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Cameroun – Affaire Appolonie Ngono: nouveau rebondissement, l’influenceuse libérée sous caution

Publié le 23 décembre 2023 par Tonton @supprimez

L’arrestation de l’influenceuse pour une vidéo dénonçant l’insalubrité à Yaoundé avait provoqué un tollé. Appolonie Ngono vient finalement d’être libérée sous caution ce samedi, moyennant 100.000 FCFA. Explications.

Une interpellation très commentée

L’interpellation d’Appolonie Ngono avait suscité une grande vague d’indignation au Cameroun et même au-delà. De nombreuses voix, dont celles de partis d’opposition comme le MRC, avaient dénoncé une atteinte grave et disproportionnée à la liberté d’expression de cette influenceuse suivie par des dizaines de milliers d’abonnés.

La vidéo amateur tournée par Appolonie montrait des amas d’ordures envahissant les rues de certains quartiers de Yaoundé, contrastant avec les discours officiels vantant une « ville vitrine » en termes de propreté. Un contraste gênant, qui lui a valu ses démêlés avec les autorités.

Une caution sous fond de manipulation politique

Selon des informations exclusives obtenues par 237online.com, Appolonie Ngono a finalement été libérée sous caution samedi après 36h de détention. Le montant réclamé s’élève à 100.000 FCFA.

Elle est ainsi libre dans l’attente de comparaître devant le tribunal mardi prochain, mais sous le coup d’un contrôle judiciaire la privant notamment de passeport.

Certains médias ont avancé que son arrestation était liée à son appartenance au parti d’opposition MRC, voire à un projet de candidature aux législatives. Des accusations non étayées selon nos informations : elle serait plutôt liée à une plainte pour diffamation déposée contre Appolonie Ngono par l’artiste Chantal Ayissi il y a plusieurs mois…

Liberté d’expression en péril sous Biya ?

Quoiqu’il en soit, cet épisode éclaire une nouvelle fois la fragilité de la liberté d’expression au Cameroun sous le règne de Paul Biya. Des voix dissidentes, qu’elles émanent de journalistes, lanceurs d’alerte ou simples citoyens, se retrouvent régulièrement étouffées par le pouvoir en place.

La censure et l’intimidation sont monnaie courante pour réduire au silence ceux qui osent soulever les maux du pays : corruption endémique, atrocités en zone anglophone, bavures policières… Des pratiques dictatoriales qui font tâche au 21ème siècle et que dénonce avec force la société civile camerounaise et internationale.

Jusqu’où le régime Biya, vieillissant mais toujours inflexible, est-il prêt à aller pour museler ses opposants et critiques les plus virulents ? Affaire à suivre…

Par Franck Obama, 237online.com


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