Oxmo Puccino - L'enfant Seul
Difficile de ne pas succomber au charisme du grand Oxmo Puccino mais croyez-le ou non, quelques années plus tôt je le trouvais tout simplement inaudible. Puis un beau jour, je découvris L'Enfant Seul. Coup de foudre immédiat. J'ai le cœur arraché, les larmes au bord du cœur et j'écoute, en silence. L'enfant seul étant sûrement le titre le plus apprécié d'Oxmo Puccino, est la sixième track de son premier album Opéra Puccino sorti en 1998. Premier album qui réussi bien évidemment à devenir l'un des classique du Rap Français... L'enfant seul c'est l'esquisse de vie de chaque enfant, de chaque jeune, de chaque personne gardant l'amertume d'une insouciance égarée trop vite. Oxmo Puccino rappe le coup de gueule muet de l'enfant seul, que nul ne calcule. L'instru se fond aux lyrics et ils ne forment qu'un. Qu'un triste reflet que nous renvoient les mots d'Oxmo Puccino. Comment passer à côté de cette violente allitération qu'on connaît tous par cœur maintenant ? Maîtrise lancinante, sentiments en ciment // Sinon dans six ans // on me retrouve ciseaux dans le crâne // Dans le sang gisant. Que dire de plus que "Merci Oxmo Puccino" et mettre un terme à ces lignes avec un bref, au fond tous la même souffrance. ?
La Rumeur – Moha
Il se fait tard, très tard, bientôt le soleil et Moha n’a pas sommeil… Les premières mesures de cet excellent morceau nous emmènent directement dans l’ambiance froide et terne d’un pénitencier. Morceau qui, n'oublions pas de le préciser parce que c'est trés trés important pour moi oui oui, est l'une des tracks du premier album de La Rumeur, L’ombre sur la Mesure, déjà classique du Rap Français. Meilleur solo d’Hamé, l’instru est très jazz/blues tout comme le reste de l’album. Angoissant, mystérieux, amer : tels sont les mots qui me viennent à l’esprit après mille et une écoutes de ce titre. La plume d’Hamé est selon moi l’une des plus belles plumes du Rap Français et encore une fois, il nous prouve qu’il a le don de nous transporter aux lieux qu’il nous décrit. Le MC nous raconte « l’histoire » d’un détenu, disons plutôt sa psychologie. On sent la crasse, la puanteur, la « sale odeur aux relents d’urine et d’excréments [qui] flâne et se pavane depuis que les chiottes sont tombées en panne ». On entend le coup de sifflet qui ramène tout le monde à l’entrée et on voit les miradors qui épient, chaque fait et gestes. Je ne sais pourquoi mais je cherche toujours un détail de plus à chaque fois que je l’écoute, un mot qui m’aurait échappé, un bout d'instru que je n’aurais pas encore entendu. Chaque écoute est une découverte de plus, chaque écoute est une claque de plus.