Suède-France : quels enseignements

Le selectionneur est content, tout le monde est content. Premier match international de la saison, victoire, a l'exterieur, s'il vous plait, avec plein de buts. Bon, il y a bien eu deux buts encaisses, mais on ne va pas en faire une histoire. C'est promis, avec quelques reglages, plus rien ne passera.

L'animation a mieux fonctionne que d'habitude et on a eu trois buts sur des actions construites et de la complementarite entre les attaquants: centre de Sagna, Henry plonge au premier poteau, pendant que Benzema fait un pas en arriere pour reprendre Benzema a droite donne a Henry qui arrive lance dans la surface, controle et talonnade acrobatique qui arrive pile dans les pieds de Govou plein centre. Tres beau! D'autant que le realisme a ete au rendez-vous: 5 occasions, 3 buts. Et merci Govou, qui chaque saison a quelques phases de reussite devant le but. Ce qui manquait justement auparavant, c'etait de la presence devant le but: les eventuels centres ne pouvaient guere trouver le malheureux Henry seul dans l'axe. Cette fois, quand un attaquant axial sortait de la surface entrainant son defenseur avec lui, Govou rentrait dans l'axe, avec le succes qu'on sait. Il n'en reste pas moins que la France n'a eu que 5 occasions: outre les buts, une tete de Banzema detournee par un defenseur et un loupe d'Henry seul devant le gardien. C'est peu! C'est que l'animation offensive est restee assez mediocre, parce que justement il n'y a pas d'animateur...

L'organisation que Domenech continue de preferer conduit a un jeu lateral: les arrieres donnent au milieu a Diarra ou Toulalan, qui donnent sur le cote aux couples Sagna-Govou ou Evra-Malouda; ils sont bloques; on redonne au milieu; un attaquant decroche pour une passe redoublee dos au jeu et on recommence, a droite, puis a gauche, et de temps en temps on redescend jusqu'au arrieres centraux. Pour obtenir des decalages, il a fallu que Toulalan fasse des ouvertures longues : il trouve une premiere fois Malouda qui prend de vitesse son vis-a-vis avant de deposer le ballon sur la tete de Benzema; une deuxieme fois il donne sans coontrole en profondeur pour le meme Malouda qui centre pour le but de Govou. Il n'est pas sur que Toulalan puisse devenir le Pirlo franais et mener le jeu de l'equipe depuis ses quarante metres. L. Diarra pourrait lui apporter du surnombre en montant dans l'axe grace a sa qualite technique; on l'a vu d'ailleurs reussir une belle percee, mais devoir s'arreter en ecartant les bras, parce que personne n'avait suivi. Faute d'appui haut dans l'axe du terrain, la seule solution est de passer par les ailes. Les trois buts sont venus de la. Encore faudrait-il que Malouda recupere une position plus haute qu'on ne lui a vue que par intermittence. Il ne faudrait que cela soit la seule solution: la video existe et il est facile de contrer ce schema avec un peu de rigueur defensive - dont ne manqueront pas Serbes, Autrichiens et autres adversaires des qualifications.

La defense a donc donne du souci, en raison de defauts de placement. L'inversion de poste entre Mexes et Gallas laisse perplexe, chacun se trouvant un peu perdu. Leur complementarite n'a pas saute aux yeux et face aux gabarits suedois ils n'ont pas toujours pris le dessus physiquement. En difficulte face au pre-retraite Larsson et a Rosenberg, qu'auraient-ils fait devant Ibrahimovic? Il y avait des espaces partout, notamment entre les lateraux et les centraux, dans lesquels s'engouffraient les Suedois. Heureusement Mandanda a sauve les meubles par quelques arrets a bout portant; il lui faudra maintenant oser commander la defense devant lui. La fin de match a vu resurgir le schema a trois milieux defensifs avec l'entree d'Alou Diarra. Succes mitige, puisque ce dernier, en retard, provoque le penalty suedois.

Avec deux cartons jaunes, un penalty et un seul changement, la France n'a pas joue un match amical, mais bel et bien une repetition generale avant le debut des qualifications. On sait a quoi s'attendre concernant le jeu et les joueurs: ceux qui ont joue ont toutes chances de debuter, sauf retour rapide des grands absents que sont Ribery et Viera.