Ce sont de nouvelles étapes franchies en Europe, avec l’utilisation de nouveaux outils pour lutter contre le virus respiratoire syncytial (VRS) et protéger les nourrissons contre cette infection : les vaccins destinés aux femmes enceintes et l’utilisation d’anticorps monoclonaux viennent d’être approuvés dans l’Union européenne pour prévenir le VRS chez les jeunes enfants. Mais ces outils fonctionnent-ils ? Ces virologues experts du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) répondent dans la revue Eurosurveillance.
Chaque année, on estime que 101.000 enfants, âgés de moins de 5 ans meurent dans le monde à cause d’infections causées par le virus respiratoire syncytial (VRS). Le VRS reste ainsi l’une des principales causes d’hospitalisation chez les jeunes enfants.
Il aura fallu plus de 60 ans pour développer et approuver des vaccins contre le VRS qui peuvent désormais être utilisés pour immuniser à la fois les personnes âgées et les femmes enceintes dans l’Union européenne (UE). De plus, un anticorps monoclonal à action prolongée, le Beyfortus (nirsévimab) a été autorisé dans l’UE pour une utilisation chez les nourrissons.
Ce sont 2 étapes importantes dans les efforts de prévention des infections par le RSV,
en particulier chez les très jeunes enfants.
Les scientifiques experts, Eeva Broberg et Hanna Nohynek examinent ces progrès récents et quelles mesures pourraient venir les compléter : il reste en effet nécessaire d’évaluer le fardeau réel du VRS, de suivre ses schémas de circulation annuels ainsi que son évolution génomique.
Surveiller : il s’agit de faire progresser la compréhension du virus respiratoire syncytial grâce à la surveillance génomique et donc de surmonter les défis du séquençage du VRS. Cela suppose que les données de séquençage soient bien collectées et rapportées dans des bases de données. Ne pas accomplir ce travail de séquençage constituerait un obstacle à la surveillance du VRS en général, car les patients sont nombreux à ne pas se faire tester en cas de symptômes légers.
- 2 systèmes de séquençage basés sur la PCR peuvent permettre de surveiller la diversité génétique du virus et
éclairer ainsi l’épidémiologie moléculaire, l’efficacité des vaccins et les stratégies de traitement.
Ces approches décrites par d’autres équipes dans la même revue semblent moins coûteuses, nécessiter moins de personnels qualifiés et pouvoir permettre de raccourcir les délais de traitement.
Prévenir : la prophylaxie universelle contre le VRS chez les nourrissons avec des anticorps monoclonaux à action prolongée est également documentée parmi ces « nouveaux outils » de lutte contre le VRS. Les auteurs rappellent ici que la France et l’Espagne ont déjà introduit le nirsevimab dans les programmes nationaux de vaccination. En Espagne, l’adoption précoce du nirsevimab a d’ailleurs dépassé les attentes grâce au ciblage réussi et à la logistique rationnelle de la vaccination.
Les campagnes de sensibilisation ont également porté leurs fruits.
L’ECDC et l’OMS pour l’Europe se sont mis d’accord sur une surveillance « respiratoire » intégrée, qui inclut le VRS, avec des résultats hebdomadaires à paraître dans les bulletins de surveillance des virus respiratoires.
Source: Eurosurveillance 7 Dec, 2023 DOI: 10.2807/1560-7917.ES.2023.28.49.2300606 Respiratory syncytial virus infections – recent developments providing promising new tools for disease prevention
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Équipe de rédaction SantélogDéc 12, 2023Équipe de rédaction Santélog