Olivier Marchal aime bien nous ressortir les mêmes séries et films. Bien que Pax Massilia change sur le fond, la forme reste identique à tout ce qu'il a déjà pu faire par le passé. On sent le langage de charretier policier, les " petites putes " balancés à droite et à gauche et tout cet univers de violence sur fond de trafics en tout genre. En l'occurence ici, une drôle de drogue nouvelle qui est en train de prendre du poids à Marseille. On nous ressert alors la même histoire de trahison, de voyous, de policiers verreux (mais vous comprenez, c'est pour le bien de la ville qu'ils font tout ça) et de violence à tout va. On sent qu'Olivier Marchal ne connaît pas vraiment Marseille. L'ancien flic bordelais aurait mieux fait de parler de la ville qui l'a vu naître (ou de Paris puisqu'il a travaillé à la PJ de Versailles). C'est bien beau de mettre en scène Marseille mais encore faut-il connaître cette ville au grand coeur. Pax Massilia utilise la ville comme une idée griffonnée sur un bout de papier. Rien de plus.
Un groupe de policiers aux méthodes particulières traque un dangereux criminel afin d'éviter que Marseille ne plonge dans un bain de sang.
Pax Massilia n'est pas forcément une mauvaise série mais on a surtout l'impression que l'on nous ressert encore et encore les mêmes choses (ce qui peut être assez problématique). Olivier Marchal donne l'impression de tourner en rond, de simplement changer de décor car Marseille c'est à la mode (le rap, Bac Nord, les trafics en tout genre, etc.). Sauf que malgré la violence assez présente (et prenante par moment) et l'histoire qui fonctionne assez bien, Pax Massilia n'offre rien de nouveau sous le soleil de la Cannebière. Par chance, avec six épisodes, les scénaristes font un paquetage assez solide qui permet de ne jamais s'ennuyer. Les épisodes s'enchaînent même si le début de la saison est bien plus intéressant que le dernier épisode (que je trouve un brin bâclé). Pax Massilia c'est l'histoire d'une double vengeance qui va mener les personnages dans une guerre sans merci où tout le monde peut mourir.
En soit, cela pourrait être ambitieux mais l'on voit là aussi que Pax Massilia ne se mouille pas trop. C'est assez sage par moment et violent d'un coup histoire de rappeler que l'on n'est pas là pour rigoler. Pax Massilia a donc du mal à trouver le bon équilibre entre les deux, créant par moment des situations qui s'enchaînent de façon très étrange. Mais le rythme est là et finalement c'est un peu ce que l'on vient chercher : du polar violent façon Olivier Marchal qui retrouve son comparse de Braquo : Nicolas Duvauchelle. Sauf que ce dernier n'est clairement pas le meilleur élément du casting non plus. Dommage, c'était l'une de mes motivations pour me plonger dans ce gourbi. Le casting est charismatique, que cela soit les femmes ou les hommes ce qui permet de s'intéresser facilement au destin de chacun.
Olivier Marchal et son équipe de scénariste devraient un peu plus travailler les dialogues. On sent que c'est le véritable point faible ici. Tout est assez creux, à base d'insultes et d'un langage de charretier pas franchement reluisant. Je trouve dommage que le producteur, réalisateur, acteur et scénariste continue de nous servir cette forme là. J'aurais trouvé intelligent qu'ils créent des dialogues dans la veine de ceux de Bac Nord qui pour le coup étaient bien plus travaillés. Même Braquo osait plus de choses et étaient bien meilleure dans sa façon d'utiliser ses personnages et son univers. Pax Massilia tâtonne dans tous les sens en espérant que quelque chose fonctionne réellement. Les clichés sont là et collent à la peau d'Olivier Marchal. Pour autant, cela reste un divertissement qui se consomme comme il est arrivé : rapidement.
Note : 5/10. En bref, Olivier Marchal change le fond mais cette forme à base de dialogues peu écrits manque cruellement de charme. On a l'impression de revoir encore et encore tout ce qu'il a déjà fait précédemment.
Disponible sur Netflix