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Sénégal: Karim Wade sème le trouble dans la course à la présidentielle

Publié le 23 décembre 2023 par Tonton @supprimez

L’ancien « ministre du Ciel et de la Terre » sous Wade vient de déposer sa candidature pour le scrutin du 25 février 2024. Une annonce choc au Sénégal, qui ravive le spectre des fractures politiques et risque de dynamiter le jeu électoral. Explications.

Un séisme politique au Sénégal

Coup de tonnerre au pays de la Teranga : Karim Wade a fait acte de candidature vendredi pour l’élection présidentielle, prévue dans deux mois. L’information secoue la sphère politique sénégalaise. Et pour cause : l’ancien tout-puissant ministre sous la présidence de son père, puis condamné pour enrichissement illicite, vit en exil au Qatar depuis sa sortie de prison en 2016.

Certes, sa candidature a peu de chances d’être validée par le Conseil constitutionnel, Wade ayant été condamné et radié des listes électorales. Pour autant, elle promet de dynamiter une campagne jusqu’alors relativement consensuelle entre les favoris Macky Sall et Ousmane Sonko.

Un candidat controversé

Amour ou détestation : au Sénégal, rares sont les avis mesurés concernant Karim Wade. Pourfendeur du « clan Wade » et de la « dynastie FayeSall« , Sonko avait bâti son ascension politique sur le rejet de ces deux « héritiers » à la tête du pays. La perspective d’affronter l’un d’eux à la présidentielle promet des étincelles.

De son côté, la majorité voit également d’un mauvais œil ce retour surprise. Karim Wade reste associé aux heures les plus sombres des défuntes années Wade, marquées par le népotisme, le clientélisme et l’accaparement des ressources publiques au profit de l’APR et de sa famille. De quoi raviver de douloureux souvenirs.

Quid de la validité de sa candidature ?

Si elle fait trembler le landerneau politique sénégalais, la candidature de Karim Wade a en réalité peu de chances d’être validée. Sa condamnation en 2015 pour enrichissement illicite à 6 ans de prison ferme (libéré au bout de 3 ans après une grâce présidentielle) le rend juridiquement inéligible.

Surtout, ce séjour carcéral de trois ans a entraîné sa radiation des listes électorales en 2017. Or, l’inscription sur ces listes est un prérequis essentiel dans le code électoral en vigueur pour tout candidat. Difficile dès lors d’imaginer le Conseil constitutionnel passer outre à ces obstacles de taille.

Une stratégie du chaos ?

Alors, bluff destiné à brouiller les cartes ou réelles ambitions présidentielles ? En déposant sa candidature depuis Doha, l’ancien « ministre du Ciel et de la Terre » oblige dans tous les cas ses rivaux à adapter leur stratégie de campagne.

Et quoi qu’il en soit, il signe son grand retour sur la scène politique sénégalaise, après des années d’exil forcé loin des projecteurs. De quoi redevenir incontournable dans les mois à venir, ne serait-ce qu’en tant que « faiseur de roi »

Par Mamadou Lamine, 237online.com


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