagner sa vie aux côtés de sa sœur jumelle, Rose, et rêve de devenir une artiste. La nuit, elle se peint secrètement nue. Silas est un taxidermiste qui possède une boutique remplie de ses créations. Louis est un peintre, membre de la Fraternité préraphaélite, à la recherche de sa prochaine muse. Lorsqu'Iris rencontre Silas, puis Louis, elle se voit offrir la possibilité de s'échapper de sa condition sociale et de commencer une nouvelle vie.
La tension de The Doll Factory s'installe au fil des épisodes et bien que j'ai toujours été fasciné par les histoires sous la forme d'un slow burn, je trouve que ce n'est pas spécialement bien orchestré ici. Il y a de la tension certes mais elle est souvent engoncée derrière tout un tas d'esbroufe inutile. Fort heureusement, le casting est bon et permet d'oublier parfois que le scénario n'est pas toujours soigné. The Doll Factory mélange pas mal d'ingrédients piochés à droite et à gauche. Un peu du Parfum, un peu de Miniaturiste et une bonne dose de Charles Dickens qui transpire en long et en large. Mais quand on s'attaque à de tels monuments de la littérature britannique, autant le faire de façon plus humble ou en tout cas soigné. Il faut attendre la fin du premier épisode pour que la tension s'installe réellement et que l'on ait une bribe de ce que l'on peut espérer pour la suite. Pour autant, le rythme n'est pas toujours bien géré non plus. Je comprends que The Doll Factory est là pour s'installer petit à petit, pièce par pièce, mais elle manque de trouvailles pour engager totalement le spectateur.
Cela devient alors rapidement une série atmosphérique, qui joue sur les ambiances plus que sur les personnages et leurs histoires. Avec le second épisode, The Doll Factory ajoute un peu plus de suspense dans cette aventure. L'oppression vécue par Iris semble enfin prendre racine dans le récit et donc devenir palpable. C'est macabre comme j'aime mais pas suffisamment non plus. Comme si The Doll Factory cherchait à se freiner par moment plutôt que d'aller droit devant et ainsi nous séduire pleinement. Le macabre est un genre parfait pour une série d'époque gothique. C'est en plus de ça souvent un élément important dans l'évolution d'une telle histoire. Ici on sent que c'est timidement fait et c'est dommage. Les scènes de peinture sont probablement ce que The Doll Factory fait de plus beau. A vrai dire, je trouve toujours les poupées peintes absolument effrayantes (et je me demande comment les gens pouvaient commander ça à l'époque en hommage à leurs défunts). Esme Creed-Miles et Éanna Hardwicke sont les deux éléments qui tiennent vraiment The Doll Factory sur pattes.
Note : 5/10. En bref, le décor est somptueux, le casting réussi mais le scénario trop timide pour réellement imprégner le spectateur de son univers.
Disponible sur Paramount+