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Mes yeux ils lui disent Je t'aime, d'puis toujours. Sisi, j'te jure.

Publié le 16 juillet 2008 par Memaliah

Je t'aime, même si le temps il s'arrête exprés pour nous embêter, je t'aime.
Te rappeles-tu d'Alonzo, de ses gestes et de ses manières. De sa douceur et de sa peur coincé entre deux sourires. Je l'ai croisé, il y a quelques éternités, au bord d'une route abandonnée par l'âme des hommes. Il pleurait, doucement, pour que personne ne l'entende, les mains sur les oreilles pour qu'aucun silence ne puisse lui parvenir. Les silences sont bruyants, vous savez. La lune brisée jonchait sur l'asphalte noirâtre, et mon beau Alonzo pleurait, courbé, la tête sur les genoux, les yeux fermés. Il se murmurait des paroles incensées, que seul lui pouvait attraper au vol. Mais moi, moi si proche et si loin de lui, je les ai vu voler ses paroles, je les voyais étendre les ailes et tourbilloner autour de lui, je les voyais oui, comme des petits insectes qui ne cessent d'arracher les quelques pages qui lui restaient de son pauvre livre. Je le voyais comme un ange qui ne veut plus protéger personne et qui supplie son nuage de l'emmener voir d'autres horizons. Je me rapelle, Alonzo n'a jamais su dire qu'il avait rangé quelques larmes dans sa poche. Il a cherché, creusé, il s'est retourné mille et une fois dans son lit, ses draps s'en tordent encore, il a cherché mon beau Alonzo pour essayer de montrer ses pages noires mais en vain. Seul le gris squelettique qui n'inquiète personne a su venir à sa rescousse. Et puis c'est mieux comme ça, a pensé Alonzo, c'est rien.
- Al ? Tu fais quoi ici ? Ca va ?
- Regarde... ils ont brisé la lune... ces salauds...

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