Derrière Iga Swiatek, le tennis féminin polonais à la recherche d'un nouveau souffle

Si la Pologne rayonne au niveau mondial grâce aux performances accomplies par Iga Swiatek, numéro une mondiale et quadruple championne de Grand Chelem actuellement en quête d'un premier titre à l'Open d'Australie, la relève tarde à se mettre en place derrière, la native de Varsovie apparaissant bien seule. Il existe néanmoins des raisons d'espérer grâce à huit jeunes joueuses polonaises au potentiel fort prometteur pour les années futures.Nadia Kulbiej, 16 ans :
L'adolescente a réussi un assez joli coup cette semaine en se hissant en demi-finales du tournoi J200 de Bratislava, un cap qu'elle avait déjà atteint en 2023 dans cette catégorie à Piestany où elle avait sorti notamment Nina Vargova et Julie Pastikova. C'est au cours de cette même année qu'elle a gagné ses trois premiers tournois Juniors, dont celui de Maria Lanzendorf (J100) en Autriche. Si elle pouvait encore grappiller des places au classement, elle pourrait rentrer dans les qualifications des tournois du Grand Chelem Juniors où elle aurait sans doute son mot à dire. Ses derniers résultats semblent en tout cas la porter vers un avenir intéressant.
Weronika Ewald, 17 ans :

La jeune joueuse a changé de dimension en fin d'année dernière en gagnant son premier tournoi professionnel à Sharm ElSheikh (W15). Auparavant, elle avait atteint à deux reprises les demi-finales à Monastir (W15). Sur le circuit Juniors, elle a signé quelques performances remarquées. En 2022, par exemple, elle atteint le deuxième tour à Wimbledon puis, le troisième tour à l'US Open, à chaque fois en passant par les qualifications. Mieux encore, elle a surpris les observateurs l'année dernière en atteignant les quarts de finales de l'Open d'Australie. On peut donc supposer que 2024 va être une année charnière pour cette joueuse très douée.
Barbara Kostecka, 14 ans :

À seulement quatorze ans, la toute jeune polonaise commence à se construire un bel avenir. Déjà victorieuse sur le circuit ITF Juniors à Kozerki (J30), chez elle en Pologne, en 2023, alors qu'elle n'était pas tête de série, elle a aussi prouvé sa valeur en atteignant en novembre dernier la finale des prestigieux Masters Européens Juniors à Monte-Carlo, sortant invaincue d'une poule très relevée dans laquelle se trouvait Sara Oliveriusova, Giulia Safina Popa et Tamina Kochta. Il va donc falloir la suivre avec intérêt, surtout lorsqu'elle va accomplir sa transition complète du tour européen au World Tennis Tour, sans doute cette année ou l'année prochaine.
Oliwia Sybicka, 14 ans :

Encore très jeune, elle fourbit ses armes sur l'exigeant Tour Européen Juniors où elle a déjà eu l'occasion de briller puisqu'elle y a remporté sa plus belle victoire à ce jour, la coupe Antonio Hernandez, en 2023, qu'elle a d'ailleurs gagné en simple et en double. Souvent placée dans d'autres tournois, elle a pu engranger des points qui lui ont permis de se qualifier pour les Masters Européens Juniors. Le circuit ITF des moins de dix-huit ans lui ouvre désormais les bras même s'il est à supposer qu'elle va attendre encore un peu pour effectuer la bascule.
Maja Chwalinska, 22 ans :

Issue de la même génération que Swiatek, la polonaise a suivi un cheminement très différent en éprouvant les pires difficultés à accomplir la transition vers la WTA. Pourtant, elle grimpait à la 149e place mondiale en 2022 grâce à de bons résultats sur le circuit secondaire, notamment à Prague, tournoi W60 qu'elle remporta. Deux mois plus tard, elle réalisait une incroyable performance à Wimbledon en réussissant à sortir des qualifications après avoir battu des joueuses comme Aliona Bolsova et Coco Vandeweghe. Elle continua à faire des dégâts dans le tableau principal en éliminant Katerina Siniakova en deux sets, avant de tomber en trois manches contre Alison Riske. Pas mal du tout pour une première qualification dans un tableau majeur. C'est en 2023 que ses résultats déclinèrent même si on la vit tout de même atteindre les demi-finales à Iasi et à Kozerki, deux tournois de catégorie WTA 125. Croisons les doigts pour qu'un tel talent ne sombre pas dans les profondeurs du classement.
Monika Stankiewicz, 17 ans :

La joueuse a vraiment connu une période faste en 2023 en gagnant un gros tournoi Juniors chez elle à Bytum, alors qu'elle était issue des qualifications. Elle fit des dégâts importants dans le tableau principal, ne perdant aucun set et éliminant notamment la britannique Mingge Xu. Bizarrement, elle a eu beaucoup plus de mal à percer dans les tournois du Grand Chelem mais, l'on se dit que 2024 est peut-être l'année où elle va parvenir à frapper un grand coup. Il faut dire qu'elle se prépare pour le mieux à l'Open d'Australie puisqu'au moment où sont rédigées ces lignes, elle est toujours en course au tournoi de Traralgon (J300) où elle est engagée en quarts de finales. Il va falloir en tout cas qu'elle passe à la vitesse supérieure étant donné qu'elle n'a toujours pas disputé le moindre match professionnel. 
Gina Feistel, 20 ans :

Après un passage éclair chez les Juniors, où elle ne s'est vraiment pas éternisée, la polonaise s'est lancée sur le circuit professionnel en 2021 avec des résultats d'abord mitigés avant que ses efforts ne soient enfin récompensés en 2023 où elle atteint sa première finale à Gdansk (W15). Le cap est enfin franchi en octobre dernier avec une victoire en finale à Monastir (W15). En fin d'année, elle fait un bon parcours sur la terre battue de Valence (W15) jusqu'en demi-finales. Seul problème, son classement actuel ne lui permet pas de rentrer dans les qualifications de tournois plus importants. Son objectif principal cette année sera logiquement d'aligner des points pour augmenter ses chances. Un travail de longue haleine qui va lui demander beaucoup d'efforts et de patience.
Olivia Lincer, 19 ans (photo d'en-tête) :
Après des débuts encourageants sur le circuit ITF en 2021, année où elle atteint sa première finale à Guatemala (W15) puis, le dernier carré à Santo Domingo, la jeune joueuse a connu un long passage à vide avec beaucoup d'éliminations au premier ou au second tour, à tel point qu'elle avait chuté dans les profondeurs du classement. Une éclaircie bienvenue s'est produite début janvier de cette année à Arcadia (W35) où elle est parvenue en demi-finales, stoppée par l'américaine Fiona Crawley qui allait ensuite gagner le tournoi. Presque deux ans plus tôt, elle s'était faite un nom en arrivant au troisième tour de Wimbledon Juniors après avoir éliminé notamment la japonaise Sara Saito. Le travail qu'elle va devoir fournir pour remonter au classement est colossal. Espérons pour elle que son parcours à Arcadia lui permette de retrouver la confiance. La suite lui appartient.