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Des 8 médailles d’or de Phelps à un paradoxe de la mondialisation

Publié le 21 août 2008 par Dornbusch

Vu le déluge de commentaires et d’informations sur les Jeux Olympiques on voit peu de choses à ajouter. Simplement - félicitations aux champions d’où qu’ils viennent, “insep-ois”, Val de Marnais, français ou d’un autre pays - le chauvinisme des présentateurs (télé) est insupportable, à coté Thierry Roland serait presque passé pour un chantre de l’amitié entre les peuples.

Pourtant, ces Jeux Olympiques et particulièrement les 8 médailles du nageur américain Phelps me semblent pointer un étrange paradoxe de la mondialisation, sportive en tout cas: pourquoi plus le nombre de pays et de participants s’accroit, plus apparaissent des champions qui dominent certains sports plus que jamais dans l’histoire ?

Il y a encore une vingtaine d’année les grandes compétitions sportives, JO, tennis, foot, Tour de France etc. rassemblait - en gros- des participants des pays européens, de l’Est ou de l’Ouest, des Etats Unis et de quelques pays du Commonwealth type Australie, soit une population totale de l’ordre d’un milliard d’habitants maximum. De temps en temps on voyait des athlètes africains dans quelques compétitions (demi fond) ou sud américain (foot), mais cela restait l’exception.

Aujourd’hui dans le vent de la mondialisation, il est inutile de souligner que les Chinois sont omniprésents, les africains présents dans quasiment toutes les épreuves, ne parlons pas des habitants des caraïbes. Seul l’Inde semble rester globalement à l’écart du processus (la résistance culturelle du sous continent indien à la mondialisation mériterait d’ailleurs un jour une vraie explication). Le “périmètre concerné” s’est très largement accru, certainement plus proche des 3 ou 4 milliards d’habitants.

Logiquement on aurait tendance à penser que la concurrence serait accru, que la probabilité qu’un athlète puisse dominer une catégorie de la tête et des épaules devienne exceptionnelle, bien plus rare en tout cas qu’à l’époque ou le sport mondial était “un petit club américano européen”

Et pourtant je n’ai pas fait de grandes études statistiques mais j’ai le sentiment que ces dernières années ont vu surgir des champions dominant leur catégorie comme jamais: voici Phelps en natation, au début des années 2000 un autre américain Armstrong a gagné plus de Tours de France que personne avant lui, à la même époque l’allemand Schumacher a dominé la Formule 1 comme jamais avant. Je laisse aux spécialistes le soin de compléter la liste (le français Loeb en course de rallye ?). Coté foot, 4 pays, Brésil, Italie, Allemagne et Argentine ont quasiment (quasiment seulement, il y a la France et la Grande Bretagne) gagné toutes les Coupes du Monde de foot (et participé à toutes les finales) depuis les années 60 et n’ont pas vu leur monopole ébranlé depuis l’accélération de la mondialisation.

Je trouve cela assez étonnant. Comment expliquer que dans un contexte de concurrence a priori accrue, certains champions dominent leur catégorie plus que cela était le cas autrefois ? Et ce ne sont pas de “petits sports” mais des sports mondialement populaires qui génèrent des revenus colossaux et attirent donc a priori de très nombreux prétendants chaque année.

J’avoue ma perplexité (le dopage ne me semble pas être l’explication, je suppose que chacun peut en profiter).

On connait cette fameuse phrase qui décrit une des caractéristiques du libéralisme “The winner takes all” , c’est à dire que les gagnants gagnent beaucoup plus (les milliardaires sont beaucoup plus riches qu’autrefois) mais je vois mal en quoi elle peut s’appliquer aux compétitions sportives.

C’était ma petite énigme olympique non résolue, si quelqu’un a une idée je suis intéressé.

David


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