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Otis Redding, la soul dans la peau, la chronique BodyAndSoulesque

Publié le 02 janvier 2024 par Juju-Gribouille @JujuGribouille

Titre : Otis Redding, la soul dans la peau
Auteurs : Tony Lourenço, Frédéric Adrian (scénario), Cynthia Thiéry, Samuel Figuière, Thomas Balard, Gilles Pascal, Romain Brun, Céheu, Morvan Le Rest, Martin Trystram, Christian Galli, Adrien Roche, Benjamin Reiss, Anne Royant (dessins), Sara Colella (couleurs) , Jean-Paul Pécréaux (iconographie)
Éditeur : Petit à petit
Collection : Docu-BD
Année : 2023
Pages : 160

Résumé d'une vie à cent à l'heure :

1941, Etats-Unis, dans le comté de Terrell qui n'a pas encore bien assimilé l'abolition de l'esclavage, la famille Redding travaille aux champs pour un propriétaire terrien. C'est là que va naître Otis junior, fils de pasteur. Il grandira en ville, quand la famille déménagera pour trouver du travail à la base aérienne de la Robins Air Force, après l'entrée en guerre des USA. Otis devra aider sa famille en travaillant quand la tuberculose de son père s'aggravera, mais il ne lâche pas son rêve de devenir musicien, surtout après avoir vu sur scène Little Richard, originaire de la même ville que lui !

Le scénario d'une vie éclair:

On suit Otis tout au long de sa courte vie. Les événements s'enchaînent et on se rend compte que pourtant, peu d'années passent. Tout va vite, très vite, car Otis est mangé par une ambition démesurée : devenir meilleur, plus populaire, élargir son public. Chanteur de soul magique, mais aussi hommes d'affaires reconnu, il travaille tellement qu'il a paradoxalement peu de temps pour composer, ce qui explique le nombre important de reprise dans sa carrière.

Le récit est mené en dix-neuf histoires courtes de cinq planches, introduites par un petit texte et conclues par deux pages documentaires richement illustrées de dessins et de photos. Bon, j'ai toujours le même ressenti, parfois, le texte du documentaire reprend ce qui a été raconté en images. Et le plaisir de lecture serait vraiment plus agréable si la part de reprise était moins forte. D'ailleurs, certains passages où le docu apporte un autre regard que la BD sont beaucoup plus intéressants. Mais l'on apprend énormément de choses sur la vie de Otis Redding. Même si parfois, dans les planches, je trouve la chute un peu trop amenée, j'ai pris beaucoup de plaisir à parcourir cette vie.
Je n'avais pas idée de l'ambition démesurée qui menait Otis à viser toujours plus loin, toujours plus haut, et qui lui a permis d'essayer tellement de choses.
On se demande forcément comment aurait évolué sa musique avec le tournant d'une de ses dernières chansons " Dock of the Bay ", nous ne pourrons que conjecturer et imaginer ce qui aurait pu être. Pour ce qui a été, il y a ce Docu-BD !
Cette BD sait aussi soulever les points ambigus de la vie d'Otis Redding, son côté volage, les rivalités d'artiste ou encore les compositions par trop influencées de morceaux existants ayant amené des problèmes de droits.

Les dessins bien différents :

La collection garde sa marque de fabrique, une œuvre graphique collective, les dessinateurs dessinant une à deux histoires du recueil. Les styles variés vont du dessin léger à un trait réaliste plus grave. La variété peut surprendre mais grâce aux pages documentaires qui amortissent les changements radicaux de graphisme, on est pris dans la lecture et on avance, aussi vite que Otis a mené sa vie ! Je peux prendre en exemple le style coloré, semi-réaliste, léger de Thomas Balard, avec Sara Colella à la couleur, qui donne une ambiance fifties pop et colorée. Et dans un autre genre, le dessin de Cynthia Thiéry, aux ombrages plus marqués, au style plus réaliste, à l'encrage plus appuyé dans ses pleins et déliés, pour offrir une autre ambiance.
Ces deux exemples, bien sûr, ne peuvent rendre la palette des nombreux dessinateurs qui ont participé à cette BD.

Conclusion d'une BD qui carbure:

Cette BD va aussi vite que Otis a mené sa vie. Elle nous fait découvrir un des rois de la soul américaine, finalement, un homme discret qui fut en même temps un artiste de premier plan.

Zéda rencontre Otis Redding.


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