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Gouverner, c’est pleuvoir

Publié le 12 janvier 2024 par H16

Le précédent billet évoquait le fait, maintenant difficile à nier, que l’intelligence des politiciens s’est nettement effondrée ces dernières décennies et que ceci se traduit par un enchaînement de décisions stupides qui appauvrit les Français.

Cependant, un autre effet de l’effondrement intellectuel de notre classe politique est celui d’une incapacité croissante à prévoir quoi que ce soit, même lorsque cette planification lui est pourtant vitale.

Deux exemples illustrent bien l’ampleur du problème.

Le premier nous est fourni par les récentes inondations dans le Nord du pays : touché par une nouvelle crue décennale, le Pas-de-Calais subit d’importantes inondations dont tout indique qu’elles étaient aussi imprévisibles que le fait qu’il puisse pleuvoir et faire froid en hiver dans ces régions.

Il apparaît d’autre part que les installations de drains et de canalisation des eaux pluviales ne sont plus suffisamment entretenues. Peut-être y a-t-il un lien, ténu mais persistant, avec l’avalanche de lois, décrets, régulations et autres normalisations imposant de tenir compte d’absolument tout le monde animal, des petites plantes aux gros animaux en passant par les insectes et différents aspects écologiques qui ont tous le point commun de ralentir voire interrompre complètement toutes les opérations normales de maintenance et d’adaptation des installations existantes.

Mais en tout cas, une chose est absolument certaine : outre l’absence totale de toute responsabilité des administrations (payées pour) et des politiciens (élus et payés pour), puisque, par définition, ils n’étaient au courant de rien et n’ont fait qu’obéir aux ordres, à la loi, aux habitudes et aux demandes de ceux qui braillent le plus fort, il est évident que personne ne pouvait prévoir tout cela.

De même que personne ne pouvait prévoir qu’en passant l’entretien des wateringues (ces ouvrages acheminant les eaux pluviales vers la mer) de l’État aux collectivités locales, ces dernières, embourbées dans les considérations et contraintes écologiques locales, se retrouveraient contraintes au service minimum.

Au-delà du “on ne pouvait pas prévoir”, il va bien sûr de soi que le réchauffement climatique est frénétiquement badigeonné sur toutes les tentatives d’explications du phénomène observé : si l’eau ne s’écoule plus, c’est parce que le niveau des océans monte (mais si, mais si) et que les pluies se transforment en véritable mousson. Et s’il est évident que la sécheresse est provoquée par ce réchauffement climatique, il est aussi implacable que ces inondations trouvent exactement la même explication. ♩ Quand il ne fait pas froid, ♪ c’est le climat, ♫ et quand il ne fait pas chaud, ♬ c’est la météo. Pile je gagne, face tu perds.

Au passage, on aura la présence d’esprit de ne surtout pas se rappeler des petits cris stridents poussés tout l’été durant sur une soi-disant sécheresse qui aurait, selon la rumeur poussée par le psittacisme insistant de journalistes médiocres et des politiciens veules, touché la France et acculé la plupart des nappes phréatiques du pays à leurs plus bas niveaux. De même, on devra oublier les mouvements hystériques des troupes écologistes militantes qui s’opposent toujours avec une fermeté politiquement calculée à l’établissement de bassines et de rétentions d’eau qui auraient le double avantage de contrôler les crues et d’offrir des réservoirs d’eau pratiques pour l’agriculture.

En somme et indépendamment des climato-délires, il apparaît une nouvelle fois que l’écologie politique et militante apporte une myriade de freins au développement, à l’entretien et la maintenance de solutions pourtant éprouvées aux problèmes des populations dont elle se fait, de fait, l’ennemi particulièrement virulent.

Les victimes de cette inconséquence et de cette incapacité maintenant visible à prévoir (et donc, en réalité, à gouverner) dès lors que la moindre difficulté se présente s’illustre aussi avec les récents problèmes subis par les producteurs d’huîtres pendant cette période de fêtes : certains d’entre eux ont ainsi vu leur production atteinte par des bactéries, la rendant impropre à la consommation ce qui se traduit par une chute de leur vente en pleine période où, normalement, ils réalisent l’essentiel de leur chiffre d’affaire.

Là encore, l’analyse des causes du problème ne laisse pas de doute qu’encore une fois, le manque de maintenance de l’infrastructure est directement responsable : les conchyliculteurs sont en définitive victimes de réseaux d’assainissement sous-dimensionnés, alors que les années précédentes avaient pu servir à alerter les autorités du problème qui allait inévitablement survenir. Pour Olivier Laban, conchyliculteur et président du Comité régional Arcachon Aquitaine de conchyliculture, “Cela fait deux fois en deux ans pour nous. Donc, ce n’est plus un accident.” ; son homologue du Comité régional de la conchyliculture de Charente-Maritime enfonce le clou en expliquant qu’“Il faudrait dimensionner les réseaux (…) C’est du travail qui n’a pas été fait les décennies précédentes qui fait qu’on en arrive là maintenant”.

Eh non, ce n’est pas un accident.

Tout comme ne sont pas des accidents ces inondations de zones inondables dont les canaux et les voies fluviales ne sont pas correctement entretenus, tant par mollesse politique que par abandon devant l’empilement de lois castratrices, ou lorsque les projets de bassine, de drains et autres réservoirs sont interdits ou sabotés par des militants à la petite semaine.

Tout ceci est la conséquence logique de cette incapacité des élus et des administrations à voir plus loin que le bout du mandat et, pour la plupart, plus loin que le mois suivant.

C’est en fait exactement ce qui se passe inévitablement lorsqu’on met des imbéciles et des irresponsables dans des positions de pouvoir et qu’il leur est donné l’occasion d’arbitrer entre distribuer des prébendes, ce qui est très visible et très rentable électoralement parlant, ou au contraire planifier, maintenir, adapter, ce qui fait normalement partie intégrante de la charge élective mais qui a le mauvais goût d’être invisible et donc avec un retour électoral quasi nul.

C’est exactement ce qui se passe lorsqu’on a des arrivistes de moins en moins fûtés en lieu et place de dirigeants.

Gouverner, c’est pleuvoir

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