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Dans les ruines d’une utopie

Publié le 22 août 2008 par Dulconte

San Ignacio Mini, la première fois que j’y ai mis les pieds, les images du film Missions me sont revenus en tête. Oh bien sur je ne dis pas que le film recoupe la moindre réalité historique, mais il m’avait ouvert les yeux sur cette étrange enclave où les jésuites avaient tentés de créer une véritable utopie, celle de faire vivre dans leur langue, suivant une théorie communiste avant l’heure, grandement basée sur les règles monacales, en leur apprenant à lire, à écrire, à faire de la musique, à pratiquer de nombreux arts, faisant suivre les canons d’un autre continent à un peuple, à des tribus qui ne connaissaient que la jungle.

Le pire c’est que ça à plutôt bien fonctionner jusqu’au jour où le roi d’Espagne sous la pression du pape et du roi du Portugal à expulser les Jésuite de ses terres. Après le départ des jésuites, les bandits portugais, les marchants d’esclaves ont repris leurs droits, les missions devenues dangereuse se sont peu à peu vidées avant de disparaitre dévorée par la jungle.

Pourtant de ces missions ils restent aujourd’hui plus que des ruines, il reste une musique baroque guaranie qui est toujours vivace, il reste des peintures et une façon de peindre, il reste aussi la seule langue indienne qui soit langue officielle dans un pays d’Amérique du sud, le Guarani au Paraguay. Ces missions couvraient un territoire qui est aujourd’hui découpé entre 3 pays, Paraguay, Argentine, Brésil. San Ignacio Mini est la mieux conservée de ces missions, mais pas la plus grande loin de là. San Ignacio Mini signifie san Ignacio la petite. Il existe au Paraguay sa grande soeur, Sans Ignacio Uazu (la grande, comme Iguazu signifie la grande eau…), mais ses restes sont encore pris dans la jungle. Un jour peut-être san Ignacio Mini retrouvera son statut de petite mission.

Même les plus septiques, sur l’apport des missions, vous dirons que la vie des Guaranis étaient bien meilleure à l’époque. Aujourd’hui, chaque jour, la forêt perd un peu de son espace, les Guaranis y perdent un peu de leur âme, parfois dans la misère, parfois dans l’alcool, souvent dans les deux.

San Ignacio Mini

San Ignacio Mini


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