C’est Niazov qu’on assassine !

Jadis, je vous ai fait part de ma grande sympathie pour l’ancien président du Turkménistan, le regretté Saparmourat Niazov. Parmi tous les dirigeants de la planète, c’était sans conteste un des plus rigolos. Je ne dis pas ça pour critiquer Kim Jong Il qui est une source d’inspiration inépuisable pour l’esprit de ce blog. Je ne voudrais pas davantage faire injure à George Bush, Hugo Chavez ou Nicolas Sarkozy. Force est de reconnaître qu’aucun d’eux n’a réalisé la moitié des grandes réformes du Türkmenbaşy (”le père de tous les Turkmènes.”)

Niazov, c’était le fondateur de la vraie rupture ! On lui doit en vrac le Ruhnama, “le chemin de l’âme” pour guider son peuple. Il a fermé les universités, les bibliothèques, les théâtres, le ballet, l’opéra. Il a supprimé les retraites et le calendrier traditionnel qu’il a remplacé par son propre calendrier pareil aux révolutionnaires de 1789. Ha ! Ha ! Nicolas Sarkozy peut-il en dire autant ? Vous pouvez lire un résumé de son “best of” dans un article de Libération.

Or il y a quelques semaines, j’ai appris que son successeur, l’infâme Gurbanguly Berdimukhammedov, vient de supprimer le nouveau calendrier. Désormais, célébrer le mois de Türkmenbaşy en janvier, ni célébrer sa mère pendant le mois d’avril, pardon “gourbansoltan edgé”. Je sentais bien poindre la damnatio memoriae, dont les empereurs romains les plus marrants ont été également victime. Il y a quelques mois, j’ai écrit à plusieurs reprises à l’ambassade du Turkménistan en France pour leur demander la version française du Ruhnama. Ils n’ont même pas daigné me répondre…

Si je veux un portrait dédicacé de Kim Jong Il, je devrais peut-être écrire maintenant, ce n’est pas dit qu’ils soient très coopératifs après sa mort.

Suivre ce lien pour le détail du calendrier de Saparmourat Niazov : le temps autrement.